C’est reparti, il est à nouveau temps de taper du pied avec nos manchots favoris. Mais parce qu’Happy Feet 2, c’est bien plus que des pingouins qui dansent, les parents seront heureux d’emmener leurs enfants prendre une grande leçon de solidarité !
Bien trop souvent, on entend dire que le cinéma d’animation est réservé aux enfants. A croire que les adultes ont perdu cette part de rêve … ou ne savent plus regarder plus loin que les images quand ce n’est pas du Pixar ou de l’animation japonaise. Et c’est bien un des préjugés qui colle à la peau d’Happy Feet. Il faut dire que les bandes-annonces et affiches ne parlent pas vraiment du fond de l’histoire et montrent surtout des pingouins qui chantent et font des claquettes. Pourtant, ceux qui ont vu le premier volet savent bien que George Miller (Mad Max et Babe) a choisi le peuple manchot pour parler des problème de notre société, environnement et exclusion de la différence en tête (ce n’est pas pour rien que le film avait remporté l’oscar du meilleur film d’animation).
Dans ce deuxième volet d’Happy Feet, il continue d’explorer ces thèmes et va même plus loin mais toujours avec une bande-son qui donne la pêche. Après son aventure solitaire qui a sauvé son peuple, Mumble est donc le manchot le plus heureux de la banquise. Il danse à loisir et a eu un petit Erik avec la douce Gloria. Le souci est que le bambin ne sait pas danser aussi bien que tout le monde, ce qui le et plus que mal à l’aise. Et s’il n’est pas exclu (au contraire, depuis que le message du premier film est passé, tout le monde soutien le petit), il a du mal à trouver sa place et fugue. Sur son chemin il va trouver un étrange « pingouin volant» qui lui apprendra que tout ce que l’on désire peut se réaliser, il suffit de le vouloir.
A travers cette simple histoire, remplie de moments funs pour les bambins, Miller arrive mine de rien à brasser une foule de grands thèmes qui parleront aux adultes. Le premier d’entre eux est bien sûr la relation père-fils qui ouvre le récit. Que peut faire un père pour rassurer son fils, et que peut faire celui-ci pour rendre son père fier ?
L’autre thème qui a ici toute son importance est le fait de trouver sa place dans un cycle établi. Que ce soit simplement le petit Erik qui fait chercher à trouver sa place au sein de son peuple ou plus largement la place qu’occupe chaque espèce dans la chaîne de la vie. Il n’y a qu’à voir comment les peuples interagissent entre eux et comment la petite histoire des deux minuscules krills (campés par Brad Pitt et Matt Damon) se retrouve liée à une histoire qui les dépasse (la survie du peuple manchot) alors qu’ils cherchent à se défaire de leur condition de nourriture pour baleines.
On pourra déplorer que les humains n’aient pas autant d’importance dans le danger que courent les manchots. Le message portant sur notre impact sur l’environnement est du coup moindre mais néanmoins présent en fond (cet oiseau qui apporte du « vert» et cette dérive des glaces sont tout de même de notre fait). En fait l’absence des humains peut même être perçu comme de la lâcheté de notre part. Nous laissons les animaux se débrouiller et s’éteindre après avoir causé le mal. Mais heureusement, la solidarité est ici le plus grand des messages du film. Chacun trouve sa place pour permettre à tout un écosystème de survivre jusque dans un numéro musical final d’une pression à tomber.
Car à coté des message que recevront petits et grands, il ne faut pas oublier qu’Happy Feet 2 est une comédie musicale enlevée. Et de ce côté, on a de quoi remuer. De la réalisation en pleine voltige de Miller enchaînant les vols planés au milieu des foules d’animaux plus vrai que nature aux chansons alternant les styles, il y a un spectacle devant lequel on ne peut que se régaler. Il suffit de voir les choix de chansons tous audacieux, mélangeant allègrement le RnB au Rock de Queen en passant par le gospel et même l’opéra !
Bref, Happy Feet 2 est sans doute le film « pour enfants» le plus abouti de l’année, brassant les grands thèmes avec des images magnifiques et des chansons qui risquent bien de vous émouvoir avant de sortir de la salle en battant du pied.