Eté rime avec départ en vacances, en colo, et quoi de mieux qu’un bon petit slasher movie à l’ancienne dans le nanar du jeudi : voici Massacre au camp d’été !
Non, dans Sleepaway camp – Massacre au camp d’été, il persiste pendant tout le film, un profond malaise de perversité, d’attouchements forcées, de petits enfants empoignés pour le plaisir malade des adultes ! Sorti en 1983, ce long-métrage est une sorte de jonction entre les films d’angoisse Hitchcockien et les peintures bucoliques familiales des années 50 où les enfants paissent en toute innocence dans de vertes collines et des forêts ombragées.
Ouvrant sur un drame balnéaire lors duquel un père de famille et son fils et sa fille se font passés dessus par un bateau à moteur, l’histoire nous emmène 8 années après dans une maison qui héberge Angela, la fille rescapée, et Ricky, son cousin. Au passage, apparaît la mère de Ricky complètement tarée ! Pour l’été, ils partent au camp Atarawak, chic ! Sur place, on retrouve la panoplie de personnages qui complète habituellement ce genre d’endroit : animateur sportif sosie de Bon Scott ultra bodybuildé, surveillants étudiants, cuistots alcoolo et pédophile, employés prêts à vendre leur mère pour quelques dollars de plus la semaine, patron gérant son affaire au mépris du danger, et bien sûr, petits nanfants canaillous gentils, farceurs, cherchant à se faire des bisous et des blagues de potache…
Au milieu, Angela est la seule à ne pas s’éclater, restant sur les bords des activités, refusant de se doucher avec les autres, hermétique à toute nourriture, alors forcément les vannes fusent : « espèce de saint nitouche« , « faudrait que tu baises ça te décoincerai« , » je suis sur qu’elle est même pas menstruée« … oui les enfants sont cruels et surtout très vulgaires. En parallèle, un tueur commence à dégommer des ados, apparaissant tantôt en caméra subjective, tantôt en personnage vu de dos… Bizarrement, les victimes sont des personnes qui ont fait des blagounnettes à Angela ! Ahem !
Ah oui, en plus d’être coincée du bulbe, Angela semble véritablement psychologiquement prostrée et fixe ses congénères de manière très insistante, voire flippante, ce qui a le don de les agacer surtout que les responsables la préservent de l’agressivité des autres ! Enfin, l’action se met gentiment en place au bout de 45 minutes, les premières têtes commencent à tomber. De façon assez ridicule bien sûr, la réaction des personnages à ces accidents est ce qui en fait veritablement un nanar. Cuistot pervers ébouillanté comme un homard, jeune noyé sous un radeau, surveillant agaçant piqué par des dizaines d’abeilles (on ne verra jamais les bestioles s’échapper de la ruche placée judicieusement dans les cabinets où il se soulageait), etc. le tout se concluant par une classique « dernière soirée ou tout part en live» .
Le caractère navrant de Massacre au camp d’été réside dans l’opposition démesurée que se livre les jeunes de différents âges, entre 8 et 17 ans a vu d’œil. Les insultes les plus vulgaires fusent dans tous les sens. Et puis, ce brassage de perversité masculine et féminine transporte le film à un niveau beaucoup moins gentillet que ces sympathiques enfants passant leurs vacances ! Tout le ressort et le succès culte de Massacre au camp d’été s’inscrit là. Le décalage entre la jovialité de la colo et le psychotisme d‘Angela donne une ambiance glauque à tout le film. Et puis à la fin, Angela baisse son falzard et on voit qu’elle a un pénis !! Tout le côté bizarre du film prend son sens à ce moment là où on fait « ooookkkkkaaayyy !» . Massacre au camp d’été est donc ridicule et bizarre mais a le mérite d’être passé à la postérité avec des suites et des remakes « 20 ans après» avec plus de psychopathes et même des masques de hockey…un nanar culte à regarder en été.