Les templiers refont parler d’eux dans ce Sang des Templiers, aventure et huis-clos dans un château. Et la barbarie graphique à désormais un nouveau pilier.
Sorti le 4 janvier en DVD, après une sortie un peu inaperçue en juillet, Le Sang des Templiers (Ironclad) est une longue fresque d’aventures s’inscrivant à la suite de l’histoire classique de Robin des bois et reprenant le même cadre temporel (les croisades, l’Angleterre du Moyen-âge).
Servie par une tripotée d’acteurs de seconde zone, la durée du film et le manque de rebondissements du Sang des Templiers ne sauraient trouver grâce qu’aux yeux des grands fans d’aventure médiévale. Par contre, la boucherie hyperréaliste des combats ravira les spectateurs à la recherche de sensations fortes.
James Purefoy, Paul Giamatti, Brian Cox, Kate Mara sont les acteurs un peu absents qui incarnent tant bien que mal cette période sombre de l’histoire du moyen-âge. Mais c’est le rythme du scénario qui aura raison du spectateur.
Ancien templier dont l’ordre vient d’être dissous, Marshall et ses compagnons débarquent dans une Angleterre où le Roi Jean fait un peu ce qu’il veut, avec l’approbation du Pape de Rome. Soutenant l’archevêque anglais Langton qui se positionne contre ce chien-fou, le baron Albany, aidé de Marshall va rassembler une équipe de mercenaires forts-en-gueule, adeptes du désordre.
Pour contrer l’avancée de Roi Jean et de son armée de danois barbares, ils vont rejoindre le château de Rochester, édifice stratégique pour s’assurer la possession du sud de l’Angleterre. De longues phases d’attaques vont être lancées et des combats vont alors s’installer au pied du modeste château, puis avancer jusqu’à se jouer dans la chapelle en haut, au dernier étage. Tout cela, dans l’attente de l’armée française apportant un nouveau régent pour l’Angleterre. La raison de cette vendetta du Roi Jean contre les siens est la signature d’un pacte d’unification des barons.
Si l’histoire est intéressante et le cadre historique plutôt propice à un film d’action, l’action justement s’installe rapidement, voire se sclérose, à l’image du siège d’un château. Attaqué par la puissante armée de danois, les défenseurs de la foi vont vite passer de combattants un peu fous à martyrs désespérés à mesure que les ennemis les acculeront au donjon.
Après une longue phase de bagarre type « Le gouffre de Helm » du Seigneur des Anneaux, où la cruauté et la durée des échanges seront bien retranscrites, le spectateur se retrouve dans un huis-clos où la fin semble inéluctable face au nombre de l’armée.
On s’ennuie bientôt de ces combattants stéréotypés qui ne déposeront jamais les armes, qui tournent bientôt au free-for-all et au « dernier debout qui aura droit à la gloire ». L’issue est celle redoutée depuis le début, et ça n’est pas une amourette insipide entre Kate Mara (ayant chaud aux fesses) qui pourchasse le preux et figé James Purefoy qui nous divertira du point fort du Sang des templiers.
Le gros point fort du Sang des templiers, c’est donc le réalisme digne d’un abattoir porcin des scènes de combats. Chaque coup d’épée se logeant dans une épaule ou masse d’arme allant éclater la figure d’un assaillant sera montré jusqu’au bout. Des giclées sanglantes, des morceaux d’os, de la barbaque pure perçant au travers de vêtements de cuirs, des coups portés vraiment gore, à la limite de l’horreur, le film vous fera revivre l’extrême dureté de cette époque.
Dans une histoire sympathique et un environnement historique passionnant, le Sang des templiers arrivera uniquement à captiver les férus de cette époque lointaine et les fanas d’action médiévale à la recherche de sensations des plus réalistes. Les autres ne seront pas tellement captivés par un scénario sans trop de rebondissements.
Le sang des templiers, disponible le 4 janvier 2012. Distribué par la Metropolitan Filmexport. Découvrez d’autres films sur Cinetrafic dans la catégorie Film d’action et la catégorie Film 2011.