The Divide, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Xavier Gens s’essaie au huis-clos de science-fiction et si The Divide n’est pas parfait, il ne manque en tout cas pas de personnalité pour voir ce dont le frenchie est capable lorsqu’il a toutes les cartes en main.

Après un Hitman et un Frontières qui n’ont pas vraiment remporté les suffrages, on peut dire que le nouveau projet de Xavier Gens était aussi attendu que redouté. C’est donc au Canada avec un budget  minimaliste que Xavier Gens est parti tourner The Divide.  Et on peut dire que les contraintes l’ont inspiré puisqu’il nous offre un film comportant certes de gros défauts mais également rempli d’un paquet de bonnes idées, que ce soit dans l’histoire ou dans la mise en scène.

The Divide est donc l’histoire d’un groupe d’individus coincés dans le sous-sol d’un immeuble après avoir essuyé d’énormes explosions qui ont ravagé New-York. En moins d’une minute, le réalisateur pose le contexte et enferme tout de suite ses personnages pour leur faire vivre un huis-clos infernal. Dès lors il pose des questions et multiplie les pistes. Qui a attaqué New-York ? Qu’en reste-t-il ? Et qui sont ces personnes en scaphandre qui essaie d’entrer dans l’abri ? Des questions qui ne trouveront pas réponse car le réalisateur va préférer s’intéresser à ses personnages et à leur évolution dans ce lieu lugubre et sans échappatoire.

On peut dire que le film va diviser le public autant qu’il va séparer les personnes se trouvant dans l’abri. Il y a ceux qui vont préférer la première partie, plus mystérieuse, plus humaine et construite mais un brin déjà vue. Et il y a ceux qui vont préférer l’évolution radicale de certains personnages, versant dans la violence physique et psychologique presque gratuite que l’on mettra sur le dos des radiations et de l’enfermement qui rend fou. Deux parties assez différentes mais toutes deux viscérales entre lesquelles la transition n’est pas très subtile.

Mais Xavier Gens, si il ne fait pas dans la finesse, arrive à montrer un mode de vie qui commence à prendre place au sein de la petite communauté et à maintenir la tension sur près de deux heures, ce qui n’est pas rien pour un huis-clos. Techniquement, le film est d’une maitrise impeccable. De son ouverture apocalyptique au final bénéficiant d’une montée en puissance implacable, le réalisateur filme son intérieur de la meilleure manière, avec une image et une lumière parfaitement travaillées et quelques petites démonstrations techniques gratuites qui ne sont pas sans rappeler le Panic Room de David Fincher.

Côté personnages, on pourra reprocher une écriture assez bourrine, notamment dans l’évolution de certains. Et on ne peut pas dire que les comédiens essaient d’insérer de la subtilité, notamment Milo Ventimiglia qui essaie tant bien que mal de dépasser son image de beau gosse échappé de Heroes ou Rosana Arquette qui en fait des caisses dans la pleurnicherie. On retiendra par contre un Michael Biehn toujours parfait et surtout la présence forte de Lauren German qui attrape la pellicule et que l’on aurait bien envie de suivre dans d’autres aventures de l’univers de The Divide après ce qu’elle traverse dans ce trou.

Mais on a beau en voir tous les défauts, avec l’appui d’une musique montant progressivement en tension, Xavier Gens arrive à donner à The Divide un final d’une intensité sidérante et qui a de quoi couper le souffle.