50 cent et Ryan Philippe croisent Bruce Willis dans Braqueurs (Setup), une histoire de braquage qui ne tourne pas comme prévu, se focalisant rapidement sur le rappeur/acteur. Sorti DVD le 3 janvier.
Amis unis depuis leur enfance, Dave, Vincent et Sonny (Brett Granstaff, Ryan Philippe et 50 Cent/Curtis Jackson) font des coups de temps à autres. Jusqu’au jour où Vincent les embarque dans un braquage d’un coursier transportant des diamants et qu’il décide de les éliminer à la fin.
Abasourdi mais pas mort, Fifty décide de se venger, également pour son pote qui y est resté. Remontant tous les protagonistes de l’affaire pour comprendre ce qui s’est passé, il va croiser Mr Biggs (Bruce Willis) cruel chef de la mafia, qui va lui donner un coup de main. Faisant halte à l’Eglise pour savourer sa deuxième vie, Sonny va aussi apprendre le poids du pardon.
Sorti en 2011, ce Braqueurs (setup en anglais titre collant beaucoup plus à l’histoire que son adaptation française) est un petit film de braquage comme on en fait depuis toujours, rapidement doublé dans l’intrigue d’un volet sur la rédemption d’un malfrat.
Ne réinventant pas la sauce, le scénario du film va rapidement se concentrer sur la trahison d’une petite frappe envers ses coéquipiers. Et c’est intéressant d’avoir pour une fois un seul aspect du grand plan du braquage mis en lumière. L’idée est donc de suivre ensuite Sonny qui va évidemment chercher à se venger de son pote qui l’a doublé et trahi leur longue amitié.
Sujet plutôt original si certains aspects ne sonnaient pas faux : déjà on a envie de dire de 50 cent qu’il est sympathique pour pas qu’il nous casse la tronche mais on ne sent jamais vraiment sa haine du personnage de Vincent. Donc même s’il a une certaine présence à l’écran, et un physique solide, on ne le sent pas complètement énervé !
Et il lui sera dur de porter le film sur ses seules épaules carrées. Je vous rappelle que le CV du mec c’est de s’être pris 9 balles dans le corps et d’avoir perdu 25 kilos pour jouer un footballeur malade dans Things Fall Appart. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne s’engage pas dans le cinéma à la légère.
Ryan Philippe a du mal à se débarrasser de son image lisse de gendre idéal, donc difficile de l’accepter à 100 % en racaille intelligente qui a fomenté le coup et surtout de le croire assez pourri pour trahir ses amis de toujours. Surtout qu’il se révèlera un couard pleurnichard et pathétique.
Pour ce qui est de Bruce Willis : c’est toujours un plaisir de le retrouver. Son rôle de chef de la mafia dur lui va parfaitement étant donnée sa popularité (de la vraie vie) donnant de la matière à ce malfrat dont la réputation le précède. Bruce se paye le luxe de jouer à 2 à l’heure, frôlant le cabotinage comme il sait bien que le film ne repose pas sur lui.
En effet, de film d’équipes et d’intermédiaires du « coup» , Braqueurs se concentre bientôt que sur Fifty et sur sa soif de revanche. Enfin plutôt sa course-poursuite pour retrouver l’insaisissable Vincent (euh le mec joué par Ryan Philippe ? Ouais ouais) puis son introspection réflexive totale pour savoir que faire lorsqu’il l’aura attrapé. Un peu comme un chien citadin qui se saisit instinctivement d’un lapin mais ne sait plus quoi en faire une fois entre ses crocs.
Et c’est l’atout/la faiblesse de Braqueurs, après avoir ravalé sa bile et sa rage (très dissimulées), le personnage de Fifty devra se poser la question de que faire de Vincent, le traître : lui pardonner et le laisser en vie, plus bas que terre, où lui dégommer les dents à coups de pelle jusqu’à ce qu’elles percent à l’autre bout de son crâne ?
Les capacités Actors’s Studio du rappeur n’étant pas celles de Justin Timberlake, on rigolera vite un peu devant son écran. Reste que la performance amusante de Bruce Willis en tortionnaire cruel plutôt gentil et de Ryan Philippe en bad-boy qui s’ignore, et de son équipe, permettront de passer un bon moment devant ce film de braqueurs US.