Les Immortels, critique

Par Fredp @FredMyscreens

En manque de mecs musclés en sandales et jupettes depuis 300 ? Alors Les Immortels est fait pour vous ! Plus kitsch, plus gore, quand Tarsem Singh s’attaque à la mythologie grecque, il ne fait pas dans la dentelle !

On connait Tarsem Singh pour ses films résolument esthétiques. Du thriller cérébral gothique The Cell au sublime conte qu’est The Fall, le réalisateur fait montre d’un sens de l’image incomparable. Aussi lorsqu’il s’attaque à un projet sur la mythologie grecque, on ne peut qu’attendre quelque chose d’aussi léché que 300 mais avec une poésie qui serait loin de celle de Snyder… et nous nous y sommes bien trompés !

Dans les Immortels, le réalisateur fait une grosse bouillie de la mythologie grecque, mélangeant les légendes liées aux Titans, à Thésée, Hypérion et Phèdre dans une seule histoire assez mal fichue, tournant un peu en rond avec un mauvais goût comme on en a rarement vu.

On passera rapidement sur l’histoire de Thésée en sachant très vite que le film ne respectera pas les légendes pour attendre alors seulement un péplum bien troussé. Et de ce côté c’est déjà la consternation. L’ennui pointe rapidement le bout de son nez devant l’inconsistance des personnages et des situations. Les héros reviennent sans arrêt sur leurs pas, donnant l’impression que le récit initiatique de Thésée n’est pas prêt d’avancer. Mais non content d’aligner les clichés que nous connaissons bien depuis 300 et la série Spartacus, le réalisateur n’a aucun recul. En se prenant beaucoup trop au sérieux, le réalisateur oublie que dans le genre, mieux vaut jouer le second degré quand on donne dans l’action bourrine. Ici, la plupart du temps, le film est assez ridicule.

Avec un récit qui n’avance pas, on pourrait se dire que nous allons au moins nous y retrouver avec une esthétique à tomber. Eh bien même pas. Alors que Tarsem a l’habitude de nous montrer des tableaux d’une beauté à couper le souffle, avec les Immortels, il change de ton et le hideux côtoie allègrement le kitsch. Les dieux on l’air d’avoir des costumes en polystyrène et on l’âge de jouer dans Twilight.
Et hormis quelque cadrages tape-à-l’oeil nous n’avons que les plastiques d’Henry Cavill et Freida Pinto pour passer le temps jusqu’au final où le réalisateur nous présente enfin une vision assez dantesque. En effet, c’est lorsque les dieux vont enfin affronter les titans que nous aurons droit à des combats aux ralentis plus poussés que dans 300 révélant en détails la chair des corps tranchés. Une vision redoutable qui fait son effet… et avec la vision finale ce sont les plus « belles»  images du film.

Que dire également des performances des spectateurs ? Pas grand chose à sauver. Si Henry Cavill montre bien qu’il a le charisme nécéssaire pour porter un film sur ses épaules (c’est rassurant pour le Superman de … Snyder justement), à côté de lui, tout le monde en fait des caisses. De Freida Pinto qui murmure sans arrêt à Stephen Dorff qui cherche à montrer qu’il est encore bien taillé pour les rôles d’action. Mais celui qui décroche la timbale, c’est Mickey Rourke. L’acteur surjoue ici comme jamais, ne laissant aucune subtilité à son personnage au casque ridicule.

Non, vraiment, pour notre plus grand malheur, il n’y a pas grand chose à sauver dans Les Immortels qui sont déjà has been avant même de sortir en vidéo. On se plaignait que 300 était bourrin et dépassé deux ans après sa sortie … Les Immortels ont déjà 10 ans de retard mais peuvent rester un plaisir coupable. Nous n’avons plus qu’à espérer que Tarsem Singh se rattrape avec ses visions de contes de fées et Julia Roberts mais c’est mal barré.