Voilà, l’année 2011 touche à sa fin. Et avant de dévoiler les tops des meilleurs films et de découvrir avec hâte tout ce qui nous attend en 2012, voici un rapide petit bilan de ce que nous avons vécu dans les salles pendant 365 jours.
La fin des blockbusters ?
A plus d’un titre, 2011 fut une année exceptionnelle au cinéma. Non pas parce que Intouchables a succédé au succès des Cht’is mais bien parce que les salles ont vu une affluences sur des films que l’on attendait pas aussi fédérateurs. Ainsi, si les suites de Harry Potter, Transformers et autres Pirates des Caraïbes ont fait le plein attendu mais sans dépasser les attentes. Et ce sont même ceux que l’on n’attendait pas au tournant qui se sont révélé les plus agréables surprises, comme les origines de la Planète des Singes. Mais finalement c’est plutôt du côté des films qu’il faut chercher de la nouveauté et le public l’a bien compris.
Forts d’un bouche à oreille plus que favorable, Black Swan et Drive ont réussi à ramener un public adulte dans les salles. Et de ce côté, le cinéma français n’est pas en reste avec des sujets pas forcément faciles au premier regards. Mais La Guerre est Déclarée, Polisse et The Artist ont bien démontré toute notre créativité. Avides de nouveau horizons, le public a même fait un triomphe (tout relatif bien sûr) à l’iranien Une Séparation. Ceci serait-il le signe que les blockusters ne vont plus dominer le box-office et que les auteurs ont toujours leur épingle à tirer ? On l’espère, tout comme nous espérons que certains films sortant directement en vidéo trouveront aussi un chemin vers les salles.
La 3D à l’épreuve.
Cette année était aussi une nouvelle mise à l’épreuve de la 3D. Après une année 2010 très critiquée pour le relief, les auteurs ont décider de montrer que cette technologie pouvait leur permettre de raconter des histoires d’une nouvelle manière. Si son utilisation propre sur les films d’animation n’étonne plus, il y a encore tout à faire du côté des films live. A ce titre, il se pourrait qu’ils soient petit à petit en train de réussir leur paris avec les retours plus que positifs sur Pina et la Grotte des Rêves Perdus. Mais c’est surtout Martin Scorsese qui a enfoncé le clou en cette fin d’année avec sa maîtrise impeccable dans Hugo Cabret. Mais plus que la 3D, c’est bien Spielberg qui a poussé toute les limites de la caméra virtuelle avec Tintin. Face à tant de virtuosité, si d’autres réalisateurs se montrent aussi inspirés, on pourra s’accrocher à notre fauteuil encore longtemps.
Et au delà de la 3D, 2011 était une année de recherche esthétique. A côté de film où le naturel prime, des blockbusters ont essayé de nouvelles approches. Ainsi Tron ou Sucker Punch se sont vautrés mais n’en ont pas moins montré des univers visuels marquants.
Une année cosmique et nostalgique !
A l’approche de prétendue la fin du monde qui devrait arriver fin 2012, et alors que nous traversons une période de crise, on peut retrouver une étrange réflexion que se sont appropriés les auteurs cette année. En effet, après la vague de blockbusters catastrophe que nous avions eu juste avant les années 2000, aujourd’hui ce ne sont plus les studios qui nous font vivre la fin du monde mais les auteurs. Et ils sont aussi pessimistes que philosophes (se posant la question de notre place dans l’univers). Ainsi, le duel qui a opposé The Tree of Life et Melancholia au festival de Cannes est bien représentatif de cet état d’esprit et a été suivi par l’étrange 4:44 Last Day on Earth et même d’une certaine façon Happy Feet 2 !
L’autre courant qui a marqué, non par sa prolifération mais par sa présence médiatique, c’est cette nostalgie des débuts du cinéma. Peut-être est-ce aussi l’une des conséquences des blockbusters dont on nous a abreuvés dernièrement dont nous faisons une overdose, mais toujours est-il que l’on peut interpréter les hommages que sont The Artist, Hugo Cabret ou même dans une moindre mesure Super 8 comme une envie de retour aux base du cinéma, à la magie d’une histoire bien racontée ?
Les révélations
4 personnalités, quasi-inconnues précédemment ont pris leur envol cette année. On commence évidemment par les femmes et si Natalie Portman a eu enfin l’oscar qu’elle méritait, elle n’a pas complètement fait d’ombre à Carey Mulligan et Jessica Chastain. La première a confirmé tous les espoirs qu’on portait en elle après l’avoir découverte dans Une Education. Never Let Me Go, Drive, Shame, trois rôles fragiles qui pourraient vite la faire entrer dans une case mais qui on renforcé notre attachement à ce petit minois. La seconde entre elle par la grande porte. Encore un nom inconnu au début de l’année, avec le premier rôle féminin de The Tree of Life mais aussi l’Affaire Rachel Singer (finalement sorti cette année), la Couleur des Sentiments et le prochain Take Shelter, Jessica Chastain est LA grande révélation de l’année au charme intemporel et aux choix judicieux qui devrait rapidement faire de l’ombre aux divas du grand écran.
Du côté de ces messieurs, on retrouve Ryan Gosling et Michael Fassbender qui s’apprêtent à faire du tort à un certain Leonardo DiCaprio. Ryan Gosling est depuis un moment le chouchou de la presse spécialisé, enchaînant les rôles indés originaux et sans fausse note (il a tout de même déjà été discrètement nommé à l’oscar), l’acteur enchaîne cette année les cartons critiques et publics avec Crazy Stupid Love, Drive et les Marches du Pouvoir. Il n’en faut pas plus pour le faire entrer dans les acteurs les plus attendus au tournant. A ses côtés, plus âgé et déjà discrètement remarqué par le public dans 300, Hunger ou Inglourious Basterds, Michael Fassbender peut lui-aussi se targuer d’avoir marqué l’année avec 3 films et 3 compositions hautes en couleur avec la reprise de Magneto dans X-Men le Commencement, Shame et A Dangerous Method.
Un carré d’as à suivre de très près pendant cette décennie qui s’ouvre donc.
Et on continue sur la lancée …
Avec toutes ces évolutions et ces questions en suspend, inutile de vous dire que l’on a hâte de voir comment va évoluer le cinéma en 2012. Mais nous sommes aussi tous curieux de voir vers quels films les choix du public vont s’orienter. Est-ce que les reboot, prequels, suites et autres nouvelles adaptations d’Hollywood vont reprendre le dessus ? Est-ce que le cinéma d’auteur va continuer d’attirer un public avide de nouveauté et d’originalité ? Et certains parviendront-ils à jouer sur les deux tableaux ? En tout cas on sera là pour voir ça.
Aujourd’hui le blog a 2 ans et demi et nous sommes toujours aussi motivés. Un grand merci donc à vous lecteurs pour votre soutien et vos encouragements. Bonne année 2012 à vous.