Un postier revanchard doit sauver le monde, dans une des pires comédies jamais tournées !
Postal raconte l’histoire d’un postier (il paraît, car on ne le verra jamais réellement dans cette fonction, comme quoi les producteurs d’un film ne lisent pas vraiment les jaquettes) qui se fait marcher dessus par toute la ville de Paradise City. Cette dernière concentre le plus haut taux de rednecks abrutis, de mégères agaçantes, de racistes, de fonctionnaires misanthropes… Le postier donc, délaissé par sa grosse femme juste bonne à toucher son chèque d’allocations familiales, quitte un matin sa caravane dégueulasse pour passer un entretien d’embauche et vivre la pire journée de sa vie ! Après un rendez-vous des plus bizarres avec un recruteur gonflé à la testostérone, le « dude » visite le bureau des allocations familiales où une fusillade sanglante se déclenche. Rejoignant son oncle filou, gourou d’une secte, il va s’engager dans un plan débile pour gagner rapidement de l’argent lui permettant de quitter la ville ! Rejoint par le bras droit stupide de son oncle et par 4-5 babes en bikini, ils vont aller dérober un plein chargement de koukougnettes, la peluche fétiche du moment (en forme de partie intime masculine), dans un parc d’attractions « Little Germany« . Mais, sur l’affaire, ils vont croiser des talibans menés par Oussama Ben Laden ainsi qu’un adepte dissident prônant la destruction du monde !
Ca c’est pour le scénar, étayé pour tenter de saisir la pleine mesure de la démence de Uwe Boll, apparaissant lui même dans « Postal» sous les traits d’un nazi (c’est apparemment de l’autodérision) ! Suite à cette introduction scénaristique, il faut savoir que le but affiché de cette production est de mettre en boîte le partage en couilles le plus violent du cinéma tant son impact sur le lobe frontal peut causer des lésions irrémédiables sur les capacités de jugement moral d’un individu ! « Postal» est une adaptation d’un shoot ‘em up plutôt original sorti sur ordinateur il y à une dizaine d’années ! Son principe cynique et désespéré faisait vivre à son héros une sale journée où il devait rendre des petits services à droite et à gauche, prétexte pour tuer des gens des façons les plus ingénieuses faisant à faire passer les trouvailles de MacGyver pour les gadgets de Jamy de « C’est pas sorcier» ! Si je ne peux trop rendre compte de toute la causticité du jeu vidéo qui est réputé et son modus operandi devenu légendaire, je peux décrire la bouse qui lui sert d’adaptation ciné.
« Postal» se voit un peu comme la comédie d’action ultime qui se fout de tout. C’est le film qui s’autorise à se moquer ouvertement des talibans, des nazis, de pasticher les attentats du 11 septembre pour mieux mépriser les étrangers et également de montrer les travers d’une société bouffie. Enfin, c’est ce qu’on pourrait être en mesure de croire. En montrant du doigt la domination des sectes sur les esprits faibles, « Postal» dénonce/glorifie ces hommes exerçant le pouvoir juste pour se repaître de violence, de sexe, d’argent et de gloire, les bonnes valeurs inavouables à l’américaine !! Mais, en brassant tout cela, Uwe Boll arrive juste à nous agacer, a nous dégouter de ses sarcasmes politico-sociaux qui sont justes du foutage de gueule.
Ce film est vraiment l’une des pires comédies réalisées tant elle ne parvient à retirer au spectateur l’idée que « Postal» ne parodie pas pour dénoncer, ou choquer pour nous révéler nos tabous. Non ! « Postal» se fout ouvertement du monde, brasse de la merde et tente de faire passer ça pour un film alors que ça n’est juste qu’un ramassis de conneries stupides qui aurait été offensantes si on avait pu déceler un brin d’intelligence chez son réalisateur !
« Postal» est donc à voir un soir de vacuité cérébrale, le jour où vos transmetteurs neuraux vous empêchant de dire toutes les conneries qui vous passent par la tête sont en pannes, ou si vous êtes en manque d’épisodes de South Park… La conclusion c’est que tout peut être abordé au cinéma, miroir déformé de la vie, si le traitement est honnête et répond à une intention déterminée. Même la pire blague a un intérêt si elle à une chute… « Postal» n’en a pas !