Le space-opéra nous manque depuis Star Wars ou Star Trek. Alors il est temps de replonger la tête dans les étoiles avec Space Battleship … même si le voyage est un peu fade.
Le souci, c’est que Takashi Yamazaki débarque des effets spéciaux et ça se voit beaucoup trop. En effet, à force de tout miser sur les batailles et vues spectaculaires de l’espace, il en oublie l’essentiel : l’histoire et l’émotion qui peut se dégager d’une telle épopée.
C’est fort dommage car le potentiel était là pour créer un immense space-opéra qui, sur le papier avait tout pour rivaliser avec les plus grands. Un sujet profond, des personnages qui peuvent vite devenir emblématiques, une promesse de séquences spatiales spectaculaires. Malheureusement Yamazaki rate le coche et reste tout en superficialité. En effet, l’histoire s’avère très vite déjà vue sans rien apporter de neuf sur cette Terre inhabitable et qu’une poignée de survivant pourra sauver.
Il faut dire qu’en terme de mise en scène le réalisateur ne va pas non plus chercher à innover. On sent bien le budget qui limite le tournage dans seulement quelques décors dans lesquels on est assez coincés. On est ici assez loin du souffle dynamique qu’a pu apporter JJ Abrams à un Star Trek vieillissant et on se retrouve ici d’un coup avec une caméra figée 30 ans en arrière.
Du côté des personnages, c’est également très cliché et peu développé. Du héros qui a perdu un proche et veut prouver sa valeur à l’héroïne qui cherche à prouver qu’elle peut faire aussi bien qu’un homme, on ne va pas chercher bien loin. A cause de ces clichés, on ne s’attache pas vraiment à eux, et face au jeu parfois limite des acteurs on aimerait même bien qu’ils finissent carbonisés par un tir de laser. Jamais on ne s’attarde en profondeur sur leur rapport, sur le poids de la mission qui pèse sur leurs épaules, sur les dangers encourus.
Non, Space Battleship n’est décidément pas à la hauteur des ambitions que l’on pourrait facilement lui prêter et l’on découvre alors seulement un film de superviseur d’effets visuels. Car il faut bien reconnaitre à Yamazaki qu’il nous offre tout de même des batailles spatiales impressionnantes, parfaitement lisibles et avec des images de toute beauté. Mais cela ne suffit hélas pas à avoir une vision et à raconter une histoire prenante. Dommage.