C’est la fin pour Harry Potter. Le jeune sorcier fait ses adieux dans un final épique et rempli d’émotion. Une conclusion à la hauteur de l’importance de la saga.
Voilà, la fin est là. C’est ici que tout ce finit. Après 10 ans et ce 8e film, les aventures d’Harry Potter et ses amis sorciers prennent fin dans cette seconde partie des Reliques de la Mort. La première partie présentée il y a un peu plus de 6 mois avait donné le ton. Une ambiance noire et désespérée avait pris le pas sur les amours adolescentes et Lord Voldemort menait le monde des sorciers à la baguette.
David Yates avait mis l’emphase sur ses trois personnages et leurs émotions pour mieux nous faire ressentir tous les enjeux de ce final et y avait fort bien réussi. Après cette dernière mise en place, il est donc temps de conclure la saga en apothéose.
Après avoir rapidement fait le deuil du regretté Dobby et replacé les enjeux de cette dernière partie, à savoir la lutte contre Voldemort et la recherche des Horcruxes dont la destruction permettra la victoire, l’action démarre rapidement avec l’un des artefacts à dérober chez Gringotts (la banque dirigée par les gobelins).
Tout ce qui a été présenté précédemment nous permet alors de frissonner à chaque instant du film, jusque dans la bataille finale. Car si il y a bien un moment que l’on attendait, c’est le siège de Poudlard par les Mangemorts. Et David Yates s’en sort parfaitement.
Le réalisateur décrié des 5e et 6e volet qui a enfin fait ses preuves avec la première partie des Reliques de la Mort nous montre enfin ici à quel point il s’est approprié l’univers d’Harry Potter développer par JK Rowling pour le porter à l’écran avec le plus grand respect et la plus grande profondeur possible. Ainsi, voir nos trois héros de retour à l’école en cette heure sombre apporte autant de réconfort que de danger et tous les personnages n’en ressortiront pas indemnes.
Mais ce sont aussi les spectateurs qui ne resteront pas de marbre. Parce qu’après 10 ans d’aventures, voir ces Harry, Hermione, Ron et tous les autres, élèves ou professeurs, assister à la destruction de Poudlard, véritable refuge pour l’imaginaire, ça fait mal au coeur et nous n’avons qu’une envie, défendre l’école à leurs côtés, avec tous les risques que cela comporte.
Ainsi David Yates reste au plus près des personnages. Harry bien évidemment puisque c’est son histoire qu’il raconte. Daniel Radcliffe montre ici tout le poids que porte son personnage sur ses épaules, sa responsabilité et ses décisions. Hermione et Ron qui ont été bien plus approfondis dans le précédent film voient ici l’aboutissement de leurs personnages et de leur relation. Emma Watson et Rupert Grint sont simplement parfaits et font passer toute leur fraicheur et leur maturité.
Mais si le réalisateur a choisit de s’axer essentiellement sur le trio, leurs relation et la menace de Voldemort, il ne va pas pour autant en oublier les personnages secondaire. Il est clair que le film ne regorgera pas de toutes les anecdotes sur chacun des personnages et il n’en a jamais été question (le choix de rester centré sur Harry quitte à mettre de côté certaines richesses des romans pour l’adaptation cinématographique se comprend aisément). Mais on peut noter que ceux qui devaient revetir plus d’importance ici ont leur moment de gloire.
C’est ainsi que Neville révèlera sa grandeur et surtout que l’on comprendra toute la complexité du personnage de Severus Rogue. En effet, le très secret professeur de potion est ici mis en valeur dans un magnifique flashback riche en révélations et en émotions avec un Alan Rickman d’une immense intensité.
En fait la seule chose qu’on pourrait reprocher à cette dernière partie des Reliques de la Mort, c’est peut-être un manque d’images de la bataille qui se joue entre l’école et les mangemorts. Sans doute y a-t-il eu pas mal de scènes coupées qui auraient permis de mieux mettre en valeur certains personnages secondaires.
Mais Yates s’en sort avec les honneurs car il y a tout de même de grands moments à retenir. Que ce soit la préparation de la défense de Poudlard avec un bouclier magique, la forte personnalité de McGonagall (qui a de quoi en remontrer à Rogue) ou encore le rapide duel opposant Bellatrix Lestrange à la mère des Weasley.
On sent que ce n’est pas la bataille qui a guidé Yates mais bien les émotions. Ainsi, sa mise en scène et la magnifique musique d’Alexandre Desplat (à la fois sombre et épique) nous permettent de ressentir, avec une seule image d’un personnage, toute l’intensité et la dureté de la bataille. Les pertes sont lourdes et si on ne fait que les entrevoir, elles n’en sont pas moins marquantes.
Ce sont aussi les émotions qui guideront le duel final tant attendu entre Harry Potter et Voldemort. Car Harry a un destin à accomplir mais porte aussi en lui des valeur de courage et d’amour qui donnent tout son sens à l’aventure. Et face à la noirceur et à la haine portées par Voldemort, la lutte n’est que plus intense. Quand à l’épilogue mal aimé du livre, il passe ici bien mieux en film.
A la fois inspiré et effacé derrière l’univers magique d’Harry Potter, David Yates signe donc une conclusion grandiose, remplie de frissons et d’émotions, pour cette saga qui nous aura accompagné pendant 10 ans. Avec ce final, les fans applaudiront sans doute autant qu’ils verseront des larmes. Il ne nous reste donc plus qu’à dire au revoir à cette aventure et à ces personnages et leur disant simplement que c’était magique.