Le Skylab

L'affiche du film
De : Julie Delpy.
Avec : Julie Delpy, Eric Elmosnino, Lou Alvarez, Aure Attika, Noémie Lvovsky, Vincent Lacoste, Bernadette Lafont, Emmanuelle Riva, Marc Ruchmann, Sophie Quinton, Valérie Bonneton, Denis Menochet, Jean-Louis Coulloc'h, Michelle Goddet, Albert Delpy, Candide Sanchez...
Genre : Comédie.
Origine : France.
Durée : 1 heure 53.
Date de sortie : 5 octobre 2011.
Synopsis : Juillet 1979, pendant les vacances d’été dans une maison en Bretagne. A l’occasion de l’anniversaire de la grand-mère, oncles, tantes, cousins et cousines sont réunis le temps d’un week-end animé.
Bande annonce française
5
"Le Skylab" ne faisait pas partie de mes plus grosses attentes. C'est même par curiosité que je me suis dirigé vers mon cinéma après avoir vu une bande annonce que je trouvais sympathique. Sans mettre la barre trop haute, je me disais juste qu'il y avait moyen de passer un bon moment sans se prendre la tête.
J'ai pas du tout été déçu. Dès les premières secondes, je me suis retrouvé emporté par cette histoire qui nous rappelle à quel point le bonheur dans la vie peut apparaitre de façon très simpliste. Ici, le scénario écrit par Julie Delpy est principalement un prétexte à nous faire rentrer en pleine réunion de famille. Cette famille, on y rentre facilement car ça pourrait être la notre. A travers une multitude de portraits, tous aussi touchants les uns des autres, on retrouve tous les différents caractères qui compose une famille, le spectateur se retrouve dans tels personnages, tels situations (on à tous été le gamin de 17 ans qui en avait marre d'être à la table des gosses ^^ ). Chacun ses défauts, chacun ses qualités mais avec beaucoup d'humour et d'émotions, on se met à la place des protagonistes, on revois dans nos pensées nos propres réunions de famille et sans artifices, le film diffuse alors une bonne dose de bonheur en nous. La joie de vivre est présente pendant tout le long métrage accentué par le côté nostalgique que peut provoquer les années 70 à l'image de la scène d'introduction dans le train. A l'époque on mettait six heures pour faire Paris - Saint Malo dans des conditions pas toujours agréables mais avec le recul, ses moments avaient un petit air magique, on y repense comme le personnage d'Albertine une fois adulte où une simple discorde des années plus tard nous fait repenser à un simple week end en famille. Pendant la projection, on ressens la même chose. Voir évoluer tous ses personnages nous fait repenser à nos propres moments, de petits moments pour la plupart anodins mais qui sont ancrés en nous et font que l'on se sens bien. Du coup, aussi énorme soit il, apparait presque futile à l'image du fameux Skylab, ce satellite américain qui à l'époque risqué de s'écraser sur cette réunion de famille avec ses promesses d'Apocalypse. Les journaux relaient l'information, on suspecte un danger au dessus de nos têtes mais au final, seul le moment présent compte, seul le fait de se sentir bien, entourés de sa famille, des gens qu'on aime font que le vrai bonheur de la vie est surtout de savoir savouré ses instants à chaque secondes. L'histoire ne possède pas de grandes histoire à proprement parlé mais j'ai adoré cette sensation de bonheur à l'état brut qu'il dégage, cette simplicité à nous faire aimer les petits moments de la vie et à profiter de l'instant présent. J'ai adoré repenser à mes propres réunions de familles, revoir certains portraits, certaines situations le tout avec beaucoup d'humour et de tendresse. Le seul petit bémol que j'ai trouvé à ce scénario, c'est que j'ai pas trouvé la justification à toute les scènes. Je me suis bien mis à m'imaginer certaines hypothèses comme pour la scène où Denis Menochet va dans la chambre de Aure Attika et Jean-Louis Coulloc'h mais je ne leur ai pas toujours trouvé une grande utilité même si elles restent plaisante à voir.
Du côté du casting, c'est aussi parce que les interprètes ont su rester simple sans en faire des tonnes que cela fonctionne. Pourtant, en utilisant quelques grands noms du cinéma français il pouvait y avoir un risque qu'on ne s'identifie pas aux personnages mais chaque comédiens est vraiment excellent ce qui fait qu'on n'en oublie la carrière de chacun pour vraiment se consacrer à sa prestation dans ce film. C'est ainsi qu'Eric Elmosnino est exceptionnel en Jean. C'est même mon personnage préféré. J'ai aimé son insouciance, son humour, son charisme allié à son côté baba cool. L'acteur est génial. Je l'ai découvert principalement (comme une grande majorité) dans "Gainsbourg, vie héroïque" où il avait fait une performance incroyable et récemment il m'avait beaucoup plus dans la nouvelle version de "La guerre des boutons" mais avec "Le Skylab" il s’inscrit définitivement parmi les acteurs français que j'affectionne. J'ai bien aimé aussi Julie Delpy aussi à l'aise devant que derrière la caméra. En tant qu'actrice, je trouve qu'elle à su donner une bonne dose de fraicheur à son personnage sans tirer toute la couverture vers elle. Noémie Lvovsky en Tante Monique est parfaite elle aussi tout comme Valérie Bonneton en Tante Micheline. J'apprécie beaucoup ses deux actrices et ça m'as fait vraiment plaisir de les revoir à l'écran. Vincent Lacoste m'as lui aussi bien fait marrer. Son rôle de Christian, le cliché de l'adolescent pré-pubère, est très drôle. C'est pas toujours subtile mais l'effet fait mouche à chaque fois grâce notamment au jeu de l'acteur (habitué au genre après "Les beaux gosses") excellent dans sa gestuelle et dans son regard (et bien aidé par les costumes ;-) ). Parmi le reste de la distribution, il y à aussi Bernadette Lafont en Mamie, Emmanuelle Riva en Mémé et la jeune Lou Alvarez en Albertine qui m'ont beaucoup plu tandis que j'ai trouvé Aure Attika en Tante Linette ou Sophie Quinton en Tante Clémentine plus en retrait malheureusement (peut être est ce parce que c'est les personnages auxquels je m'identifie le moins...). Beaucoup de plaisir aussi de voir Denis Menochet (après son excellente apparition dans "Inglorious basterds" ou "La rafle" ;-) ) en Tonton Roger ou encore Karin Viard en Albertine adulte qui le temps d'une apparition nous montre une nouvelle fois son talent d'actrice. En revanche, Albert Delpy (le père de Julie Delpy dans la vie) en Tonton Hubert sors du lot lui aussi avec son interprétation remarquable. Il est vraiment très émouvant et très juste au point que j'aurais même aimé le voir un peu plus. Le reste du casting est impeccable et nous offre un spectacle magnifique.
C'est la première fois que je vois un film de Julie Delpy en tant que réalisatrice (pourtant "2 days in Paris" et "La Comtesse" me tente bien je pense que je les verrais un jour) est je dois bien avouer que j'ai adoré sa réalisation. Ça m'as d'ailleurs donné très envie de voir d'autres films avec elle derrière la caméra tant j'ai apprécié le travail qui à été effectué. Tout en simplicité à l'image de son scénario, avec beaucoup de sobriété mais également d'efficacité, la caméra se promène sur cette réunion familial juste comme il le faut. Grâce à cette mise en scène, le spectateur est invité à la table des personnages, prend part aux conversations tout en restant un peu en retrait. Au final, la réalisation est parfaite car elle n'use d'aucuns artifices elle aussi accentuant le côté simpliste du bonheur que peut nous offrir cette belle histoire. Je ne vais pas revenir sur l'importance de plonger son film dans les années 70 mais j'ai aussi beaucoup aimé les différents décors qui nous replonge dans cette époque sans que ce soit choquant à l'image de cette tapisserie très kitsch (qu'on retrouve encore chez certains grands parents :P) qui ne choque pas. A l'image des costumes, chaque détails est parfaitement bien pensé. J'ai aimé le côté rétro de cette œuvre avec ses couleurs délavés qui nous rappelle l'époque du disco, ses tenues improbables comme le mini short too much ou les accessoires ridicules comme les lunettes de soleil de Christian à la plage sans parler de son maillot de bain avec paquet de cigarettes incorporés ^^ . On plonge avec délice dans les années 70 avec la bande originale du film qui est elle aussi magistrale accompagné de certaines chansons savoureuses parfaitement bien choisie comme "Bambino" de Dalida ou encore "La ballade des gens heureux" de Gérard Lenorman. Cette musique m'as offert un bon moment d'évasion aussi, elle emballe bien le film tout en accentuant son propos. L’atmosphère générale dégagé par ce long métrage est en tout cas judicieusement maitrisé. Un bon travail sur la lumière à été effectué également qui donne au film un petit côté franchouillard que j'ai trouvé très agréable.
Pour résumé, "Le Skylab" fut une excellente surprise pour moi. Je m'attendais à juste rire et passer un bon moment et je me suis retrouvé face à un film comme je les aime, un film qui me fait aimer le cinéma en m'offrant un grand moment d'évasion sans prise de tête. J'aime ce genre de film simple dans le fond comme dans la forme, sans grande prétention mais qui nous montre à quel point le bonheur est à la portée de tous, qu'il suffit juste de savoir l'identifier et de le prendre comme il vient. On se reconnait à travers cette réunion de famille, on s'identifie à certains personnages pour au final se dire que la recette du bonheur est toute simple, il suffit juste de savourer le moment présent. Un très bon film que je recommande chaleureusement en tout cas et que je reverrais avec beaucoup de plaisir :-) .
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