Depuis sa création en mars dernier, la rubrique Dans le bureau d’un(e) scénariste est l’une de plus suivie sur ce blog, ce qui m’a donné envie de décliner un chouia le concept en demandant à quelques lecteurs de nous ouvrir la porte de leur espace de travail. Un grand bravo donc, à Karine et Max qui ont remporté le concours Show me your writing space. Je les laisse se présenter eux-mêmes…
Karine
Mars 2008. Nuit claire des Alpes du Sud. Je ne dors pas. Je serai virée demain. C’est illégal, mais à politique rien d’impossible : cinq mois de coups tordus plus tard, je signe mon solde de tous comptes. Quatre offres d’embauche m’attendent, trois m’éloignent des montagnes, la dernière m’attache à d’autres élus. J’entre dans un noir couloir de réflexion, je me dépouille de trente-trois ans de croyances.
Enfin, à nu et fragile, je plonge dans le plaisir coupable d’écrire.
Nathalie résume très bien les préventions familiales. D’autres mains se tendent, encourageantes : Jacky, Jean-Marie, Laurent, Isabelle, Michel, Brigitte…
De formations en collaborations, mon pas s’affermit. Obstinée, j’avance. Ma tanière d’écriture, accrochée entre ciel et terre, est ouverte à tous les raconteurs d’histoire. Suspendu à un saule, un bateau rouillé qui fut d’abord un rêve, annonce à l’entrée : « Petite Fantaisie »…
Max
Présentation du lieu : C’est un espace bureau plus ou moins improvisé, qui était destiné à devenir plus confortable et mieux placé, mais le provisoire est devenu définitif. La petite table blanche (modèle suédois) a pris la place de deux meubles à étagères de bibliothèque reliés par une planche. J’y ai gagné en stabilité, madame y a gagné en esthétique.
Le Mac est parfait à cet endroit, un écran de bonne taille pour un encombrement minimal. Je me place régulièrement un peu en biais, pour faire poser mes pieds sur le canapé, où je vais m’allonger parfois quand je suis en panne. Je ne me mets devant l’écran que pour écrire ; je réfléchis ailleurs. J’ouvre la partie gauche de la porte de l’armoire qui se trouve devant pour me boucher la vue de la fenêtre et de la maison d’en face. J’aime bien le côté « coin chargé », au-dessous d’affiches belges de films que j’aime et auxquels je me réfère lorsque je suis sur un problème.
Petit topo sur moi : Je suis un scénariste du dimanche comme il y a des peintres du dimanche, qui font ça par plaisir et non par ambition. Pour avoir fréquenté un peu l’arrière boutique du milieu du cinéma français, je sais que j’ai finalement lus de chance de gagner au loto que d’avoir un projet réalisé, alors je ne propose pas ce que j’écris.
J’ai coécrit il y a treize ans un court-métrage qui a été réalisé par le co-auteur, puis écrit seul deux longs-métrages tirés de romans qui me semblaient adaptables. C’est un exercice très intéressant qui donne beaucoup de plaisir. On lit rarement sur la satisfaction de faire avancer son histoire, d’avoir écrit une jolie scène. S’il n’y a pas ce plaisir, à quoi ça sert ?
Bonne chance à ces deux padawans pour leurs projets d’écriture!
Copyright©Nathalie Lenoir 2011