The Artist

Par Cinephileamateur

De : Michel Hazanavicius.
Avec : Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, James Cromwell, Malcolm McDowell, Penelope Ann Miller, Missi Pyle, Beth Grant, Ed Lauter...
Genre : Comédie - Drame - Romance.
Origine : France.
Durée : 1 heure 40.
Date de sortie : 12 octobre 2011.
Synopsis : Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.
Bande annonce française

Impossible d'y échapper... "The Artist" à fait couler beaucoup d'encre avant sa sortie en salles en ayant reçu pas mal d'avis élogieux et un passage à Cannes réussi. L'une des plus grosses attentes de l'année du cinéma français est enfin sorti en salles et c'est avec une grande impatience que j'ai eu envie de découvrir ce long métrage avec le plaisir de retrouver Michel Hazanavicius derrière la caméra mettant en scène Jean Dujardin, Bérénice Béjo et une pléiade d'acteur de grande classe. J'ai eu l'occasion de voir ce long métrage en avant première en présence du réalisateur et de Jean Dujardin (j'essaierais de mettre la vidéo plus tard ;-) ) ce qui en plus à permis à cette attente de devenir une bonne soirée ^^.
Je dois bien reconnaitre, je ne suis pas un expert en cinéma noir et blanc ainsi que muet. J'ai bien vu quelques films mais c'est un genre que je connais mal je l'admets et c'est ainsi que malgré mon attente vis à vis de ce film j'avais quelques craintes. Est ce que ça va me plaire ? Ai je vraiment envie de voir ce genre de film ? Ce "retour en arrière" est il nécessaire ? Est ce que ce genre de film de nos jours tient la route sur plus d'une heure et demie ?... Et bien la réponse à toute ses questions, c'est : Oui !!! Dès les premières secondes, j'ai été transporté par cette histoire simpliste mais avant tout une vraie bonne histoire de cinéma. Pas de grosses surprises mais une multitude d'émotions que l'on vient chercher et que l'on trouve ici. Humour, larmes, émotions, amour du cinéma, romance... On trouve de tout dans cet hommage vibrant. Cet hommage, on pourrait dire qu'il s'agit d'un hommage au cinéma des années 20 mais c'est avant tout un hommage au cinéma tout court. Un hommage pour ces histoires qui nous transporte, qui nous emmène à chaque fois encore plus loin vivant le temps d'un film de rocambolesque aventures. Bien entendu, ici l'arrivée du son va être le "méchant" de cet intrigue mais à travers ce scénario écrit par Michel Hazanavicius, c'est surtout une passion que j'ai ressenti, cette passion qu'on les différents protagonistes de faire vibrer leur public. Chacun à des niveaux différents comme l'acteur en incarnant le héros, les différents techniciens en donnant vie à cette histoire avec les décors, les costumes, le producteur avec ses intentions certes financières mais qui cherche surtout à apporter au public ce qu'il souhaite etc etc "The Artist" est un véritable hymne à l'amour au septième art qui à su me faire rêver avec brio sans m'ennuyer à aucun moment. L'histoire peut faire penser à "Chantons sous la pluie" mais le traitement est différent et le regard apporté à ce sujet est à la fois très classique dans son fond mais très originale dans sa forme. J'ai aussi beaucoup aimé l'utilisation des dialogues. Le fait que le film soit muet et que les "dialogues" soient écrit font que le long métrage va à l'essentiel. On comprend tout à travers les images qu'on nous offre et ses dialogues n'apparaissent que par parcimonie, par petites touches allant à l'essentiel. Ce peu de dialogues m'as plu car il montre vraiment bien je trouve l'importance de la réalisation qui fait que de nombreuses scènes se suffisent à elle même mais aussi l'importance d'un scénario justement avec des mots bien choisis. Pas besoin de long discours, en allant à l'essentiel les répliques font mouche et on se laisse quand même entraîner dans ce film. Du coup, derrière toute cette simplicité apparente, j'ai trouvé qu'il y avait eu un énorme travail mais ce travail est vraiment au service du film, il ne se ressens pas, il ne se voit pas car il est parfaitement maitrisé et que les moyens utilisés pour atteindre son but devient une évidence.
Prix d'interprétation masculine lors du festival de Cannes (alors qu'à la base le film ne devait pas faire partie de la sélection officielle), Jean Dujardin nous prouve à l'écran qu'il mérite amplement son prix. Il incarne à merveille un George Valentin très émouvant et irrésistible pour qui on à tout de suite une énorme sympathie. Par moment, j'ai trouvé que l'acteur faisait du Jean Dujardin en utilisant quelques mimiques bien à lui qu'on à l'habitude de voir dans ses autres films (comme sa première apparition auprès de Bérénice Béjo) mais il montre aussi d'autres très bonne choses que j'ai beaucoup aimé. Si il est excellent dans la partie comique de son personnage, j'ai beaucoup aimé sa façon d'interprété sa descente aux enfers de façon très crédible. L'acteur continue de prendre des risques, de se faire plaisir et son ascension dans le cinéma français est tout à fait justifié quand on voit le talent de l'acteur capable de jouer sur plusieurs registres. A ses côtés, il forme un magnifique duo avec la belle et talentueuse Bérénice Béjo qui, une fois encore, ébloui l'écran de sa présence dans le rôle de Peppy Miller. C'est vraiment une actrice que j'apprécie beaucoup et si on à beaucoup parler de Jean Dujardin à la sortie de ce film (à juste titre d'ailleurs) je trouve qu'on à pas assez parler de Bérénice Béjo, plus en retrait dans cette histoire mais tout aussi importante qui livre une prestation remarquable. A travers son regard et sa gestuelle j'ai trouvé qu'elle nous emportait vraiment bien dans cette époque magique et à la différence de Jean Dujardin parfois, j'ai trouvé qu'elle s’imprègne vraiment de son personnage au point de nous faire oublier Bérénice Béjo pour qu'on ne voit plus que Peppy Miller. Quoiqu'il en soit, le duo fonctionne à merveille et les deux comédiens prennent beaucoup de plaisir à l'écran tout en nous en offrant énormément. Derrière eux, le casting est également remarquable à l'image d'un John Goodman parfait dans le rôle du producteur Al Zimmer. Le rôle semble taillé sur mesure pour le comédien qui est excellent et joue de façon très juste sa gestuelle et sa présence. Il en va de même pour James Cromwell en Clifton qui m'as énormément plu. L'acteur est mythique dans son rôle qu'il incarne avec classe et beaucoup de sagesse. J'ai trouvé son personnage très attendrissant et très juste dans sa façon d'évoluer face à nous au point que j'aurais aimé le voir un peu plus souvent. C'est un acteur que j'aime beaucoup et je trouve qu'il apporte énormément lui aussi à cette distribution. Penelope Ann Miller dans le rôle de Doris est très sympathique elle aussi même si elle sers un peu de meubles par moment au même titre que Missi Pyle dans le rôle de Constance mais je trouve que les deux actrices s'en sortent très bien et on un visage qui va à ravir à ce film. Parmi les "petits rôles" important, on retiendra Malcolm MacDowell qui apparait le temps d'une scène excellente (lui aussi colle bien à l'univers de ce film c'est dommage qu'on ne le voit que le temps d'une apparition...) mais surtout Uggy qui incarne le chien Jack (et qui à pour sa part reçu la "Palm dog" sur la croisette ;-) ) et que j'ai trouvé énorme. Le dressage est parfait et on ne peut que aimer ce chien qui, peut importe la scène, nous procure une pêche d'enfer. J'ai bien aimé aussi le petit caméo de Michel Hazanavicius le temps d'une danse avec Bérénice Béjo, sa compagne dans la vie.
Michel Hazanavicius justement nous offre une leçon de cinéma derrière la caméra. Les acteurs prennent du plaisir à évoluer à l'écran mais on sens que le réalisateur à vraiment pris du plaisir à faire ce film en étant vraiment respectueux de son sujet. Il aurait pu faire très simpliste en se contentant d'un simple noir et blanc muet mais il y à une vraie connaissance de son sujet et un hommage aux cinéma des années 20 afin de faire en sorte de coller au mieux à l'époque que ce soit au niveau des costumes mais aussi de la façon de mettre en scène les dialogues où encore dans son intrigue avec des scènes jamais tape à l’œil. Le film possède une multitude de plans tous aussi originaux les uns des autres. Il y à des scènes que j'ai trouvé d'une beauté inouïe comme celle de George Valentin buvant un verre face à son reflet, le cauchemar de George Valentin, l'incendie etc etc Ça à beau être du noir et blanc, les images sont visuellement magnifique avec une lumière qui met très bien en valeur les différents protagonistes. Par moment (je sais pas si c'est assumé ou non ou si c'est juste moi qui est "ressenti" le film ainsi), j'ai trouvé que le long métrage avait des faux airs d'Orson Welles, de Frank Capra ou de certaines productions d'Howard Hughes mais bon là dessus je n'irai pas plus loin car il s'agit vraiment plus de mon ressenti et non une constatation avéré. La caméra est toujours bien placé avec des plans aériens qui nous permettent de bien ressentir le poids que ressens sur ses épaules George Valentin et d'autres plans plus lumineux lorsque les scènes se passent sous les feux des projecteurs. De nombreuses scènes m'ont marqué, m'ont touché par leurs forces, leurs messages dans l'intrigue ou tout simplement par leur beauté. Les costumes sont très bien choisis en collant bien avec les différents personnages et en nous replongeant bien dans cette époque tout comme les décors construit jusqu'au moindre détail qui fait que dès les premières secondes du film, on est plongé dans cette belle ambiance. Le gros atout du long métrage, c'est aussi sa superbe bande originale signée Ludovic Bource. La musique nous entraine dans cette intrigue avec justesse. Présente quasiment tout le long du film, elle aurait pu apparaitre énervante mais chaque note trouve sa justification ici et nous permet de vraiment bien nous évader. Ça aurait pu être très lourd, pesant mais la musique est vraiment très légère se faisant très présente afin de donner encore plus de vie à ce film tout en se faisant paradoxalement très discrète ce qui fait qu'on l'entend sans la ressentir, sans décrocher de l'histoire un peu comme l'air que l'on respire pour vivre sans le sentir. Indispensable, présent mais furtif autour de nous et c'est une chose très agréable que j'ai adoré. Au passage, mention spécial aux différentes chorégraphies que l'on peut voir et notamment la scène de claquettes qui est énorme et qui m'as beaucoup plu.
Pour résumé, "The Artist" est à la hauteur de l'espérance que j'avais en lui. Michel Hazanavicius nous montre à quel point le cinéma français peut être intelligent et divertissant quand le talent mis à sa disposition est bien exploité. Vrai hommage au cinéma, j'ai passé un excellent moment lors de cette avant première et devant ce film que je reverrais avec grand plaisir et qui figure d'ores et déjà parmi mes gros coup de cœur de l'année 2011. Le buzz médiatique en décevra peut être quelques uns mais pour ma part l'objectif est atteint, le pari fut risqué mais il est réussi tout comme le duo Jean Dujardin - Bérénice Béjo qui est parfait. "The Artist" est un film que je recommande volontiers et qui m'as donné envie de voir un peu plus de films de cette époque, c'est en tout cas un long métrage que je reverrais avec beaucoup de plaisir :-) .