L’Empire des Ombres, critique

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Arrivé directement en vidéo dans notre contrée, l’Empire des Ombres (Vanishing on 7th Street en VO) plonge Hayden Christensen dans l’obscurité.

l'empire des ombresSi le nom de Brad Anderson dira quelque chose aux plus cinéphile c’est parce qu’il est le réalisateur qui a fait perdre 30 kilos à Christian Bale dans the Machinist. Pour son nouveau film, il s’oriente maintenant dans le thriller horrifique centré sur la peur du noir. Un sous-genre maintes fois exploités et qui a du mal à être bien original aujourd’hui.

Pourtant, dans l’Empire des Ombres, ça démarre plutôt bien. Le réalisateur ne perd pas de temps à installer ses personnages dans une longue introduction. Au contraire, il nous plonge directement dans ce monde où tout le monde a disparu et où le soleil a laissé place à l’obscurité. L’atmosphère est sombre, étrange, parfois mystique et empreinte de tristesse avec ces personnes disparues comme par magie et ces âmes qui semblent rôder à chaque recoin et dont on ne connait pas le but sinon nous emmener avec elles.

Plutôt que d’explorer ce monde étrange le réalisateur entraine tout de suite ses personnages dans le seul bar encore éclairé de la ville, empêchant ainsi les ombres de venir les chercher. Nous prenons alors rapidement le temps de mieux connaitre les 4 personnages de l’histoire qui déjouent assez les gros clichés superficiels. Ici pas de bimbo écervelée, de petits vieux à sauver, de chien qui échappe à tout, les personnages interprétés par Hayden Christensen, Thandie Newton et John Leguizamo ont humains avec des réactions plutôt naturelles étant donné les circonstances. Et si les acteurs ne font que cachetonner, ils dégagent suffisamment de choses pour s’identifier un tant soit peu à leur condition.

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Mais c’est du côté du récit que ça pêche beaucoup car au lieu d’explorer ce monde plongé dans l’obscurité, on reste en permanence dans ce bar. Si bien qu’on se demande vraiment l’utilité d’avoir plongé le monde dans le noir si c’est pour finalement rester dans un huis clos qui aurait pu marcher hors de ce contexte. Du coup, au lieu d’essayer de vraiment en savoir plus d’avoir un semblant de réponse sur la présence de ces âmes qui semblent errer dehors, notre petit groupe de héros ne fait qu’allumer des lumières vacillantes.

L’Empire des Ombres, critique

On le sentait poindre au travers du personnage interprété par Thandie Newton bizarrement nommé Rosemary (surement en référence à Rosemary’s Baby étant donné l’une des scènes finales), le film n’échappe pas non plus à la dimension religieuse. Celle-ci se doit bien sûr d’être abordée dans un film comme celui-ci où c’est la fin du monde tel que nous le connaissons. Mais à la différence d’un The Mist où cette question est impeccablement traitée et avec dureté, dans l’Empire des Ombres, c’est un refuge superficiel, une fausse réponse à un récit qui ne sait pas trop comment se terminer (et pourtant, 90 minutes, c’est court).

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Au final, L’Empire des Ombres, si il avait du potentiel au démarrage se révèle très vite assez superficiel et sans grand intérêt en n’allant pas au bout de son sujet qui avait pourtant de quoi faire frissonner et réfléchir. Il restera donc un petit film qui fait passer le temps.