Profession: Serial Killer.
Armes favorites: Machette, Fourche, Sac de couchage, Mains...enfin tout ce qui passe.
J'ai eu la chance de rencontrer Jason Voorhees le terrible boogeyman de la saga Vendredi 13 (sauf le premier épisode dans lequel sa maman est très énervée). J'ai pu m'entretenir longuement avec lui sur des sujets aussi variés que son enfance, sa longue carrière de tueur violent, la débilité de ses cibles et l'avenir du cinéma horrifique. Le tueur au masque de hockey n'a jamais été aussi sincère. Interview vérité.
Bonjour Mr Voorhees vous avez fait bon voyage jusqu'à Paris?
Ouais ça peut aller... Mais qu'est-ce que les avions sont mal famés de nos jours... Le nombre d'adolescents en chaleur qui s'y balade. C'est consternant. Mais bon que voulez vous y faire? A mon époque, ils ne montraient leur vraie nature que dans les bois. Je pouvais donc nettoyer le monde tranquillement... Je suis devenu impuissant face à cette gangrène (long soupir).
Justement, revenons à votre époque, parlons un peu de votre enfance, si vous voulez bien.
J'ai grandi dans les années 50, à une époque où la morale et les bonnes mœurs étaient des valeurs intouchables... (il se retient de fondre en larmes) Enfin, c'est ce qu'on croyait du moins. Ma mère était une personne aimante mais surprotectrice. Vous savez, j'étais un garçon attardé... Elle ne me laissait rien faire. Et puis en 1957, j'ai découvert par hasard le dépliant d'un camp de vacances: Crystal Lake. Ce fut le tournant de ma jeune vie. Mais la colo n'était pas comme je l'imaginais. Les animateurs étaient des incompétents et des fornicateurs par dessus le marché. Faire ça avant le mariage, vous imaginez vous? Victime des quolibets et des violences de mes jeunes camarades, je me suis presque noyé dans ce foutu lac (je dénote une vive émotion dans sa voix).
Une enfance compliquée
Je vous comprends, ils n'étaient pas très intelligents. Je suis moi-même animateur et je n'envisagerais pas de laisser les gosses pour allez batifoler dans la paille...
Vous êtes animateur de colo? (il sort sa machette) Intéressant...
Non mais calmez vous, je suis de votre côté! (Il pose la machette sur la table)... Bref, continuons. Les gens veulent savoir ce que vous avez fait entre 1957 et 1981, date de votre réapparition. Pourquoi ne pas être revenu? Ça aurait permis à votre mère de garder sa tête un peu plus longtemps.
J'ai décidé que me retirer du monde était la meilleure solution. Je me suis construit une cabane, j'ai survécu en mangeant des baies et des vers. Puis je me suis entraîné à la chasse avec une machette qui trainait par là. C'était la meilleure période de ma vie. Mais en 1980, le vendredi 13 juin, j'ai décidé de retourner sur les lieux afin de me recueillir au bord du lac. Mais à ma grande surprise j'ai compris que rien n'avait changé. Les animateurs baisaient, buvaient et fumaient encore plus qu'avant. Et j'ai assisté au meurtre de ma mère (il plante sa machette dans la table).
(Presque) la meilleure de sa génération
Vous êtes donc une victime et non un bourreau?
Oui, en effet, je pouvais faire quoi d'après vous? Laisser le meurtre de ma mère impuni? Laisser le monde entre les mains d'inconscients irrespectueux de tout puritanisme? Je ne pense pas non. J'ai mis mon plus beau sac à patates sur ma tronche et j'ai commencé le carnage...
Un look de bûcheron assez improbable.
Un très long carnage...
En effet, actuellement, je suis à plus de 150. Mais je ne suis pas un monstre non plus. J'ai toujours attendu que les jeunes commettent des fautes (s'envoient en l'air ndlr) pour les massacrer.
C'est très honorable... Des meurtres préférés dans cette longue série?
Oui. Il y en a que l'on n'oublie pas, qui vous marquent à vie. Un de mes préférés s'est déroulé lors de mon bref passage à New-York. J'ai affronté un boxeur sur le toit d'un immeuble délabré. C'était épique. Il y aussi eu cette fille que j'ai fracassé contre un arbre alors qu'elle était dans son sac de couchage. Magique! Et vous vous souvenez le type dont j'ai écrasé la tête avec mes mains?
Duel au sommet de courte durée.
Assez original!
C'est arrivé plusieurs fois...
Oui mais c'était à l'époque de la 3D! Son œil est sorti de son orbite. On aurait dit un ressort...
Chtoing!
(Pour moi-même: C'était un ressort...) Hum. Vous ne regrettez rien?
Non. J'ai aidé le monde! Ils étaient tellement débiles. Les jeunes ne réfléchissent pas. Un tueur les poursuit et que font ils? Ils se séparent, ne s'en rendent pas compte, alignent conversations débiles sur dialogues incohérents... Que voulez-vous y faire? Je rends seulement service.
Mais vous avez tout de même eu de bons adversaires.
Vous parlez de Tommy Jarvis? C'est vrai. Il m'a tout de même tué une fois. Heureusement que la foudre m'a ressuscité... Il y a aussi eu cette télékinésiste. J'ai oublié son nom... Elle m'a mis une grosse branlée, mon cerveau est sorti de mon crâne plusieurs fois au cours de l'affrontement!
Pour finir, parlons de l'horreur de nos jours. Pensez-vous y avoir encore votre place?
Non, je suis un dinosaure. Il m'est tout arrivé vous savez. Mort, résurrection, noyade, voyage spatial, je me suis même lancé dans le catch avec mon pote Freddy mais rien n'y fait. Je ne fais plus peur à personne. Comment voulez-vous résister aux fantômes qui ont actuellement des activités très paranormales et aux tueurs sadiques qui mettent des masques de cochons? A mon époque, il y avait du respect dans mon métier, de la générosité. Aujourd'hui, il n'y a plus de connivence avec les victimes. C'est triste.
Pour vous répondre, non, je n'ai plus ma place dans ce métier. La preuve? J'ai organisé mon retour, il y a quelques années mais mon nouveau carnage a fait un bide. Pas de nouvelle série en perspective... Du coup, je me languis.
Comment occupez-vous vos journées?
Oh je profite de ma retraite pour essayer de nouvelles choses. J'ai appris à nager, je peins beaucoup, j'ai crée une gamme de masques de hockey personnalisables et j'ai récemment ouvert une armurerie. La belle vie non?
Le premier chef-d’œuvre du peintre Jason.
Propos recueillis et traduits par Flow.
Remerciements à Jason de m'avoir épargné et au restaurant qui a bien voulu laisser rentrer le tueur avec tout son attirail imposant.