“Sherlock Holmes : Jeu d’ombres” de Guy Ritchie

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- Mon Dieu! Charlock! Charlock! Un drame horrible est arrivé! Un carnage! Quelqu’un a assassiné un chef d’oeuvre de la littérature policière : Sherlock Holmes, le héros créé par Sir Arthur Conan Doyle!!!

- Calmez-vous, mon cher Catson! Allons donc sur le lieu du crime – le multiplex le plus proche – cherchons les indices et les informations et voyons donc ce que l’on peut en déduire…

1) Il vaut mieux éviter de choisir ce bon vieux docteur Watson comme médecin traitant. Il ne prend pas la carte vitale et vu l’état de ses ongles, on risquerait la septicémie rien qu’en étant ausculté.

2) Jude Law aime les rôles de crasseux. Parce qu’entre les ongles noirs de Watson et les chicots pourris de son personnage dans Contagion, ça fait négligé.

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3) Les anglaises tricotent des écharpes moches à leurs maris, et ceux-ci sont obligés de les porter.

4) Si vous êtes invités chez Sherlock Holmes, faites attention à l’endroit où vous vous asseyez. Vous pouvez penser poser vos fesses sur le canapé alors que c’est juste votre hôte en tenue de camouflage urbain. Messieurs, faites doublement attention, car le bougre a de sérieuses tendances bisexuelles. Sauf si c’est votre truc, hein, vous faites comme vous voulez.

5) Si vous êtes invités par Mycroft Holmes, le frère de…, il n’y a pas de tenues de camouflages. Au contraire… Ne soyez pas étonnés si votre hôte se ballade à poil devant vous.

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6) Les domestiques britanniques constituent le plus beau des plaidoyers en faveur du retour à la retraite à 60 ans.

7) Si vous avez envie de vous saouler et que le mini-bar est vide, essayez-donc le formol. (Hé, non, ne déconnez pas, hein!).

8) Puisqu’on est sur ce sujet-là, Robert Downey Jr excelle toujours autant dans les rôles de drogués/alcooliques/narcissiques.

9) On peut ressusciter un chien avec une cardiotonine surpuissante. Quelle drôle d’idée! En plus il bave, ce bouledogue.

10) Les ministres de l’intérieur français ont raison de vouloir expulser les roms. Ici, ils sont bien tels qu’on les imaginait : voleurs, escrocs, bagarreurs, diseurs de bonne aventure ou lanceurs de couteau. Qui a dit “cliché xénophobe”?

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11) A l’Opéra de Paris, on ne trouve pas que des mecs qui chantent en allemand déguisés en arbre, on trouve aussi des gars qui chantent en allemand déguisés en statue.

12) Pour passer les frontières sans s’arrêter à la douane, le cheval nain est un excellent moyen de locomotion.

13) C’est à cause du Professeur Moriarty qu’il y a eu la première guerre mondiale.

- Euh… Charlock, vous avez encore fumé l’herbe à chat vous, non? Vos propos sont bien déjantés.

- Non Catson, c’est le film qui l’est! Passons maintenant à l’analyse cinématographologique de l’écriture filmique du cinéaste si vous voulez bien…
Regardez Catson : Les mouvements de caméras élaborés, plans-séquences complexes, qui laissent supposer d’une personnalité inventive et audacieuse, genre génie du 7ème art. Mais regardez là, ces ralentis, ces accélérés, ces séquences en “bullet time”… : on a affaire à un exhibitionniste prétentieux. Et le montage saccadé, trop rapide par moments, et un brin confus lors des courses-poursuites, caractérisent un agité du bocal.
Ah! Catson, ne cherchez pas plus loin! Notre coupable n’est autre que le Professeur Guy Ritchie!
Un récidiviste, puisqu’il avait aussi commis le premier épisode de cette nouvelle version cinéma des aventures de Holmes.

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- Vous êtes sûr, Charlock?

- Oui, mon ami. Ce film porte indubitablement sa griffe. Comme tous ses précédents longs-métrages d’ailleurs. En fait, le bonhomme se contente de répéter les mêmes effets de mise en scène de film en film, et de séquence en séquence, au risque de lasser son public. Le coup de Holmes qui anticipe l’action pour frapper juste et fort, ça fonctionne une fois, deux fois, mais la troisième fois, c’est saoulant.
Ritchie est capable de belles trouvailles visuelles, mais c’est un gros flemmard qui préfère recycler ses vieilles ficelles personnelles, ses recettes narratives. C’est bien lui qui a fait ce Sherlock Holmes : Jeu d’ombres!
Ce film présente exactement les mêmes défauts que le premier opus : Le rythme mené tambour battant, mais trop rapide pour que l’on puisse s’attacher vraiment aux personnages, à leur relation. L’intrigue fait la part belle à l’action : bagarres, fusillades, courses-poursuites, explosions en tout genre, au détriment du mystère et du suspense.
Les romans de Conan Doyle ne servent que de prétexte à un divertissement d’aventures grand public, un blockbuster sans âme comme en produit à la pelle l’industrie hollywoodienne.

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- Un petit peu au-dessus, quand même, Charlock! Le film possède également les mêmes qualités que le premier épisode, à commencer par son casting. Le duo Holmes-Watson (Robert Downey Jr et Jude Law) fonctionne bien. On sent que ces deux-là sont très complices. Ils sont ici bien soutenus par Kelly Reilly, Noomi Rapace, Stephen Fry, Paul Anderson et Jared Harris, parfait en Moriarty.
Il y a aussi pas mal d’humour, quelques jolies réparties et une reconstitution historique soignée…

- Dites donc, Catson, vous voilà fan de ce genre de film à présent?

- Euh… Hum.. Non, c’est que… Oh my God! Que m’arrive-t-il, Charlock?

- Pas de panique, Catson, vous avez été victime d’un rayonnement PCM (Pop-Corn Movie). C’est un rayonnement qui vous met dans un état léthargique pendant la projection. Vous êtes ainsi disposé à vous abandonner au plaisir du pur divertissement en vous bâfrant d’immondes grains de maïs soufflés ou alors vous sombrez dans le sommeil, assommé par ces gesticulations fatigantes… Et hop, le film termine par un lavage de cerveau, qui fait que vous oublierez presque aussitôt ce que vous venez de voir. Ainsi, les spectateurs iront probablement voir le ou les prochains épisodes de la série.

- Quoi!?! D’autres épisodes? L’infâme scélérat voudrait donc continuer ses crimes de lèse-majesté? Mais pourquoi? Quel intérêt? Déjà que le second volet n’apporte rien par rapport au premier, pourquoi mettre encore une suite en chantier? Pour quelle raison?

- Alimentaire, mon cher Catson… Purement alimentaire. Tant que ça fonctionne au box-office et que ça rapporte des millions, on continuera de produire des trucs pareils, divertissements regardables, certes, mais pas très excitants pour l’esprit.

CHARLOCK

Plein de ronrons,
Scaramouche

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Sherlock Holmes jeux d'ombres Sherlock Holmes : Jeu d’ombres
Sherlock Holmes : A game of shadows

Réalisateur : Guy Ritchie
Avec : Robert Downey Jr, Jude Law, Noomi Rapace, Jared Harris, Stephen Fry, Kelly Reilly
Origine : Etats-Unis, Royaume-Uni
Genre : Sherlock Holmes version blockbuster
Durée : 2h07
Date de sortie France : 25/01/2012
Note pour ce film : ●●○○
contrepoint critique chez : Cinema teaser

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