50/50, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Joseph Gordon-Levitt a un cancer ! Non rassurez-vous il ne se rase le crâne que pour 50/50, comédie dramatique typique du cinéma indé US et véritable petit coup de cœur.

Il y a des fois où il ne faut vraiment pas se fier à l’affiche du film. Pour 50/50 c’est bien l’affiche française qui est complètement à côté de la plaque. En voulant nous faire croire à une véritable comédie assez lourde, le distributeur français a oublié ce qui fait tout l’intérêt du film, à savoir le drame, chose qui était pourtant présente sur l’affiche américaine, moins joyeuse mais tellement plus proche de l’esprit du film. Car 50/50 n’est pas une comédie qui invite à se bidonner devant 10 louches de blagues made in Apatow. Non, c’est tout simplement ce qui se fait de mieux en comédie dramatique indépendante digne de Sundance.

Dans 50/50, le réalisateur Jonathan Levine met en scène le scénario quasi-autobiographique de Will Reiser. Il nous raconte à travers le personnage d’Adam, 27 ans, sa lutte contre un cancer qui était plus inattendu, les coups durs, les moments plus drôles et souvent absurdes de cette difficile épreuve. Le film navigue ainsi entre plusieurs émotions assez fortes, véhiculées avec justesse par un Joseph Gordon-Levitt toujours aussi touchant.

Disons-le tout de suite, 50/50 ne va peut-être pas traiter des instants les plus glauques de la maladie. Nous n’aurons pas d’images choc de cancéreux. Et c’est tant mieux car cela aurait été mettre trop l’accent sur le misérabilisme que peut provoquer la maladie. Non, on ne va pas s’appesantir sur le sort du pauvre Adam pour avoir un film au pathos lourd et tire-larme insupportable. Car il faut être plus fort que la maladie, nous n’en garderons que le meilleur, même si pour cela il faut passer par des étapes difficiles.

Car avoir le cancer, ce sont toutes les relations avec les proches qui s’en trouvent bouleversée. Il y a les amis qui vont nous aider à garder le moral, les parents qui vont s’en faire sans arrêt et la petite amie pour qui la situation va être plutôt difficile à gérer. Mais ce n’est pas que tristesse, et dans 50/50 le sourire à toute ça place. Après tout, quelle meilleur moyen de chopper une fille qu’en la rendant compatissante ou en lui disant qu’on a de l’herbe médicinale ? Ce sont tous les aléas d’une vie chamboulée qu’évoque rapidement 50/50 pour nous remplir d’émotions.

Il faut dire que le choix de Joseph Gordon-Levitt est impeccable. Comme par magie, l’acteur arrive comme souvent à nous faire ressentir toutes les émotions de son personnage, comme si il parlait au plus profond de nous… ou peut-être est-ce aussi la justesse de l’écriture … mais quoi qu’il en soit, la combinaison des deux nous touche clairement. A ses côtés, le casting est aussi complémentaire. Seth Rogen pour une fois n’en fait pas des caisses et laisse de côté sa vulgarité habituelle pour jouer le meilleur pote enthousiaste alors que la trop rare Angelica Huston campe une mère dépassée et trop protectrice touchante.

Évidemment, certains lui reprocheront bien tous ses tics de ciné indé US typique d’un certain Jason Reitman (musique folk, personnages un peu loufoques mais pas trop, petite bourgade, …), mais vous l’aurez compris, avec 50/50 on a souvent souri mais surtout on a été ému, touché par cette histoire traitée avec délicatesse et sincérité grâce à un Joseph Gordon-Levitt encore une fois tellement proche de nous.