Hé! Mais qu’est-ce que c’est que cette vague de super-héros qui déferle sur nos écrans depuis le début de l’année?
Côté DC Comics, on nous a sorti du tiroir Green Lantern (et on n’aurait pas dû, vu le niveau…).
Côté Marvel, on s’est beaucoup activé avec X-Men, le commencement, Thor et aujourd’hui Captain America : first avenger. Mais pour les deux derniers titres, il y a une raison à ces sorties rapprochées, et une bonne…
Le planning est calé depuis longtemps. Il y a eu Iron-Man 1 et 2, puis Hulk, puis Thor et Captain America. En 2012, il y aura logiquement le Ant-Man d’Edgar Wright et tout ce petit monde, une fois présenté au public, se trouvera réuni sous la direction de Nick Fury (Samuel L. Jackson) et du réalisateur Joss Whedon, dans l’équipe des “Vengeurs” (The Avengers), prêts à coopérer pour sauver la planète. Et s’il faut tous ces gros bras pour faire la castagne, c’est que la menace est vraiment sérieuse. (En même temps, en 2012, c’est la fin du monde, moi je dis ça, je dis rien, hein…)
Bref, The Avengers sera à n’en pas douter LE film de super-héros de 2012 et l’un des plus gros blockbusters de 2012. Et pour donner envie au public d’aller le voir, il convient d’abord de soigner les présentations des personnages dans chaque film qui leur est dédié…
Ici, c’est donc au tour de Captain America d’avoir droit à son épisode personnel. Et franchement, on trouve cela plus intéressant que le psychodrame mythologico-familial nordique de Thor, Odin et des vaches qui rient ou les colères homériques du géant vert…
Ce qu’il y a de bien avec Captain America, c’est que ce n’est ni un dieu, ni une créature monstrueuse, juste un homme, certes un peu gonflé aux stéroïdes et aux rayons Vita, mais faillible, fragile et mortel comme n’importe quel autre de ses concitoyens… Donc on peut plus facilement s’identifier à lui et s’y attacher…
Et puis, même sans pouvoirs particulier, il n’en demeure pas moins un héros, grâce à son courage exceptionnel, son sens aigu de la justice et son abnégation à défendre la patrie contre les sournois japonais et les vils nazis…
Euh? Des nazis?
Ben oui, des nazis, des soldats du 3ème Reich, des sbires d’Adolf Hitler. Captain America, c’est un héros de la seconde guerre mondiale, une icône de l’armée employée pour remonter le moral des troupes et pour convaincre les citoyens de participer financièrement à l’effort de guerre.
Ah d’accord… Vous vous demandez comment il est possible que le brave Captain, puisqu’il est humain et subissant comme vous et moi les ravages du temps qui passe, puisse naître au début des années folles, pourfendre les méchants allemands pendant la guerre 1939/1945 et être toujours frais et dispos au début du XXIème siècle pour mener les Avengers au combat. Faille temporelle? Non, cryogénisation forcée et imprévue, puis réveil soixante ans plus tard, après avoir été redécouvert par une équipe de paléontologues. Un peu comme Hibernatus, quoi, sauf que lui se réveille avec Samuel L.Jackson/Nick Fury comme chaperon plutôt que Louis de Funès…
Comment le héros s’est-il retrouvé coincé dans la glace? C’est ce que raconte le film…
D’abord, Joe Johnston raconte comment Steve Rogers (Chris Evans), gringalet asthmatique s’est transformé en guerrier bodybuildé, vif comme l’aigle américain et fort comme un troupeau de buffles de l’Arizona. Au début du film, ce patriote exemplaire enrage de voir tous ses copains partir au front risquer leurs vies pour lutter contre la folie de Hitler alors que lui est recalé à chaque test de sélection de l’armée. Trop petit, trop chétif, trop fragile…
Mais Steve ne se décourage pas. Il continue de courir d’un bureau de conscription à l’autre, endossant de fausses identités. Sa détermination finit par taper dans l’oeil du Professeur Erskine (Stanley Tucci), un scientifique de l’armée qui voit en lui le cobaye idéal pour l’expérience qu’il est en train de mener dont le but est de créer un bataillon de super soldats au service de l’oncle Sam, transformés physiquement pour être plus forts, plus résistants, plus vifs…
Steve devient le premier, mais aussi le dernier, de ces super-soldats…
Au départ, pourtant, les grands pontes de l’armée ne croient pas trop en lui. Ils le cantonnent à une fonction purement symbolique, sorte de VRP de luxe pour promouvoir l’effort de guerre, représenter une Amérique forte et courageuse et galvaniser les troupes avec des petits numéros de cabaret assez ridicules.
Mais évidemment, il aura tout loisir de faire ses preuves sur le terrain, notamment en déjouant les plans du vil Crâne Rouge, un savant nazi mégalomane, cruel et monstrueux (ça fait beaucoup…). Mais il devra en payer le prix en se retrouvant bloqué dans la glace, séparé de la femme qu’il aime, la très sexy Peggy Carter (Hayley Atwell).
Soyons reconnaissants: grâce à cet esprit de sacrifice, le monde libre a réussi à se débarrasser du joug nazi…
”Des nazis, je hais ces gens-là!”. Cette réplique, pour les connaisseurs, est tirée de la saga Indiana Jones…
Le rapport avec le schmilblick? Hé bien, à part le profond ressentiment de Captain America envers ces teutons flingueurs, il y a toutes les allusions que Joe Johnston glisse au héros inventé par Steven Spielberg. Au début du film, par exemple, le méchant Johann Schmidt (Hugo Weaving) est tout fier d’avoir trouvé une relique appartenant à Odin en Norvège et se moque de ceux qui cherchent d’autres objets mythiques un peu plus au sud: “Certains perdent leur temps dans le désert, moi, je sais où chercher…”. Allusion à peine voilée à Belloq qui cherchait l’arche d’alliance pour les nazis dans Les Aventuriers de l’arche perdue. Ou aux autres soldats allemands qui cherchaient le Graal dans Indiana Jones & La Dernière croisade.
De plus, comme Indy, Captain America retrouvent toujours leur objet-fétiche, son chapeau pour le premier, son bouclier en vibranium pour le second.
Enfin, les deux films partagent la même approche narrative, avec un mélange de fantastique et d’aventures historiques, de péripéties remuantes et de romance tumultueuse (le couple Hayley Atwell/Chris Evans remplaçant le couple Karen Allen/Harrison Ford).
Malgré le déluge d’effets spéciaux dernier cri, il y a un petit côté bricolé à l’ancienne, avec pas mal d’idées de mise en scène qui jouent sur un côté rétro assez charmant. Oui, ce côté revival des années 1980, comme pour Super 8, n’est pas pour nous déplaire…
Sinon, le mélange de genre fonctionne bien et le côté boy-scout agaçant du héros est contrebalancé par une bonne dose d’humour.
Ce blockbuster d’action est donc plutôt une bonne surprise, d’autant qu’avec Joe Johnston aux manettes, on avait un peu peur, avouons-le. Nous avions juste oublié que le réalisateur de The Wolfman, Jurassic Park III et Hidalgo était aussi celui qui, à ses débuts, nous avait offert un Rocketeer de fort belle facture, en mélangeant aussi film de super-héros et aventures historiques…
Oh, tout n’est pas parfait, loin de là! Il faut quand même gober quelques invraisemblances et les ressorts dramatiques manquent (un peu) d’originalité. Mais le résultat est tout à fait honorable et digne, peut-être pas de la trilogie Spiderman de Sam Raimi, mais au moins du premier Iron-Man. Une réussite, donc, qui donne bien envie de découvrir The Avengers. Encore un an à patienter…
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Captain America : first avenger
Captain America : first avenger
Réalisateur : Joe Johnston
Avec : Chris Evans, Hugo Weaving, Hayley Atwell, Tommy Lee Jones, Stanley Tucci, Toby Jones, Dominic Cooper
Origine : Etats-Unis
Genre : super héroïque
Durée : 2h03
Date de sortie France : 17/08/2011
Note pour ce film : ●●●●●○
contrepoint critique chez : Critikat
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