Jack Nicholson est l’un des acteurs les plus fous d’Hollywood et c’est bien avec Vol au-dessus d’un Nid de Coucou qui l’a inscrit dans le marbre. Normal de revenir sur ce film qui a un vrai grain de folie.
Vol au-dessus d’un Nid de Coucou est la première production de Michael Douglas. C’est son père qui, après avoir joué dans la pièce à Broadway, lui a transmis les droits du livre de Ken Kesey. Il entame alors le projet de l’adaptation cinématographique qu’il confie à Milos Forman. Le réalisateur d’Amadeus n’a pas encore de grand succès à son actif mais peut se satisfaire d’une bonne renommée grâce à Taking Off.
Le film raconte donc l’histoire d’un prisonnier, apparemment plutôt sain d’esprit, qui se fait interner dans un hôpital psychiatrique pour échapper aux barreaux de sa cellule. Petit à petit il va se lier avec les autres patients tous très touchant et leur révéler qu’ils ne sont pas malades. Mais très vite il s’aperçoit que l’hôpital est régit par les règles strictes de l’infirmière Ratched. Des règles qui vont changer avec l’arrivée de McMurphy et son désir de « libérer» les patients.
Plusieurs acteurs ont été pressentis pour le rôle de McMurphy, de Marlon Brando à James Caan, mais c’est finalement Jack Nicholson qui endosse le blouson de cuir de l’ex-prisonnier. Avec ce rôle, il conforte alors son expertise dans les personnages troublés, dérangés. Il l’était déjà dans Easy Rider, il le confirmera avec Shining, ces rôles sont faits pour lui, au point de s’enfermer dans un hôpital psychiatrique. Nicholson est ici le moteur de la petite révolution et démontre un charisme énorme. Si bien qu’il sera récompensé d’un oscar du meilleur acteur bien mérité.
Mais l’acteur n’est pas le seul qui marque les esprits. Il y a bien sur Louise Fletcher qui incarne avec froideur l’infirmière en chef. Mais ce sont les autres patients qu’il faut retenir. En effet, la plupart d’entre eux sont incarnés par des acteurs inconnus mais qui ne vont pas tarder à faire parler d’eux dans des rôles tout aussi fous. C’est ainsi avec plaisir qu’on découvre les débuts de Danny DeVito, Christopher Lloyd et surtout de Brad Dourif. L’acteur y campe le jeune Billy Bibbit, principale victime de cet enfermement et pourtant tellement attachant.
Avec toute cette équipe d’acteurs, Milos Forman réussi à filmer une dynamique de groupe exceptionnelle. On sent que les acteurs sont tous soudés et cela renforce notre attachement à ces malades. Et lorsqu’ils sont emmenés dans la salle pour se faire lobotomiser, les frissons sont là. Car cette lobotomie n’est pas qu’une référence qu’une solution médicale pour soigner les malades. C’est aussi et surtout l’image d’une perte totale de liberté. En effet, par son passage à l’asile, McMurphy montre à tous les patients qu’ils sont responsables de leur liberté et de leurs pensées. Ils n’ont pas à se laisser dicter leur conduite par une infirmière et peuvent être autonomes.
C’est donc dans cette veine du cinéma des années 70 que se pose Vol au-dessus d’un Nid de Coucou. Celui qui prône la liberté physique et mentale, cette libération d’un système qui veut nous maintenir enfermé dans un modèle de pensée dépassé. Milos Forman fait ici passer le message d’une manière formidablement humaine, sans jamais dénigrer ces malades mentaux qui occupent les hôpitaux. Au contraire, il les humanise et n’en fait pas un pamphlet larmoyant. C’est ce qui fera toute la force du film.
Depuis, le film est devenu un classique des 70′s. Il faut dire que l’accueil critique a été formidable et que le Vol au-dessus d’un Nid de Coucou a tout de même récolté les 5 Oscars majeurs (meilleur film, réalisateur, acteur, actrice et scénario adapté). Encore aujourd’hui il est reconnu comme l’un des meilleur films du cinéma américain par le public (il se trouve toujours dans le top10 IMDB) et de nombreuses référence y sont faites dans la culture populaire (les Simpson). C’est tout de même fou que ce film soit devenu culte.