Après 2 ans d’attente, voici que Triangle de Christopher Smith arrive enfin sur nos écrans. Enfin, nos petits écrans vu qu’il sort chez nous directement en video. Dommage car le film vaut pourtant le coup d’oeil.
Pourtant ce Triangle est loin d’être honteux. Au contraire, alors que le pitch semble hyper bateau (c’est le seul jeu de mots à deux balles que je ferais sur le film), il déjoue habilement les clichés et ne parle pas forcément du premier sujet qui peut venir en tête. Triangle raconte donc l’histoire d’une mère célibataire qui embarque pour un petite virée au large avec des amis. Après un orage arrivé soudainement, ils trouvent refuge sur un paquebot vide. Oui, l’histoire semble avoir été vue 1000 fois. Pourtant le réalisateur et le scénariste déjouent les clichés 5 minutes après être arrivés sur le navire désert.
Au fur et à mesure que l’histoire progresse, nous nous rendons compte que Triangle n’est pas un film d’horreur mais un thriller psychologique sur la folie d’une mère célibataire prise de remords pour avoir abandonné son fils. Plus l’histoire avance, plus elle tombe dans la démence. Après avoir été témoin de scènes de massacre elle en devient petit à petit l’instigatrice. Cette évolution est très intéressante et très bien jouée par Melissa George. L’actrice arrive ici à nous faire comprendre tout le désaroi de son personnage.
Dans Triangle, il y a aussi ce petit côté 4e Dimension qui devrait ravir les amateurs de cinéma fantastique. L’idée de boucle temporelle est ici très bien exploitée et son final peut entrainer plusieurs hypothèses. Car si le titre fait penser au Triangle des Bermudes, il n’est pas mentionné dans le film et du coup, l’issue du film est laissée à l’interprétation de chacun. D’un autre côté, Smith ne cède pas à la facilité du gore et préfère rester sur le registre du mystère. Pas (ou peu) de sang dans les images, pas de nuit noir ou de chat pour nous faire sursauter. Si certaines scènes sont surprenantes, l’ambiance se créé surtout par le mystère entourant l’héroïne et le temps qui passe et repasse.
Au final, sans avoir non plus la prétention de révolutionner le genre, Triangle est un bon petit thriller teinté de mystère qui ne méritait certainement pas un direct-to-video. A noter également en bonus un documentaire de 40 minutes sur le tournage du film qui n’est pas que de la promo et dans lequel on apprend vraiment des choses sur le tournage ou le scénario du film.