Vivre et laisser mourir (Live and Let Die)

Par Cinephileamateur

De : Guy Hamilton.
Avec : Roger Moore, Jane Seymour, Yaphet Kotto, Julius Harris, Geoffrey Holder, David Hedison, Clifton James, Gloria Hendry, Bernard Lee, Lois Maxwell, Roy Stewart, Lon Satton, Madeline Smith, Tommy Lane...
Genre : Espionnage.
Origine : Grande Bretagne.
Durée : 2 heures 01.
Date de sortie : 21 décembre 1973.
Synopsis : 007 est appelé à la rescousse pour mettre fin à l'hécatombe meurtrière qui décime les agents secrets britanniques. Enquêtant à New York, dans le quartier de Harlem, il affronte un caïd de la drogue, le redoutable docteur Kananga et sa comparse, l'étrange Solitaire.
Bande annonce française

"Les diamants sont éternels" marquait la fin de Sean Connery dans mon cycle consacré à la saga officielle James Bond. Après la déception George Lazenby dans "Au service secret de Sa Majesté", j'avais donc quelques craintes à voir un nouvel opus avec un nouveau visage pour notre célèbre agent 007. Mes craintes se sont accentués avec le fait que de tout les acteurs que j'avais pu voir en photo jouant Bond (car avant d'attaquer mon cycle j'avais juste vu les films avec Pierce Brosnan et Daniel Craig ;-) ), Roger Moore (pourtant pressenti à la base pour le personnage dès "James Bond contre Dr. No" avant que Sean Connery soit engagé) est celui qui faisait le moins James Bond à mes yeux. J'ai tout de même pris mon courage à deux main pour enfin avoir un avis objectif sur la question et c'est ainsi que je me suis retrouvé à voir "Vivre et laisser mourir", huitième épisode de 007 mais premier volet avec Roger Moore.
Je dois bien reconnaître que mes craintes se sont vite envolés. Faut dire aussi que plutôt de faire un copier coller de ce qu'on à déjà pu voir avec Sean Connery, la production du film à opté de façon judicieuse pour changer quelques peu l'univers de la saga en gardant le même esprit tout en y rajoutant plus d'humour. Sur le fond, le scénario écrit par Tom Mankiewicz reste ainsi fidèle à sa ligne de conduite. On à le droit à une histoire très classique avec une fin prévisible auquel on à rajouté tout autour une multitude d'élément afin de lui donner de la consistance. Le film aborde ainsi plusieurs chemin et même si sa durée aurait pu très fortement être réduite, on se laisse quand même prendre au jeu. La vraie différence avec les opus précédent reste l'humour. Moins subtil qu'avant, il en devient presque une marque de fabrique. L'attitude de James Bond envers les femmes évoluent aussi quelque peu. Non pas qu'elle gagne en intensité mais dans ce volet je n'ai pas eu cette désagréable sensation que j'avais eu auparavant avec Sean Connery où par moment on avait quand même l'impression que l'agent secret agressé les femmes allant même parfois jusqu'à utiliser le chantage pour arriver à ses fins sexuels. Sur ce point, ça reste en tout cas toujours aussi discret. La nudité est ici encore montré avec beaucoup de finesse ce qui donne au film un côté glamour pas déplaisant du tout. Après, tout le côté vaudou, agent qui disparait, méchant à plusieurs facettes etc etc m'as toujours amusé. J'ai pas eu le droit à un épisode profond mais j'ai tout de même pris du plaisir. Les gadgets commencent petit à petit à venir vraiment au centre du film et cet humour plus prononcé confère à ce volet un côté divertissement bien sympathique.
Devant la caméra, on assiste à l'un des passages de flambeau les plus marquant de l'Histoire du cinéma, celui où Sean Connery, ayant donné ses lettres de noblesses à notre héros, passe le relai à Roger Moore. Ce dernier s'en sors plutôt bien. J'attends de voir la suite car pour l'instant je continue de penser que c'est l'acteur qui fait le moins James Bond (l'image de Sean Connery me trottant sans doute encore dans la tête je pense...) mais Roger Moore reste très convaincant et on sens qu'il s'est impliqué dans sa prestation. Il fait un peu jeunot, il manque un peu de carrure dans cet épisode mais possède cependant un charisme particulier et un certain charme qui font que la balance est vite rééquilibré. Quoiqu'il en soit, il n'y à pas photo il s'en sors nettement mieux que George Lazenby à mes yeux. Plus mis en retrait, les rôles secondaires sont un peu moins bien traité je trouve. Pour cette passation de pouvoir c'est une bonne idée de ne pas avoir utilisé tout de suite le personnage du Spectre ça évite de nous déstabilisé mais du coup on se retrouve avec un méchant manquant un peu de consistance. Yaphet Kotto en Kananga m'as plus mais j'ai trouvé qu'il lui manqué un petit truc pour vraiment s'imposer. Là j'ai eu du mal à vraiment le trouver dangereux du coup je n'ai jamais eu de craintes pour James Bond, je n'ai jamais senti le danger sur lui. David Hedison fait un bon Félix Leiter lui aussi (encore un autre acteur pour ce rôle !!!) mais lui aussi ne m'as jamais vraiment convaincu. Il joue bien le jeu je ne dis pas le contraire mais je n'ai jamais été marqué par son interprétation. Je ne parlerai même pas de Clifton James qui incarne le Shériff J.W. Pepper est dont le personnage ici ne sers qu'à être tourné en ridicule afin d'accentuer un peu plus l'humour de ce volet surtout lors d'une scène finale avec une course poursuite en bateau un tantinet trop longue à mon goût qui fait qu'on s'en détache un peu. En revanche, j'ai beaucoup aimé Jane Seymour en Solitaire. Elle fait une James Bond girl classique mais qui m'as beaucoup plu. Faut dire aussi que l'actrice dégage beaucoup de charme dans son personnage (je me souviens d'elle uniquement dans la série télévisée "Docteur Quinn, femme médecin" ;-) ). Avec un meilleur traitement, elle aurait même pu avoir plus d'importance mais elle fait tout de même parti à ce jour de mes James Bond girl préféré. J'ai bien aimé son jeu et tout ce qu'elle fait passé à travers son regard tout en finesse même si on évite pas certains clichés. On les voit juste le temps d'une apparition lors d'une scène assez drôle mais ça m'as fait plaisir de revoir Bernard Lee en M et Lois Maxwell en Miss Moneypenny. Ses deux acteurs assurent une certaine liaison avec les volets précédents même si je regrette l'absence de Desmond Llewelyn en Q. Pour le reste du casting, personne ne sors du lot à mes yeux et j'ai pas souvenirs d'un acteur m'ayant particulièrement marqué en bien comme en mal chacun faisant ce qu'il a à faire.
Autre continuité avec le volet précédent, la présence de Guy Hamilton derrière la caméra. Dans un univers qu'il maitrise bien pour avoir mis en scène "Goldfinger" et "Les diamants sont éternels" deux aventures qui me plaisent bien, le réalisateur signe une nouvelle fois une réalisation quasi parfaite. Tout y est, tout ce que je cherche à voir dans un volet James Bond me procurant au passage de bons moments d'évasion. On voyage, on va même sur des îles fictives et même si le scénario manque un peu de profondeurs, Guy Hamilton compense largement avec une très bonne utilisation de sa caméra. Il exploite à merveille les décors qui sont mis à sa disposition et j'ai beaucoup aimé cet esprit années 70 qui va à ravir à notre personnage. En effet, ce film m'as fait pensé à un bon polar en plein cœur des années 70 avec ce style de mise en scène plaisante. Le grain un peu fatigué mais toujours glamour, la façon de filmer des courses poursuites, l'exploitation de la lumière souvent très juste... Bref, le film correspond bien à son époque et j'ai bien aimé. Cette époque, on la ressens encore plus avec la bande originale composée par George Martin et même si la musique phare, "Live and let die" interprété par Paul McCartney et The Wings (George Martin étant à l'époque l'ex producteur des Beatles ;-)) sonne un peu kitch de nos jours tout en étant agréable. Le côté kitch de cette chanson est inconsciemment peut être dû au fait aussi qu'elle fut également utilisé pour le générique de fin de l'émission politique française "L'heure de vérité" (de 1982 à 1995 ;-) ). En tout cas, cette musique m'as plu et m'as aussi permis de passer à l'ère Roger Moore sans chercher à trop me rattacher à l'ère Sean Connery. Les effets spéciaux ont pris un sérieux coup de vieux à l'image de cette explosion de corps humain que l'on voit à la fin du film et qui est juste très risible mais comme avant ça continue de me plaire et de donner du charme à la franchise pour moi. J'ai bien aimé aussi les différents costumes que j'ai trouvé assez agréable dans l'ensemble notamment celui de Solitaire. Il y à un certain soin qui y est apporté et qui contribue à la réussite de ce film.
Pour résumé, "Vivre et laisser mourir" n'est pas mon James Bond préféré. Cependant, il est très agréable à suivre et je suis rassuré de voir que cette passation de pouvoir Entre Sean Connery et Roger Moore se passe mieux que celle entre Sean Connery et George Lazenby. Dans un style différent, plus drôle mais en gardant la même ambiance, le film de Guy Hamilton permet de nous faire passer un bon moment avec 007 et fait que même après huit films, je ne suis toujours pas lasser de cette saga cinématographique. On verra pour la suite mais je reste du coup un peu plus confiant. Je reverrais ce film en tout cas avec plaisir, les bases de l'ère Roger Moore sont bien installés et j'espère juste qu'elles seront approfondis par la suite. Un film à voir en tout cas.