Les célèbres épéistes moustachus au service du roi resurgissent du XVIème siècle ! Les 3 mousquetaires, qui sont 4, OK ?! Mais en 3D.
Dans les romans classiques, il y a des personnages comme ça qui ont le droit à d’innombrables adaptations voire des déclinaisons libres, dira-t-on ! Les Dracula, Frankenstein, Zorro et les 3 mousquetaires ont déjà eu leurs lots de passages télés/cinés/dessins animés, en tant que personnages principaux ou en arrière-plan. Pour les 3 mousquetaires aujourd’hui, c’est des pattes de Paul W.S. Anderson qu’ils vont devoir se dépêtrer. Mr Jovovich/Alice Resident Evil était bien décidé à faire une adaptation action mais familiale du roman de Dumas, après avoir semble-t-il trop bouffer de Pirates des Caraïbes !
Forcément avec des dollars derrière et le talent de réalisateur (enfin ses trademarks) de PWSA, certains (tous) craignaient le pire. Mais, production germano-britannique-française-américaine, et en un PWSA chaud bouillant pour s’amuser avec son casting correct, Les 3 mousquetaires 3D ne s’en sort pas si mal…si on est prévenu avant de rentrer dans la salle.
Eh oui, pour ceux qui n’ont pas aperçu : les présences 1. des coupes de cheveux modeuses d’Orlando Bloom, 2. des physiques solides mais presque anonymes des mousquetaires, 3. de la jeunesse biactol du d’Artagnan, 4. de la perfide mais sublime Alice euh Milla Jovovich, sur les différentes affiches de Mousquetaire 3D by PWSA, la surprise peut être comparable à celle d’une personne découvrant du pâté Hénaff dans son assiette en lieu et place d’un bon foie gras du Pays Basque !
Qui dit PWSA, Mr Resident Evil 1 et 4, Alien Vs Predator, Event Horizon, signifie qu’on va avoir droit à de belles explosions de flammes en arrière-plan, des explosions de décors de plateaux jaillissant en des milliers d’échardes, à des bons ralentissements Matrix dans les combats, à des grosses machines surréalistes et un traitement de l’image à la limite du blue screen pendant tous le film… et surtout à sa femme qui bondit dans tous les sens, à faire des cascades et en dégommant des mousquetaires à coups de ses longues jambes athlétiques engoncées dans des robes gigantesques, comme son personnage de Resident Evil, le raccourci est facile mais en même temps tellement vrai…
Sauf que le hic c’est que ça marche ! Ca dépote ! On pourrait rire aux présupposés sur le film, mais le résultat est là : les 3 mousquetaires 3D fonctionne grave ; une action-comédie où ça pète de partout, où Milla Jovovich s’éclate à jouer une Milady de Winter bagarreuse et plus retorse que jamais, le jeunot Logan Lerman qui a la bougeotte incarne un excellent d’Artagnan impatient et impétueux, qui cherche la reconnaissance et à s’établir en excellent escrimeur qu’il est ; les combats sont digestes pour une fois, sans être trop longs ! Que demande le peuple pour se divertir ?
Ah oui Dumas. Euh, je croyais qu’on avait dégagé l’idée que ces 3 mousquetaires serait une énième fidèle adaptation du romancier français ? Franchement, qu’est ce qu’il y avait à dire de plus pour cette 1 000ème adaptation ? Certes, ici les mousquetaires sont des espions français, Milady un agent double, l’histoire à tiroirs faite de trahisons et re-trahisons fini par nous perdre. L’action est présente pourtant dès le départ sur des origines rapidement balayées et une petite plage de 25 minutes bien calme au milieu sensée installer l’histoire. Le ton comique se fera bien long au bout d’un moment…
Le film compte bien quelques faiblesses, surtout le côté raté du mélange langage soutenu/comique des dialogues et scènes maladroites où on est sensé sourire, les 3 mousquetaires 3D étant clairement estampillé « Das Rigolade» ! Mais, un roi Louis XIII plus concerné par l’orientation de sa garde-robe, mais transi d’amour pour sa reine, un cardinal un peu effacé (dommage Christoph Waltz), des mousquetaires sous-utilisé, un Orlando Bloom coquin ne font pas de M3D un mauvais film.
Pirates des Caraïbes étant la norme de comédie d’action actuelle donc Orlando se la joue un peu Jack Sparrow sûrement frustré de pas avoir pu faire le junkie dans Pirates ! Mais la caméra de PWSA est partout, réussit à nous faire gober ses caravelles qui volent comme des dirigeables ou ces canons à répétitions types gattlings qui balancent plein de boulets.
Un très bon divertissement pour qui se rappelle que le cinéma c’est aussi du spectacle, de la fantaisie, le gentil Spielberg n’ayant pas le monopole du rêve de garçon porté sur écran ; et les garçons adorent quand les jouets pètent de partout et que les personnages se lancent sans réfléchir dans la bagarre tel le d’Artagnan casse-cou Logan Lerman !