Une tueuse de vampire habillée comme dans un clip de Ménélik ? Bloody Mallory, un des pires films français faits ces dernières années…
On m’avait prévenu et on m’avait pas menti, Bloody Mallory est une des plus grosses bouses jamais faites. Dans le top de nanars français, Bloody Mallory de 2001 occupe une place de choix et c’est amplement mérité : imaginez un pastiche de Buffy contre les vampires, qui se prendrait au sérieux, mixé avec un clip de rap des années 90, filmé comme un épisode de Fantômette (série tv pour gamins de 1992) par une équipe de collégiens en manque de sucre !
Le réalisateur a poussé le vice de son adoration du groupe de métal industriel allemand Rammstein à placer des éléments tous droits sortis de leurs clips (mais c’est lui prêter trop de goût !). Je pense aussi que l’équipe artistique du film ne s’est jamais remise de l’expérience 5ème Element de Luc Besson et a donc voulu recréer sa Leelou, les spaciaux-dollars en moins et les pistolets Smoby en plus !
Dans l’idée, une mariée (incarnée par Olivia Bonamy qui a forcément du changer de visage depuis ce squelette sur son CV) ayant buté son mari vampire lors de leur mariage, est devenue une redresseuse de tort dans le paranormal. Dès qu’une manifestation de monstres bizarres se passe dans l’hexagone, se ramène Mallory et son équipe, composée d’une experte en explosif qui ressemble à Mia Frye version trans et d’une gamine télépathe fan de Picsou Géant.
Ca commence très fort : le pape se fait enlever par une caste de « non-morts », templiers des temps modernes qui veulent conquérir la terre et instaurer un nouvel ordre funeste… or whatever. Bien sûr, Mallory va être contactée par le gouvernement car ses acolytes teufers forment la seule équipe capable de retrouver le souverain pontife. La suite, à faire du karaté dans un château contre des créatures en plastiques, Mallory s’en sort… ou pas enfin ça se passe sûrement comme ça.
Ce film est terrible. Rarement on a fait plus moche à la télé depuis les scènes sensées être horribles de Chair de Poule (autre série moisie des 90’s, tirée d’une littérature tout aussi intellectuelle que Marc Lévy, je vous gâte en référence aujourd’hui !) ou les premiers monstres de la saison 1 de la série Buffy contre les vampires.
Les acteurs ne sont pas aussi mauvais que ce qu’on pourrait croire, c’est simplement que leurs personnages sont mal écrits. L’histoire est aussi passionnante qu’un bon SaS (les livres de poche érotiques que lit ton père en cachette, pas la compagnie aérienne) mais sans les descriptions sexuelles.
D’ailleurs, le budget des effets spéciaux, le reste du film et le stakhanovisme dont a du faire preuve l’équipe pour la réalisation de Bloody Mallory, sont du niveau d’un film porno.
Au niveau visuel donc, on est sapé par des masques de goules et vampires dégueulasses de série B et des projections de pouvoirs verdâtres aussi appétissantes qu’une soupe de légumes d’hiver ! Les extérieurs se passent dans un sous-bois vilain d’un département oublié de France (l’Yonne ?) et l’intérieur dans un sous-sol d’une église décrépie éclairée à la bougie où des nonnes peu vertueuses se débâtent dans la poussière millénaire !
Les combats sont boiteux, chiants, sans passion, motivés par la bande-son de Mortal Kombat ou les cours d’aérobic d’un fan de techno et de tunning. Le flic joué au début ressemble à l’inspecteur-gadget et le reste du casting fait tout aussi pitié, surtout la batwoman en vinyle sensée botter des culs, la Mallory…
Bref, j’ai pas réussi à regarder jusqu’à la fin tellement ça ressemblait à un documentaire d’adolescents jouant sous hallucinogènes à un jeu de rôle médiévale fantastique grandeur nature. A mater mais à vos risques et périls !