Récit quasi christique indé, Hesher, c’est Jésus-Christ fan de Metallica qui débarque pour remettre de l’ordre dans ton foyer, en cassant des trucs de partout. Et C’est le petit freluquet de Joseph Gordon-Levitt qui l’incarne face à Natalie Portman. Le 3 janvier en DVD.
Production indé américaine (dont Natalie Portman est productrice) sortie début 2011, Hesher met en scène Joseph Gordon-Levitt en prophète bienfaiteur à la bonne parole auréolée de Heavy Metal. Celui-ci vient arranger les relations père-fils d’un gamin de 13 ans à la dérive, T.J.. Un peu paumé depuis qu’il a perdu sa femme dans un accident de voiture, le père de T.J. se met en retrait de la vie pour digérer son chagrin en solitaire. Le petit rencontre Nicole, Natalie Portman en caissière cradoc qui lui vient en aide car elle aussi tout aussi paumée dans sa life et n’a pas spécialement d’occupation.
Le récit tourne donc autour du petit T.J. qui est à deux doigts de basculer dans la petite délinquance car poursuivi par un bully, un petit chenapan rouquin qui a bien décidé de faire de sa vie un enfer. Épaulé par sa grand-mère sympa, T.J. perd néanmoins ses repères petit à petit, à mesure que son père s’efface, assommé par les médicaments.
Débarque un beau jour Hesher, jeune adulte aux cheveux longs, arborant tatouages dignes de peintures rupestres de gamins attardés de 8 ans, se baladant la plupart du temps torse-nu et dans un mini van dégueulasse.
Hesher, c’est ce grand frère qu’on n’a pas eu, qui écoute du heavy metal, fume, picole, et vous apprend à faire de belles conneries du style pénétrer dans un jardin privée ou rendre sa monnaie de sa pièce à un gamin qui vous en veut sans raison apparente. En quelques mots, c’est ce mec cool, qui s’en fout de tout et qui fait ce qu’il veut, mais ne semble non plus avoir spécialement de but dans la vie.
En fait, c’est un mec tout aussi paumé mais qui a décidé de se libérer des chaînes des conventions sociétales et du poids de la morale bienpensante, celle qui dicte la conduite parfaite à observer. Tout est dans l’attitude et surtout dans l’acceptation de sa fatalité pour s’en amuser. Branleur plein de mépris pour les autres ou mec cool charismatique ? Là est la question
Hesher débarque littéralement dans la vie de T.J., Paul et de Grandma, distillant sa pensée libérée poussant au développement personnel de chacun. Philosophie très heavy Metal d’ailleurs, qui milite pour que toute personne donne le meilleur d’elle-même et développe son potentiel.
Comme le Christ, Hesher va faire des paraboles d’histoires qu’il dit lui être arrivées pour pousser le gosse à ne plus se faire marcher dessus et à faire de sa colère quelque chose de constructif à l’inverse de simplement détruire (même si c’est une activité prônée par Hesher).
L’espace d’un instant, on pourrait se demander s’ils nous rejouent pas le trip façon Tyler Durden, qu’Hesher ne serait pas une personnalité inventé par T.J.pour se sentir plus fort et accomplir ce qu’il ne saurait faire tout seul. Mais cette piste sera rapidement évacuée. Hesher va se faire central dans l’intrigue. Son élan motivateur gagnant bientôt la grand-mère et le père, les libérant de leur torpeur. Il aidera aussi pas mal Nicole, la caissière, à se décoincer.
La profondeur de sens amené par Hesher est tout à fait intéressante et un vrai délice dans le bousculement des règles d’humilité et de résignation prônée habituellement par les religions.
Les acteurs sont pas mal. Joseph Gordon-Levitt y est génial, le gamin joué par Devin Brochu est très convaincant dans son évolution, la grand-mère perchée est tout à fait juste comme le père. Natalie Portman est un peu fade comme souvent,… Le déroulement de l’histoire, un peu lent, manque d’étapes supplémentaires d’anarchie et de révolution, mais bon que voulez vous, ça reste une production américaine qui prend ses racines dans une société moralisatrice mais hypocrite.
Laissez-vous emporter par la pensée d’Hesher qui vous libérera de vos sens, de votre éducation et de toute responsabilité bien que vous faisant rentrer dans le droit chemin. Étant métalleux de confession, je trouve qu’Hesher est une bonne petite surprise même si elle n’est pas assez corrosive !
Hesher, disponible le 3 janvier 2012. Distribué par la Metropolitan Filmexport. Découvrez d’autres films sur Cinetrafic dans la catégorie Bon film et la catégorie Film 2010.