Succès surprise au box-office américain, Limitless débarque sur les écrans et risque d’en faire voir de toutes les couleurs à Bradley Cooper.
Qu’on se le dise, Bradley Cooper est maintenant une star. Révélé au grand public par Very Bad Trip et l’Agence tous Risques (et les experts le connaissant depuis Alias), il a aussi montré d’autres facettes de son jeu avec l’étrange Midnight Meat Train. Mais Limitless est certainement le film qui va le faire (enfin) exploser. Ici il incarne un écrivain à la dérive, sans inspiration, largué, au bout du rouleau, jusqu’à ce qu’une petite pilule miracle change sa vie pour le faire devenir riche et célèbre.
Comment une drogue peut vous aider à révéler tout votre potentiel de réussite pour faire de vous quelqu’un de plus fort, plus intelligent et vous faire devenir le roi du monde ? Oui le sujet de Limitless est un peu racoleur mais il est ici exploré de manière plutôt efficace. Et même si ça manque de subtilité, les différents aspects de l’addiction sont évoqués : le plaisir de la découverte, l’addiction, le manque, le sevrage, les réactions diverses de l’entourage… Mais n’allez pas pour autant croire qu’il s’agit d’un drame tire-larme.
Au contraire, Limitless lorgne plutôt du côté Fight Club. Si évidemment il est loin d’arriver au niveau et à la noirceur du film de Fincher, il est impossible de ne pas y trouver quelques influences. Que ce soit dans la manière de raconter l’histoire, la narration, la réalisation voir la morale, le réalisateur Neil Burger assume la filiation sans pour autant avoir la prétention de révolutionner le genre. Il en résulte alors un film assez dense et rythmé pour ne pas voir le temps passer qui ne se fini pas forcément sur une morale bien pensante.
Dès le générique très accrocheur, Neil Burger impose son rythme et nous impose un style ultra-léché. Impossible de ne pas penser au Fincher démonstratif de la fin des 90’s. Mais ce style est tellement raccord avec le sujet qu’on est bien vite emporté par ce film qui ne cesse d’aller de l’avant. L’histoire fonctionne d’ailleurs très bien, en mettant en place ses pions au fur et à mesure de l’avancée du film pour les utiliser ensuite au moment opportun tout en laissant quelques questions en suspend sans nous frustrer. Si parfois on sent le coup venir, la réalisation survitaminée fait aisément passer la pilule. Limitless est donc sacrément accrocheur sur le fond comme sur la forme.
Mais si Limitless fonctionne si bien, c’est sans conteste grâce à Bradley Cooper. L’acteur porte complètement le film sur ses épaules, frisant parfois de justesse le cabotinage. De l’écrivain au fond du trou au businessman aguerri, il rempli à merveille toutes les facettes du rôle et fait passer un enthousiasme communicatif pour son aventure. Si bien que devant l’écran, on a l’impression de vivre la même histoire (d’ailleurs on aimerait bien avoir quelques petites pilules à la sortie du film).
D’ailleurs à côté de lui, les seconds rôles sont plutôt anecdotiques, que ce soit Robert De Niro en vieux businessman à qui on ne la fait pas ou Abbie Cornish en petite amie au caractère tout de même bien trempé. Oui, Cooper dégage un charisme indéniable et prouve encore une fois qu’il a tout pour exploser plutôt que de s’encrasser dans les suites de Very Bad Trip.
Au final, pour peu qu’on veuille bien se laisser embarquer, Limitless est un film efficace, plutôt addictif et loin d’être con. Alors si en plus Bradley Cooper peut enfin se faire un nom dessus, on en va pas bouder notre plaisir.