Un James Bond vieillissant et sans subtilité va se venger de 2 vilains militaires coréens dans Meurs un autre jour, qui a amplement mérité sa place dans le film pas très bon du jeudi !
Face à la qualité du dernier Mission Impossible : le protocole fantôme et ses similitudes assumées avec les aventures de James Bond, l’envie me tenaillait de me replonger dans ce qui doit être un des pires épisodes de l’agent secret britannique. Le plus ridicule et incroyable au sens propre. Et le visionnage quelques années après sa sortie de Meurs un autre jour s’est révélé encore plus éprouvant !
Pour ceux qui ont dormi dans une cloque en verre au fond de Jamaica Bay ces 50 dernières années, voilà ce qu’est James Bond. James Bond, c’est un agent secret anglais bossant au MI6 qui parcourt le monde pour défendre les intérêts de son pays mais souvent pour déjouer des complots à échelle interplanétaire !
En gros, aidé de gadgets géniaux, futuristes à l’époque, trop techniques de nos jours, il se sort de toutes les situations inextricables dans lesquelles il a la faiblesse de se fourrer. Car oui, son talon d’Achille ce sont les femmes. Arrogant, charmeur, toujours hyper classe, avec un sens de la répartie bien cynique, obsédé par le moindre mollet dénudé, James Bond allonge tout ce qu’il croise.
Se succèdent dans sa couche toujours les femmes les plus splendides, cédant toujours bizarrement facilement face à ses assauts pas très motivés. Sacré James, il te les faut toutes.
40 ans après ses débuts, James revient pour la 4ème fois sous les traits de Pierce Brosnan, l’irlandais. Après un début de cycle génial dans le « qui a mal vieilli» Goldeneye, le vieillissant Pierce réenfile son costard et une 20ème montre (clin d’œil pour ceux qui comptent le nombre de films), renfourche une Aston Martin et part en mission secrète en Corée. Rapidement : James Bond doit stopper un militaire renégat/terroriste coréen qui vend des armes contre des « blood diamonds« .
Dénoncé par une taupe, James est enfermé 1 an en Corée du Nord (bah oui les méchants). Une fois sorti, il n’est plus agent OO mais continue son enquête pour retrouver l’acolyte du soldat de départ, parce qu’il la vraiment mauvaise de s’être pris des gifles pendant 1 an par une gonzesse sans avoir pu la …en retour… Enfin vous avez compris.
La piste l’emmène à Cuba puis à Londres, sur les traces d’un vendeur de diamant (Gustav Graves celui-là même que James incarnait au début du film pour acheter des armes, coïncidence ? Hum je ne crois pas). Eh donc, le diamantaire Graves, qui paraît suspect, a des projets fous plein la tête dont un satellite déployant un miroir pour réorienter les rayons du soleil. Duh !?
S’étant incrusté à la fête en Islande, James vient carrément foutre la merde car en fait le british diamantaire, c’est le soldat du début qui a changé de visage. Ce dernier veut utiliser le laser pour faire sauter toutes les mines du 38ème parallèle séparant les 2 Corées, comme ça l’armée pourra envahir la Corée du sud. Vous allez me dire qu’est ce qu’on en a à foutre ? Ben James, le MI6 et la NSA, c’est leur kiff de venir taper dans les burnes de nationalistes à la recherche d’espace vital.
Ajoutez à cela, les éléments qui font un bon James Bond : agent double, agent de la CIA qui sert à rien, femmes morceaux de viandes qui n’attendent que l’ADN de ce bon vieux James, le mec le plus balèze du monde, gadgets plutôt marrants, incompatibilité d’humeur de James avec sa hiérarchie, explosion dans tous les sens, fusillades qui font tout péter sans jamais toucher James, cascades vraiment surréalistes, situations désespérées desquelles James se sort sans endommager une seule de ses houppettes,… voilà la sauce James Bond !
Sauf que dans Meurs un autre jour, ça ne prend vraiment pas. La première image du film, c’est des surfeurs en train de rider une vague de 15 mètres de haut, et ben forcément James il est dedans. Le ton est lâché, le film sera cheesy ! Ringard ! Ensuite, on a droit au générique sur une zic de Madonna, et il est vraiment dégueulasse (question de goût c’est sûr). Mais ils pousseront le vice à donner un rôle à Madonna qui jouera la mièvre midinette prof d’escrime qui dévorera James des yeux… complètement inutile, bref.
Tout le film est une succession des codes usés du genre qu’est LE film de James Bond. Les scènes de fusillades pètent de partout, les œillades et les dialogues précédant les coucheries sont graveleuses à souhait, plus aucune subtilité et de classe ne réside.
Où est le séducteur qui arrive à remporter la femme ? Ici, James dégaine pour la forme, de façon mécanique, pour l’hygiène mais ne semble pas lui-même savoir pourquoi il se tape les filles passant dans son périmètre. Puis la distribution des rôles est basique à souhait : Halle Berry est l’agent américaine (mais on fera genre on n’aura pas tout de suite compris), le diamantaire un peu fou est en fait le militaire du début, dans une parodie digne de Volte-face (déjà que c’était pas mal ringard), l’agent double britannique sera insipide et froide,… La faute à un scénario trop plat, pastichant les Dr No (la scène de la sortie de l’eau pour Halle Berry), Goldfinger (pour l’exécution au laser) et autre Diamants sont éternels ou Moonraker, on sait plus ce qu’on regarde.
Dommage, l’idée de départ de faire enfermer James Bond pendant un an, puis son évasion était vraiment bien, mais Meurs un autre jour se casse la figure pendant les 2 heures restantes. Avec la voiture qui devient invisible, l’hôtel de glace digne de GI JOE, le méchant qu’a des diamants intégrés dans la figure, le duel d’escrime par des brutes,… c’en est trop ! Au secours, arrêtez le massacre. Vite, arrive Daniel Craig !
Et pour 156 millions de dollars, Meurs un Autre Jour est un morceau de bravoure qui a coûté cher, dans le top 30 des films les plus chers. Et de savoir qu’il a réussi à engranger 420 millions de dollars de recettes, c’est un nanar qui rapporte !