Clooney président ! ou presque … car Ryan Gosling est bien la star des Marches du Pouvoir. Une plongée dans les coulisses de campagne présidentielles intéressante mais qui aurait pu être plus grandiose.
Toute l’ambiguïté de ce candidat est vu au travers des yeux du personnage de Ryan Gosling, encore motivé par les promesses auxquelles il croit. Mais le métier de conseiller en communication a ses revers et il va vite l’apprendre avec son entourage, Philip Seymour Hoffman, son supérieur hiérarchique, et Paul Giamatti, son concurrent. L’idéalisme va devoir faire place au cynisme et aux coups fourrés pour l’emporter, c’est la dure loi de la politique.
Les Marches du Pouvoir se pose ainsi comme un bon film sur les campagnes présidentielles et les sacrifices qu’elles demandent. Clooney, démocrate déjà à la base s’octroie un rôle pour lequel il était d’avance tailllé. Mais il est tout de même étonnant qu’il choisisse tout de même de ne pas trop en faire pour dorer le blason du parti « des gentils» . Cela donne un aspect moins artificiel au film qui n’hésite pas à donner à tous ses personnages une personnalité ni toute noire, ni toute blanche mais grise. Chacun agit dans l’intérêt de son candidat et de ses partis pris. Mais chaque coup porté à ses conséquences.
Porté comme un thriller, le film est bien construit, posant des questions, laissant quelques ellipses pour y répondre plus tard, comme un puzzle dont les pièces révèlent au fur et à mesure une image entière de ce qu’est la politique. Mais ce qui est plus intéressant, et Clooney l’a bien comprit en s’attachant particulièrement à cet aspect, c’est bien la progression de Stephen, qui va devoir, lui aussi, faire des sacrifices. Non pas pour son candidat, mais juste pour sauver sa carrière. Il va alors se rendre compte de ce qui l’attend si il veut faire ce métier et il le sait bien en voyant ce qu’est devenu son entourage. Un peu comme si la politique était une machine à détruire les rêves ou juste un moyen de garder les pieds sur terre.
Mais si le film est intéressant de ce côté, il se révèle tout de même bavard mais surtout déjà vu. En effet, nombre de films politiques ont déjà traité ce sujet par le passé et les Marches du Pouvoir n’apporte pas grand chose de plus. Du coup, le discours ne surprend jamais et on se laisse gentiment porté par cette histoire paresseuse, même si elle n’hésite pas à sacrifier un personnage pour révéler la noirceur de ce milieu de requins. Nous confortant ainsi dans l’idée qu’il faut avoir les épaules pour faire de la politique et que les rêves n’y ont pas leur place.
Heureusement, grâce à un casting impeccable et impliqué (Ryan Gosling est tellement talentueux que ça en devient même énervant), le film reste d’une grande efficacité pour nous faire passer un bon moment tout en nous faisant un peu réfléchir. Reste alors à se demander si nous voterions Clooney aux prochaines élections … et pourquoi pas après tout ?