Je vous avais publié une photo en guise d’apéritif, mon confrère Eric Vérat m’a envoyé l’ouvrage qu’il vient de consacrer aux séries télévisées américaines, abordant la thématique sous un angle tant insolite que futé. Je vous invite à découvrir son Génériques! Les séries américaines décryptées publié aux éditions Les moutons électriques qui deviendra à coup sur une bible pour les sérievores et offre aux scénaristes une passionnante piste de réflexion pour leurs futurs écrits…
Eric Vérat est journaliste, scénariste et tient le blog Et vous voyez ça pour quelle chaîne ? Véritable spécialiste des séries télévisées, tant en tant qu’auteur qu’analyste, il a notamment co-animé avec Benoît Lagane les émissions radiophoniques Séries télé: l’Amérique en 24 épisodes, Séries télé: le monde en 25 épisodes et Séries télé, chroniques sur canapé sur France Culture.
Comme son nom l’indique, son ouvrage Génériques! Les séries américaines décryptées analyse la création des fictions télévisuelles d’outre-Atlantique, au fort pouvoir addictif, sous le prisme de leurs génériques. Il faut dire que nos confrères américains l’ont compris depuis belle lurette, le générique n’a pas pour seul fonction de faire défiler une liste de crédits, il peut constituer un fort vecteur d’exposition, de caractérisation, voire d’empathie.
Je ne résiste pas au plaisir de vous proposer de revoir quelques génériques que je trouve particulièrement réussis:
Le générique de la géniale Six Feet Under d’Alan Ball, qui dépeint l’atmosphère générale du show et sa thématique principale.
Le délicieusement subversif générique de Dexter qui caractérise le personnage, suggère sa double vie et nous offre un cours magistral des diverses méthodes d’assassinat que prisent les serial killers, du grand art!
Le générique de la regrettée Dead like me, perle d’humour qui parvient à résumer le concept et l’esprit du show en moins d’une minute…
Dans son passionnant ouvrage, préfacé par Rob Long, Eric Vérat retrace l’historique du générique, sa valeur sociologique, avant de décrypter la façon dont il est conçu, c’est à dire en tant qu’entité quasi autonome, tant en matière de fabrication que de stratégie marketing, d’enjeux commerciaux. L’auteur analyse enfin quelques monuments du générique de série. Par son angle éditorial pointu et la richesse de ses analyses, ce livre fera bien entendu le bonheur des sérievores mais il est peut-être plus précieux encore pour les scénaristes que nous sommes. Et n’allez pas me dire que ce n’est pas le scénariste qui conçoit le générique sur notre sol (le résultat s’en ressent d’ailleurs, hem…) car certains créateurs anglo-saxons nous délivrent à travers ces opening sequences de véritables leçons d’écriture, notamment en ce qui concerne les genres et la manière de les hybrider entre eux.
Voici comment Eric Vérat présente lui-même sa démarche:
« Ce qui est passionnant avec le générique, c’est que c’est une façon décalée de parler des séries, d’analyser les manières de produire, de vendre et de diffuser ces histoires qui peuvent parfois se poursuivre durant de longues années en ayant l’obligation schizophrénique d’être à la fois tout à fait pareil d’épisode en épisode mais jamais vraiment pareil non plus… Le générique, sous toutes ses formes, nous parle de cela. »
Présentation de l’éditeur:
Vous êtes-vous déjà demandé qui pense les génériques de vos fictions télévisées ? Qui se charge de la délicate opération de choisir les quelques plans signifiants qui vont constituer le générique et, donc, représenter les centaines de milliers d’autres que compte une fiction de plus de 80 heures ? Quelle importance y tient la musique ou bien encore le titre de l’œuvre ? Y-a-t-il un message derrière la hiérarchie des crédits affichés à l’écran ? À force de rétrécir, les génériques vont-ils disparaître ? Quelles sont les grandes familles de génériques ?
Au fil des décennies, les génériques n’ont cessé de prendre de l’importance. Narratifs ou informatifs, œuvres à part entière ou habile remontage, ils sont des objets médiatiques qui collent à l’air du temps. Courts, percutants, surprenants, les génériques sont des matrices inconscientes de ce qu’est devenu le monde audiovisuel.
Une lecture historique, esthétique mais aussi industrielle de ces petits films si fascinants dont chacun de nous possède au moins un exemple en tête.
Génériques ! Les séries américaines décryptées, d’Eric Vérat
ISBN 978-2-36183-056-4
broché, 17 x 21 cm, 164 pages
Vous pourrez vous procurer cet ouvrage à compter du 24 février au tarif de 19 €, en librairies ou directement sur le site de l’éditeur (frais de port gratuits, règlement par paypal).
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