Dans un moyen-âge d’une autre planète, Jason Statham est le futur roi ! Et puis quoi encore…
Mais avant de déverser mon fiel sur ce film tel un chaudron d’huile bouillante formé par la bile énervée des fans, il convient de situer le contexte du film. Sorti en 2006, King Rising est un méfait de plus à mettre sur le compte d’Uwe Boll. Ce réalisateur au nom de robot porteur de haine, est un spécialiste des adaptations de jeux vidéo. Sauf que pour lui, tout ce qui touche se transforme en bouse de vache odorante rapidement expédiée ! Ce King Rising est donc une adaptation d’une histoire tirée du jeu Dungeon Siege (que je ne connais pas, personnellement donc je rate peut-être le plaisir de crier au loup pour cette adaptation saccagée). Et elle est à la hauteur de la réputation du maître allemand.
L’histoire est basique pour ce type d’heroic fantasy. Un fermier paisible vit avec sa femme et son gamin sans causer d’histoires. Mais le village est attaqué par une race de bestioles mi chimpanzé mi orc Uruk-hai du seigneur des anneaux, poussée par un méchant mage au service du neveu du roi désirant le renverser pour accéder au trône. Le fermier dont la femme a été enlevée et le fils assassiné ira se faire justice lui-même avec 2 compagnons (bon ils savent très bien se battre, ça aide).
Machinations, sorcelleries et chevalerie sont au programme de ce King Rising qui s’il n’était pas gangréné par quelques ingrédients aussi pourris que du concombre espagnol, il aurait pu sérieusement marché, enfin exister au delà du simple nanar qu’il est !
1 – Prenons son casting : un Jason Statham en forme, bon qui semble avoir été contraint de jouer ce rôle car aucun rictus ni même éternuement viendra perturber son visage verrouillé sur une expression, disons, déterminé. Toutefois, sa carrure prend le pas sur son manque de charisme et il incarne très bien ce fermier pas vraiment ordinaire qui se bat ! Même si on croirait voir un clochard se baladant pendant tout le film mais qui se bat comme Bruce Lee !
2 – Encore le casting : bah oui, aux côtés ou face à lui on trouve quand même John Rhys-Davies, Burt Reynolds (qui se la joue Sean Connery), Matthew Lillard, Ron Perlman, Leelee Sobieski, Kristanna Loken (qu’on doit apercevoir a 3 reprises) et Ray Liotta !! Certains anciens grands acteurs d’autres, euh, des rescapés des séries télés ou de film ayant remporté un succès au BO et puis plus rien…
3 – Des effets spéciaux enfin plutôt une palette graphique qui forment des décors aux couleurs très… Jeux vidéo ! Ça tombe bien !
4 – Une histoire de bravoure, de désir de prouver sa valeur, d’être reconnu pour ses actes et non sa lignée, toute cette thématique de fond est présentée de façon plutôt grossière !!
5 – Une race inhumaine qui sert plus de chair a canon que de pendant aux hommes. Il est vraiment regrettable que son rôle se limite à celui de l’agresseur sauvage sans raison apparente, juste pour la survie dira t’on ou alors porté par cette volonté expansionniste et belliqueuse typiquement humaine du moyen-âge (si seulement !).
6 – Des combats à rallonge où Jason fait des pirouettes, se battant comme un fou tel un acrobate qui aurait des fourmis dans les articulations. De plus, s’appesantissant sur une escarmouche classique ou tous tombent comme des mouches ou une bataille mettant face à face deux armées prêtes a périr par tous les moyens, l’action en devient ennuyeuse et on attend une grande scène (qui ne viendra pas). A ne pas voir également, le pathétique duel de magie entre les 2 sorciers, puis contre sa fille, puis contre Jason !! Argh !
La moitié des acteurs cabotinent et les autres semblent être désolés d’être présents à l’affiche et regrette de ne pas avoir joué masqué et sous un nom d’emprunt ! Mention spéciale à Matthew Lillard qui compose un neveu du roi couard, gouailleur, aviné et tragi-comique ! Il est aussi agaçant que ce junkie de Jack Sparrow ! En résumé, lorsqu’on fait le résumé des éléments de King Rising, on prend pleinement conscience de sa dimension nanaresque ! Un héros fatigué et qui n’arrive pas à s’intégrer au film, meurtri par des scènes d’action dignes d’un téléfilm au budget ridicule ! Le grand rôle de Jason Statham, qu’il attend depuis les excellents Braquage à l’anglaise, Chaos, Hypertension, ne sera pas pour tout de suite.