The Future, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Avec son nouveau film, The Future, Miranda July réalise une petite histoire de couple dont elle est l’héroïne, elle et elle seule, mais dont il se dégage par moments quelques instants de pure beauté.

Miranda July est une réalisatrice particulière, à la personnalité un peu à part, dans un autre monde dont elle serait la princesse. C’est pourquoi elle se met en scène. Parce qu’elle aime se voir à l’écran pour raconter ses petites histoires. Avec The Future c’est ce qu’elle démontre pleinement.

Elle y raconte l’histoire d’un couple de trentenaire qui décide de vivre un peu pour eux avant d’adopter un chat (dont nous ne verrons que les patte en peluche t dont nous n’entendrons que la petite voix). Elle est prof de danse et lui va se mettre à vendre des arbres pour la bonne cause. Mais petit à petit leur couple va se déliter.

Autant le dire tout de suite, The Future n’est pas désagréable à regarder. Loin de là, c’est même un petit film qui possède un charme certain, où la mise en scène élégante se savoure comme un bonbon. De jolis plans, une narration par le chat un poil kitsh et déprimante mais trognon. Miranda July imprime sur pellicule son petit univers bobo avec une main d’experte. Le problème c’est que la réalisatrice est bien trop imbue d’elle-même pour laisser le film lui échapper et l’offrir avec ses défauts au spectateur.

En effet, Miranda July filme son histoire mais surtout se filme beaucoup. Ainsi le film est quasiment auto-centré sur sa petite personne. Elle multiplie ainsi les scènes qui la mettent en valeur, où elle cherche à démontrer son sens du jeu. Miranda July est triste, Miranda July danse, Miranda July dort, Miranda July trompe son mec, mais toujours avec classe, comme si elle (enfin son personnage), ne pouvait pas se faner puisqu’elle est la princesse de son propre royaume imaginaire.

Du coup, lorsque l’histoire déborde sur celle de Hamish Linklater, c’est bien plus frais et intéressant. D’autant plus que l’acteur apporte lui plus d’humilité à son personnage qui n’en est pas moins intéressant. C’est aussi dans ces moments que Miranda July s’efface et laisse parler la véritable poésie remplie d’idées qui l’habite (cette séquence où le temps s’arrête a un petit je ne sais quoi de magique). La dernière partie du film est ainsi moins narcissique et plus contemplative sur le travail à faire au sein d’un couple pour traverser les périodes un peu difficiles.

Au final, si the Future offre la désagréable impression de regarder un film de bobo ultra narcissique, on peut y voir tout de même une jolie fable sur le couple portée également par la superbe BO de Jion Brion.