Première découverte du Festival Paris Cinéma, La Fée, réalisé par un trio international avec deux francs six sous et beaucoup de petites idées, mais pas forcément les meilleures.Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy nous content donc la petite histoire d’un veilleur de nuit dans un hôtel du Havre qui rencontre une fée. Ou du moins c’est ce qu’elle prétend être. Car malgré quelques petites touches de magie disséminées par ci, par là, elle a plutôt l’air tout droit sortie d’un asile.
Mais l’histoire, même si elle laisse planer le doute entre les deux hypothèses, n’y répondra pas vraiment. En effet, le trio préfère nous présenter une gentille comédie burlesque, un peu absurde qui n’est pas sans rappeler Tati. Ils réussissent à capturer l’esprit à la fois absurde et poétique qui fait autant sourire que rêver en implantant leur petit univers légèrement fantastique dans le réel avec des personnages sincères. D’ailleurs la galerie présentée représente tout l’esprit du film, entre un client anglais cleptomane qui cache son chien dans son sac ou un serveur de bar aveugle, il y a de quoi sourire.
Malheureusement, malgré tout le charme qu’on peut trouver au film, il révèle vite ses limites. Car si certains gags sont assez drôles, il n’en demeure pas moins qu’ils ont été déjà vus auparavant dans bon nombre de films. Alors si certaines ficelles fonctionnent toujours (jeter un chien ou un bébé, …), d’autres auraient plutôt été à éviter ou à diminuer. Ainsi, le film développe le syndrome du court-métrage qui a été trop étiré en longueur pour en faire un long.
En effet, l’univers fantaisiste développé ici est intéressant mais certaines intrigues auraient pu allègrement être coupées (le passage des policiers ou les petites séquences musicales n’étaient pas vraiment indispensables et coupent bien le rythme du film) sans nuire à la tenue de l’ensemble.
Petite production et univers décalé oblige, on passera sur les faux-raccords qui font tout le charme du film. Car si il y a bien quelque chose que l’on ne peut pas nier, c’est l’enthousiasme qu’on les réalisateurs à raconter une petite histoire qui leur tient à cœur pour étaler à l’écran leur univers décalé dans lequel une femme peut tomber enceinte en un quart de secondes, où un sac peut marcher tout seul, où on peu se servir gratuitement en essence.
Au final, on ressort du coup avec un petit sourire malicieux au coin des lèvres et c’est après tout la mission que c’étaient fixés les auteurs dont la créativité est bien plus forte que leurs moyens, même si leur enthousiasme les dépasse souvent pour arriver à un film qui se traine en longueur.