Après X-Men Origine : Wolverine retraçant les débuts du mutant aux griffes d’adamantium bien avant le premier X-Men, ce nouvel opus fait lui aussi un tour dans le passé avec cette fois en héros principaux Charles Xavier (le professeur X) et Erik Lehnsherr (Magneto). Viennent s’ajouter à ce trio deux personnages connus à savoir Raven Darkholme (Mystique) et Hank McCoy (Le Fauve), ainsi que d’autres mutants n’apparaissant pas dans les volets précédents.
X-Men : Le Commencement est un subtil mélange de Marvel et d’Histoire. On se souvient d’Erik Lehnsherr découvrant ses pouvoir lors de la 2nde Guerre Mondiale (on en apprend un peu plus à ce sujet dans le film), et voilà les mutants impliqués dans la guerre froide, un parti œuvrant pour déclencher une guerre atomique, et l’autre luttant contre. L’aisance des « méchants » guidés par Sebastian Shaw (Kevin Bacon) qui usent de leurs dons pour s’imposer par la terreur est d’autant plus rageante que l’équipe de Charles Xavier (James McAvoy) ne reçoit qu’une aide limitée de la CIA et doit en plus gérer la méfiance de ses membres qui risquent à tout moment de faire capoter les opérations. Combat de tous les instants où la frontière entre alliés et ennemis se trouve bien mince…
Parmi tous les personnages les plus charismatiques sont sans conteste Sebastian Shaw, Erik Lehnsherr et Charles Xavier. Kevin Bacon en Sebastian Shaw (nazi aux initiales SS … coïncidence ?) campe magistralement un méchant si haïssable que l’on partage le désir de vengeance de Erik Lehnsherr/Magneto (Michael Fassbender). Ce dernier est d’ailleurs le plus intriguant de tous. Entre son passé tragique, son rattachement au groupe de Charles Xavier, et sa décision finale, il est ensuite encore plus difficile de le voir détestable ou simplement méchant dans les autres films. Son amitié plus paradoxale qu’ambigüe avec le futur professeur X est véritablement touchante, d’une belle complexité. Si leur divergence idéologique les oppose et les sépare, elle n’atteint pas leur affection mutuelle d’où les appellations par « mon vieil ami » qui reviennent tout au long de la saga. Bref, on a hâte d’en savoir plus sur lui dans le futur X-Men Origins : Magneto. Quand à Charles Xavier (James McAvoy) c’est une agréable surprise de le découvrir en jeune homme amusant et séducteur en plus de son côté pacificateur et intellectuel, habitués que l’on était à sa sagesse et à sa retenue. Sans parler de son éternel fauteuil roulant dont on connait l’origine en fin de film.
Au niveau de l’ambiance X-Men le Commencent se démarque de ces prédécesseurs avec une réalisation et un scénario plus subtile et bien mené : un peu moins dans l’action et le déchainement de pouvoir des mutants mais bien plus dans l’intimité de leur psychologie. Pourtant on ne s’ennuie pas, l’action n’est pas inexistante et on assiste à de belles batailles blindées d’effets spéciaux qui laissent pleinement s’exprimer les dons des mutants. De plus l’ensemble de l’histoire est si bien rythmé qu’il est impossible de décrocher. L’humour est souvent léger, on sourit beaucoup et l’apparition de Wolverine (Hugh Jackman) est tout simplement tordante. En bref ce que le film pourrait « perdre » en action pure et dur aux yeux des fans du genre il le récupère en rythme et humour. Mini bémol peut-être, une réplique qui peut en agacer certains « mutant et fier de l’être » car un peu répétitive, certes. Mais ce genre de phrase dite « choque » est un peu la marque de fabrique des super héros en général, affirmant leur personnalité ou les guidant dans leurs actions, à l’image de « un grand pouvoir engendre de grande responsabilité » dans Spiderman. On ne peut pas y échapper et c’est en partit ce qui rappel qu’avant d’être un simple film on a à l’origine affaire à un comic.
X-Men : Le commencement mise donc plus sur un aspect psychologique, un développement moral et idéologique, que sur l’action pure. Le ton est donc très différent des autres et permet une prise de recul sur ce que l’on croyait savoir des personnages et même une nouvelle réflexion sur sa position initiale. On n’a pas affaire à un méchant foncièrement mauvais et à un gentil tout parfait, mais bien à deux clans de mutants au but similaire – se faire une place dans le monde– mais aux moyens d’y parvenir radicalement opposés.
Finalement l’originalité qui distingue Le Commencement des autres X-Men en fait probablement le meilleur volet de la série à ce jour. On ne peut qu’espérer que la saga continue sur cette lancée en nous offrant un spectacle de même qualité. A noter que le film n’est pas en 3D, preuve que ce n’est pas cette dernière qui fait tout le spectacle.