The Lady

Par Cinephileamateur

De : Luc Besson.
Avec : Michelle Yeoh, David Thewlis, Jonathan Raggett, Jonathan Woodhouse, Susan Wooldridge, Benedict Wong, Htun Lin, Agga Poechit, Flint Bangkok, Sahajak Boonthanakit, William Hope...
Genre : Drame.
Origine : France - Grande Bretagne.
Durée : 2 heures 07.
Date de sortie : 30 novembre 2011.
Synopsis : "The Lady" est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie. "The Lady" est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.
Bande annonce française
"Usez de votre liberté pour promouvoir la notre"

Luc Besson faisant parti de ceux grâce à qui ma cinéphilie est né, ses films sont toujours un événement pour moi même si je n'ai pas toujours aimé ce qu'il à fait. Après une période un peu légère avec sa saga "Arthur" et "Adèle Blanc Sec", "The Lady" avait tout pour marqué le retour du cinéaste à un cinéma plus profond du coup, ce film fut une grosse attente pour moi et quand j'ai eu l'occasion de le voir en séance spéciale en présence de Luc Besson lui même, je ne me suis pas fait prier pour y aller.
Autant le dire tout de suite, j'ai adoré ce film. Depuis "Jeanne d'Arc" je trouvais que le cinéaste était devenu un peu léger dans ses films même si je continuais de l'aimer mais avec "The Lady" j'ai retrouver un Luc Besson comme je les aime. Le politique n'est pas ce qui l'intéresse le plus dans cette histoire et cela se ressens très vite. Le scénario de Rebecca Frayn se concentrant nettement plus sur le côté émotionnelle et sur la belle histoire d'amour qui unit Aung San Suu Kyi à Michael Aris. De ce constat, il peu y avoir des déçus, des personnes qui pensait qu'on allait avoir une analyse détaillé de son combat mais pour ma part, j'ai plutôt bien aimé cette nouvelle facette de son combat qu'on nous montre à l'écran. On évoque le côté politique car c'est inévitable avec le portrait de cette femme remarquable Prix Nobel de la paix en 1991 mais c'est surtout son combat de femme qui est mis en avant, son combat pour défendre ses idées malgré tout quoiqu'il arrive même si cela lui coutera beaucoup au point d'être assigné à résidence et de se retrouver sans contact de son mari et de ses enfants. C'est aussi le combat de sa famille qui va tout faire pour la soutenir malgré tout, malgré un cancer qui arrive, malgré des enfants dont leur mère leur manque. De tout ça, on verra une histoire d'amour très forte, véritable moteur dans le combat de cette femme. Plus qu'un film politique, "The Lady" réussi je trouve à nous montrer comment Aung San Suu Kyi est devenue ce qu'elle est. Maintenant, si le côté politique n'est peut être pas aussi creuser que certains l'entendait, le film réussi tout de même à nous donner envie d'en savoir plus. J'avoue qu'avant de le découvrir, je connaissais que très peu de chose au sujet du combat de Aung San Suu Kyi. J'en avais entendu parler bien sûr mais sans doute par manque d'ouverture de ma part, je n'avais jamais cherché à en savoir plus du coup, le film à quand même réussi le pari sur moi de me pousser à me documenter en plus de me faire découvrir des choses. On y voit quand même des choses hallucinantes et même si ça se passe à plusieurs kilomètres de notre pays, il est assez abérant de voir qu'au 21ème siècle, ce genre de dictature sanglante peut encore exister. Bien sûr, le film ne va pas faire changer les choses mais en s'attardant sur l’émotionnelle plutôt que sur le politique qui de mon côté peut parfois être rébarbatif même si je tente de m'y intéresser un minimum, Luc Besson réussi à nous toucher et à nous pousser à ouvrir les yeux. D'ailleurs, la citation de Aung San Suu Kyi en fin de film "Usez de votre liberté pour promouvoir la notre" est bien choisi je trouve et conclue bien ce film même si le final peut s'avérer peut être frustrant. Ce final d'ailleurs, est malgré tout bien pensé je trouve. On nous à mis toutes les cartes en main et la suite de ce "film" c'est à nous de l'écrire en poussant nos recherches et en n'oubliant pas que le combat n'est pas fini. Luc Besson à toujours bien su mettre en avant la femme, la rendre forte et une nouvelle fois en tout cas, il nous clame son amour pour la femme avec beaucoup de tendresse et d'émotion. J'ai été très touché par cette histoire qui ne m'as pas laissé indifférent. Là encore, le côté "histoire vraie" fait que l'on a pas beaucoup de place pour la critique mais même si le scénario sélectionne les moments du combats de cette femme qui peuvent nous faire tomber dans le mélodrame, j'ai quand même trouvé que l'ensemble était bien ficelé. Malgré la dureté de son sujet, j'ai également beaucoup apprécié le fait que le film respire l'amour, la liberté et la fraîcheur le tout avec quelques touches d'humour que j'ai trouvé agréable sans être lourde et qui montre aussi la beauté de la vie et la légitimité du combat de Aung San Suu Kyi.
Devant la caméra, Michelle Yeoh, qui à apporté le projet à Luc Besson, est exceptionnelle dans le rôle de Aung San Suu Kyi. C'est une actrice que j'aimais déjà beaucoup même si je n'ai pas vu toute sa filmographie et même si je ne l'attendais pas spécialement dans ce genre de projet, ce choix est juste judicieux. L'actrice tient là l'un de ses meilleurs rôles si ce n'est pas LE meilleur rôle de sa carrière. Crédible, émouvante, drôle... La comédienne est très convaincante dans le rôle phare est on sens que non seulement ce film et son sujet lui tient énormément à cœur mais qu'en plus, elle à beaucoup travaillé pour s'investir de son personnage. De ce que j'ai pu voir en faisant quelques recherches après le visionnage de ce film, Michelle Yeoh à vraiment tout fait pour devenir Aung San Suu Kyi sans jamais la parodier. Que ce soit au niveau de la gestuelle, de la présence ou du regard, Michelle Yeoh est vraiment très bluffante et nous livre une prestation de haut de gamme que j'ai trouvé excellente. A ses côtés, on trouve un David Thewlis très convaincant dans le rôle de Michael / Anthony Aris. J'ai bien aimé sa performance que j'ai trouvé très correct tout en restant juste comme il faut en retrait dans cette histoire pour exister avec beaucoup de force sans pour autant voler la vedette à Michelle Yeoh. A travers son rôle, on découvre une face caché de l'histoire de Aung San Suu Kyi (du moins un côté de l'histoire que j'ignorais pour ma part) et un combat tout aussi intense d'un homme qui va tout faire pour soutenir sa femme malgré les épreuves et combattre avec ses armes pour la protéger et faire en sorte qu'elle continue d'exister sur la scène internationale, qu'on ne l'oublie pas. A eux deux, ils forment un duo très convaincant je trouve avec qui on sympathise très vite et où on ressens une certaine complicité mais aussi beaucoup d'implication et de sérieux dans leur travail. Leurs rôles respectifs sont loin d'être facile mais je trouve qu'ils s'en sortent avec brio. J'ai eu un peu plus de mal avec Jonathan Raggett et Jonathan Woodhouse, respectivement Kim et Alexander Aris, que je n'ai pas toujours trouvé très convaincant dans la peau de leur personnage. Ça m'as pas gêné durant le film même si ils ont une certaine importance dans cette intrigue mais je dois reconnaitre que leur jeu ne m'as pas totalement convaincu surtout au début du film. J'ai en revanche bien aimé l'acteur qui jouait le rôle du père de Aung San Suu Kyi qu'on ne voit pas beaucoup à l'écran mais qui je trouve possède un certain charisme et une présence à l'écran qui ne m'as pas déplu. Quant au reste de la distribution composé de parfaits inconnus pour moi, je les ai trouvé très bons aussi. Ils portent bien leurs rôles et ne sont pas ridicule même quand pourtant la situation l'es. Globalement, j'ai en tout cas beaucoup aimé ce casting et son implication dans ce film.
Du point de vue de la mise en scène, j'ai adoré le travail fourni par Luc Besson. J'ai retrouvé son cinéma, un cinéma comme je les aime où on retrouve la patte du cinéaste qui nous livre un film fort avec son regard enfantin, un brin naïf. D'autres cinéastes auraient peut être fait mieux, fait plus consistant, plus profond, plus sombre, moins porté sur l’émotionnelle mais c'est ce que j'aime chez Luc Besson et je trouve que son univers colle à merveille avec ce film. Il s'en sors vraiment bien et continue de me prouver qu'il ne mérite pas toutes les critiques assassines que je peux lire à son sujet (et qui bien souvent sont surtout là à cause de ses productions qui en mitige certains). Sa réalisation est sobre, très simple et pourtant diablement efficace avec des plans qui vont à l'essentiel. On sens aussi que beaucoup de travail à été fourni au niveau des décors et des costumes ce qui accentue la crédibilité de cette œuvre tout en ressentant une petite pression sans doute lié aux conditions de tournages en milieu naturel en Thaïlande qui se trouve juste à côté de la Birmanie. Quelques incrustations ne sont pas toujours très bien ficelés je trouve comme notamment à la fin avec la manifestation des moines mais ça ne m'as pas gêné plus que ça. En revanche, ce qui m'as le plus gêné, c'est surtout la musique composée par Eric Serra qui s'associe une nouvelle fois avec Luc Besson. J'aime beaucoup ce compositeur et une nouvelle fois, il nous livre ici une très belle partition même si c'est pas sa meilleure mais je trouve qu'il en fait beaucoup trop. C'est poussif, c'est souvent lourd et ça dénature pas mal le film par moment. Faut dire aussi que Luc Besson ne l'exploite pas toujours de bonnes façon je trouve cette musique en nous la collant à chaque moment fort un peu comme pour nous guider et nous dire "attention, là, il faut pleurer". Elle n'est vraiment pas subtile, beaucoup trop présente sans que ça soit toujours justifié et même si j'aime bien Eric Serra, je dois dire que là sur ce film, ça plombe beaucoup l'ensemble. D'ailleurs, je pense que j'aurais peut être encore plus apprécié ce film (que j'aime déjà beaucoup) si cette musique avait su être plus discrète et ne nous aurait pas mâcher notre travail de spectateur.
Pour résumé, avec "The Lady" j'ai retrouvé un Luc Besson fort comme je les aime. Son cinéma naïf et enfantin avec un amour immense pour la femme colle à merveille avec ce film. On peut lui reprocher son manque de profondeur pour le côté politique même si le film nous pousse à nous documenter à notre sortie de la salle mais j'ai beaucoup aimé et trouvé ça très intéressant qu'il s'attarde plus sur cette très belle et grande histoire d'amour qui est elle aussi un combat à part entière ainsi qu'une vraie arme dans cette révolution. Hymne à l'amour, à la liberté, à la paix, "The Lady" marque pour moi le retour en force du cinéaste depuis "Jeanne d'Arc". Le scénario m'as beaucoup touché et j'ai adoré la mise en scène mais le film ne serais rien non plus sans l’exceptionnelle Michelle Yeoh qui porte le film sur ses épaules et marque un grand coup dans sa carrière, bien secondé par un David Thewlis remarquable. Le long métrage ne fait pas changer le monde mais il nous touche en plein cœur et nous permet de ne pas oublier Aung San Suu Kyi tout en saluant son courage et sa force. Dommage que la musique soit un peu trop lourde mais ça reste pour moi un excellent long métrage que je reverrais bien volontiers et qui fait parti des films de Luc Besson que j'apprécie énormément.
Ce que j'ai aimé :
  • Un film qui nous pousse à nous documenter sur Aung San Suu Kyi et à ne pas l'oublier
  • Michelle Yeoh dans ce qui est sans doute le meilleur rôle de sa carrière
  • David Thewlis très bon également
  • Le fait de retrouver un Luc Besson comme je les aime
  • Il s'agit quand même d'une très belle histoire d'amour
  • J'ai pas vu le temps passé
  • Un bel hymne à l'amour et à la liberté
  • Le fait que la femme soit encore bien mis en valeur chez le cinéaste et soit montré de façon très forte
  • Qu'on s'intéresse plus à l'émotion plutôt qu'à la politique et que c'est surtout l'émotion et nopn la politique qui guide les différents protagonistes

Ce que j'ai moins aimé :
  • La musique d'Eric Serra, belle mais vraiment trop lourde et mal exploité
  • Le jeu de Jonathan Raggett et Jonathan Woodhouse qui ne m'as pas toujours convaincu
  • Quelques incrustations un peu maladroite

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