“M. Popper et ses pingouins” de Mark Waters

Par Boustoune

Chalut les humains,

Non mais vous avez vu cette météo !?! Ce n’est pas un temps à mettre un félin dehors…
Ah! Il n’y a plus de saisons ma bonne dame.
On a eu un printemps de rêve – du moins, dans le nord de la France), puis un mois de juin presque caniculaire et là, on se paie un juillet digne de la Toussaint!
Et même au cinéma, on subit de plein fouet le dérèglement climatique et le bouleversement des saisons. Après avoir fêté Pâques en retard avec la sortie de Hop, on voit débarquer en avance les films de Noël. Ou presque… Disons en tout cas que M. Popper & ses pingouins a tout de ces comédies familiales qui envahissent les écrans à l’approche des fêtes de fin d’année : un climat hivernal, avec New-York sous la neige, une pointe de romance, une morale gentillette sur l’importance de la famille et des animaux rigolos, en l’occurrence, des…  pingouins. Euh, y en que deux qui suivent….
D’ailleurs, non, soyons précis et tapons illico sur les doigts du traducteur du titre : les héros de ce film ne sont pas des pingouins, mais des manchots (1)

Le film relate les mésaventures de Tommy Popper, un homme qui rêve de réussite professionnelle et qui n’a pas hésité, pour cela, à sacrifier son couple et sa vie de famille. Ses efforts touchent au but quand ses employeurs lui offrent un poste d’associé à part entière dans leur cabinet de promotion immobilière. Mais pour obtenir cette place, il doit encore réussir à convaincre la propriétaire d’un des plus anciens restaurants de New-York de leur céder son bien. Et la vieille dame s’avère plutôt coriace… La tâche doit donc mobiliser toute son énergie et tout son temps.
Les problèmes surgissent quand son père, un excentrique ayant tout plaqué pour explorer le monde, décède et lui lègue en héritage une caisse contenant un… ben oui, un manchot – ou un pingouin, si vous y tenez… – suivez un peu quand même!
Evidemment, l’animal n’a pas vraiment sa place dans le luxueux appartement newyorkais de Tommy et celui-ci s’empresse de faire le nécessaire pour le réexpédier en Antarctique. Las, on lui renvoie cinq autres oiseaux encore plus turbulents que le premier, et sa vie devient un cauchemar.

Plus le bonhomme passe du temps avec ses manchots, plus sa carrière prend du plomb dans l’aile, mais plus il se rapproche de ses enfants, ravis de passer du temps chez lui pour s’amuser avec leurs nouveaux copains, et de son ex-femme, de nouveau charmée par son côté drôle et attentionné.

Bon, ce n’est pas tuer le suspense que de dire que tout cela va bien se finir.
Tommy va cesser d’être un vautour de l’immobilier pour se transformer en papa-poule moderne – ça en fait des noms d’oiseaux, là. J’ai faim d’un coup…
Toute la famille finira par se ressouder, non sans les atermoiements habituels ; Tommy se réconciliera avec son paternel défunt et les affreux promoteurs pourront toujours se brosser pour récupérer le vieux restaurant.
Pas de surprise, le scénario ne fait qu’appliquer à la lettre les vieilles recettes de la comédie familiale hollywoodienne.

Tout ça ne casse évidemment pas trois pattes à un… canard. (Non, là, manchot ça ne passe pas, mais bien tenté quand même…) L’intrigue n’est qu’un prétexte pour de nouvelles pitreries de Jim Carrey, qui use de toutes ses expressions faciales pour amuser ou émouvoir. Le bonhomme étant doué dans ce registre-là, on passe plutôt un agréable moment, mais sans plus. Et le film ne laissera pas une trace impérissable, loin de là.

Pour que M. Popper et ses pingouins sorte de l’ordinaire, il aurait fallu remplacer les pingouins par des félins (oui, bon…) et confier la réalisation à un cinéaste moins manchot que Mark Waters, qui, malgré un premier film réussi (The house of yes) et une thématique récurrente tournée autour de l’idée de la seconde chance et du changement de personnalité, semble se contenter de mettre en scène platement des petits films gentillets et ultra-stéréotypés…

Les enfants de dix ans ou ceux qui sont restés de grands enfants devraient être indulgents. Les autres iront sans doute voir d’autres films plus consistants…

Bon, il faut que je vous laisse. C’est l’heure de ma sieste auprès du radiateur. Oui je l’ai rallumé. Y a plus d’saisons ma bonne dame…

Pleins de ronrons,
Scaramouche

(1) : Les pingouins vivent dans l’hémisphère nord et peuvent voler, les manchots vivent au pôle sud et ne le peuvent pas… Le traducteur ne devait pas savoir que le mot “penguin” en anglais, désigne un “manchot”, alors que “pingouin” se dit “auk”… Oui, c’est vrai, c’est compliqué et à vrai dire, on s’en fout un peu… Mais “manchot” eut été de bon aloi, comme aurait dit MaÎtre Chat-pello…

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M. Popper et ses pingouins
Mr. Popper’s penguins

Réalisateur : Mark Waters
Avec : Jim Carrey, Carla Gugino, Ophelia Lovibond, Madeline Carroll, Angela Lansbury, James Tupper, Philip Baker Hall
Origine : Etats-Unis
Genre : le papa pingouin, le papa pingouin…
Durée : 1h40
Date de sortie France : 20/07/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Critikat

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