Vanessa Paradis et -M- donnent de leur voix dans un Monstre à Paris. Un film d’animation 100% frenchie qui manque d’ambition mais pas de charme.
Après avoir fait ses preuves chez Dreamworks, le réalisateur Eric Bergeron revient en France pour un film d’animation qui aura mis du temps à arriver sur nos écrans : Un Monstre à Paris. On remonte au temps où Paris avait les pieds dans l’eau, lors de la crue de 1910, pour y découvrir les aventures d’une chanteuse qui va faire la connaissance d’une étrange créature qui pousse la chansonnette aussi bien qu’elle tout en jouant merveilleusement de la guitare. L’occasion évidemment de réunir encore une fois Vanessa Paradis et -M-.
Si l’histoire est classique elle n’en demeure pas moins bien sympathique. Toutefois, il faudra passer les 20 premières minutes plutôt confuses pour accrocher. En effet, alors que l’introduction et le début du film nous présente certains personnages, on se rend compte alors que ce ne sont pas vraiment les héros du film. Pourquoi avoir approfondi ces sidekicks pour finalement les oublier immédiatement une fois que l’on fait la connaissance de la chanteuse ? Défaut d’écriture qui sera heureusement réparer une fois que tous les personnages seront réunis dans la même aventure, celle de la protection d’un monstre doux comme un agneaux.
Même si l’intrigue est déjà vue, on arrive tout de même à être embarqué dans cette histoire grâce à des personnages attachants mais aussi parce qu’Eric Bergeron manie les petits gags et petites références avec une efficacité qui fait sourire. Et si le duo Vanessa Paradis / -M- a été un peu survendu (finalement peu de chansons et surtout, la créature ne parle jamais), le charme est là. Nul doute que le film aurait été bien différent sans la personnalité des deux artistes pour qui les rôles sont écrits sur mesure.
Par contre, côté animation, c’est un peu tristounet. On adore le design des personnages, les images de Paris sous l’eau et l’esprit 1900. Pourtant, il y a comme un vide dans chaque image. Loin du Paris de Ratatouille (même si on est bien conscient qu‘Un Monstre à Paris est loin d’avoir le même budget) qui grouillait de vie, ici le Paris de Bergeron est assez vide. Peu de figurants, des décors assez figés et une animation qui manque de fluidité par rapport à ce que l’on sait faire aujourd’hui. Mais le charme de l’ensemble et les personnages attachants nous feront heureusement oublier ce défaut pour que nous prenions plaisir à l’aventure.
Au final, malgré ses défauts, Un Monstre à Paris s’avère assez rythmé pour ne pas s’ennuyer et assez charmant pour y prendre du plaisir. Entre gags sympathiques, petites références et histoires à double niveaux, enfants comme parents devraient bien s’y retrouver. Sans compter qu’on ressort forcément du film avec un petit air de La Seine en tête. Encore une fois, pour que nos réalisateurs frenchies continuent à délivrer quelques films de cet acabit et encore mieux, soutenons le cinéma d’animation français.