Fin de saison pour les deux séries comiques phares de CBS : How I met your Mother et the Big Bang Theory. Entre crises de rires et crises de larmes, retour sur une année partagée entre une bande de geeks et une bande de potes.
A ma droite, la déclinante How I met your Mother. A ma gauche des geeks en plein délire dans The Big Bang Theory. Il est étonnant comme, en partant d’ingrédients similaires à sa voir un appartement, des personnages forts, des références à n’en plus finir ou des guests, les deux séries de CBS prennent chacune des chemins différents mais qui finiront peut-être par se rejoindre.
L’après Friends a été un coup dur pour les amateurs de séries comiques tournant autour d’une bande d’amis. Heureusement est arrivée How I met your Mother, série la plus à même de prendre la relève avec un 5 amis un peu déjantés vivant à New-York. Le petit plus de la série, son scénario. En effet, en partant du principe qu’il s’agit d’une histoire raconter pour savoir comment Ted rencontrera la mère de ses enfants, les créateurs Carter Bays et Craig Thomas ménagent les effets de surprise pour toujours faire mouche, n’hésitant pas à revenir sur un détail d’un épisode 2 saisons plus tard (la chèvre, l’ananas) ou gardant en réserve un épisode au délire assuré (le running gag des baffes de Marshall).
Mais avec une 6e saison au compteur, la série se ramolli. En effet, à force de tirer en longueur sur la corde, la rupture de créativité des scénaristes n’est pas loin. Après 6 ans, il devient difficile de balader le public sans lui présenter enfin la femme idéale de Ted. On y aura pourtant cru cette saison avec Zoey … en vain. Et comme les gags auto-référentiels sur les épisodes précédents sont tous écoulés, il devient difficile de trouver de nouveau éclats de rires assurés. Même le revival de Let’s go to the Mall avec Space Teens ne nous fera pas autant d’effet.
En fait, cette baisse de régime sur l’humour est compensée par une grosse touche de nostalgie. Comme si la bande était touchée de plein fouet par la crise de la trentaine. Que ce soit Lily et Marshall qui essaient à tout prix d’avoir un enfant, la perte du père de Marshall ou Ted qui s’accroche à Zoey, nous sommes plus dans l’émotion que dans l’humour. Alors oui, nous serons par moment très touchés par ses personnages que l’on voit avancer dans la vie et vivent des événements que connaissent les spectateurs qui ont sensiblement les mêmes problèmes existentiels, mais la pilule a plus de mal à passer sans cet humour délirant qui nous faisait rire aux éclats pendant les précédentes saisons.
Ce déclin est bien représenté par le personnage de Barney. En effet, lui qui était un peu l’âme de la déconnade dans How I met your Mother, celui par qui la plupart des situations invraisemblables arrivaient et nous faisaient rire, n’est plus. Après un chant du cygne chantant sur les costumes, le voilà qui tombe lui aussi dans la nostalgie en allant à la recherche de son père. Oui, nous avons perdu l’essence de Barney et donc par extension l’essence de la série.
Alors que Barney s’assagit, Sheldon Cooper empire. En effet, Sheldon qui est de son côté le moteur comique de The Big Bang Theory devient de plus en plus asocial et intrigué par les comportements de ses « amis» simples humains sans pour autant les mettre de côté.
Car de son côté, la série 100% geeks déglingués n’en finit pas de nous faire rire. Il est certain qu’avec 2 ans de moins au compteur que sa sœur, tout n’a pas été exploré dans la bande de Leonard et ils nous le montrent chaque semaine. Quels que soient les personnages, ils ont tous leurs facettes qui nous font rire mais ce sont surtout leurs rapports qui font le cœur de la série. Alors que tout tournait autour de Leonard et Penny dans les premiers temps de la série, les scénaristes ont su faire évoluer ce dilemme amoureux en apportant de nouveaux personnages réguliers qui ont permis renouveller les situations comiques au sein du show.
Ainsi, l’ajout de Bernadette et d’Amy a non seulement changé les manières d’agir des 4 geeks mais elles ont aussi formé un 2e groupe de personnages avec Penny dont les rapports sont très drôles. Ainsi, en plus d’avoir seulement 4 geeks qui se disputaient et alignaient les références, The Big Bang Theory, c’est aujourd’hui des histoires de couples contrariées, d’amitiés mises à l’épreuve, une découverte de la vraie vie des gens normaux et une opposition des sexes très drôle.
Car dans TBBT, chaque gag fait toujours mouche, toutes les 2 minutes. Que ce soit l’attitude toujours pince sans rire à l’intérêt purement scientifique de Sheldon et Amy , celle complètement désinvolte de Raj avec un coup dans le nez, ou déplacée d’Howard qui a pourtant un cœur d’or. Sans oublier les running gags toujours amenés d’une manière que l’on n’attendait pas (le roomate agreement, les secrets de l’appartement de Leonard, les parents de Raj, la mère d’Howard, …).
La seule chose que l’on pourrait déplorer chez nos geeks, c’est la moindre présence de guest-stars. En effet, si How I met your Mother les aligne (cette saison nous avons eu Chi McBride, Katy Perry, Nicole Scherzinger, Kyle MacLachlan, John Lithgow, Jorge García), The Big Bang Theory n’a sorti que George Takei et Eliza Dushku. Peut-être parce que l’une en a plus besoin pour se rappeler de son heure de gloire alors que l’autre n’a besoin que de son scénario et de ses gags fort bien sentis pour vivre. Toutefois, ne crions pas victoire pour les geeks trop vite.
Finalement, si How I met your Mother nous pliait en quatre par le passé et devrait s’éteindre après la saison prochaine, il y aura bien un moment où les scénaristes de The Big Bang Theory tomberont eux-aussi en panne d’inspiration et auront épuisé toutes les équations pour nous faire rire. Espérons que cela arrive le plus tard possible.