Culte du dimanche : Braveheart

Par Fredp @FredMyscreens

En plein weekend des Oscars, comme chaque année, il est bien normal de revenir sur l’un des films cultes qui ont reçu la statuette dorée. Cette fois c’est au tour de Mel Gibson et son hymne à la liberté, Braveheart, que nous nous intéressons.

Superstar incontournable des années 80 et du début des années 90 grâce à Mad Max et l’Arme Fatale, Mel Gibson aura attendu 15 ans avant de se mettre derrière la caméra après avoir ouvert sa société de production. Son premier film plutôt intimiste, L’homme sans visage, bénéficiera d’un joli petit succès d’estime et montrera sa sensibilité. Mais ce n’était qu’un petit pas face au film épique qu’il mettra en scène plus tard. Si le scénariste Randall Wallace n’a aucun mal à vendre son script à Mel Gibson, ce sont les investisseurs qui se montreront pus frileux. Une fois un accord trouvé entre Paramount et Fox, face au refus de Terry Gilliam de tourner le film, Mel Gibson décide alors de prendre les choses en mains et de réaliser le film lui-même.

Finalement, bien lui en a pris puisqu’on sent l’acteur-réalisateur très investis par le thème de la liberté qui porte le film, un thème qui sera d’ailleurs l’une des composantes de ses réalisations suivante. Le film s’attache ainsi à raconter l’histoire de William Wallace, chef de clan écossais qui va se révolter contre l’occupation anglaise et mener jusqu’à la mort une bataille contre le roi Edouard 1er. Bien entendu, comme pour beaucoup de films hollywoodiens épiques, le scénariste s’est éloigné de la réalité historique (la romance entre Wallace et Isabelle n’a jamais eu lieu, …) pour accentuer l’aspect romanesque de l’histoire mais jamais au détriment du message qu’il souhaite faire passer.

Pendant trois heures, c’est un grand spectacle qui se déroule sous nos yeux, mêlant parfaitement l’aspect intimiste du parcours émotionnel de William Wallace (amoureux, combattant, trahi) et l’aspect épique des batailles. Mel Gibson développe en effet une romance touchante au début du film avec la femme du héros qui déclenchera ensuite son combat contre l’oppresseur, puis nous entraîne avec frénésie dans la rage des combats, durs, sanglants, et très clairs dans leurs stratégies. Ces batailles deviendront d’ailleurs une référence en la matière avec leur tournure épique et réaliste, influençant de nombreux films à grand spectacles qui suivront (notamment l’ouverture de Gladiator).

Bien sûr, le film n’évite pas le côté manichéen des méchants anglais envahisseurs et de la belle princesse amoureuse et pure (Sophie Marceau égale à elle-même) mais cela renforce encore le message du film portant sur la liberté et le difficile combat à mener pour l’obtenir, jusqu’à la mort et la torture des martyrs. Un message universel et intemporel et qui peut encore raisonner aujourd’hui en Écosse et dans de nombreuses régions du monde. Ce message est d’ailleurs renforcé par la partition sublime de James Horner, remplie de lyrisme celtique s’accordant parfaitement aux paysages écossais et irlandais et faisant passer les trois heures de film en un rien de temps.

Le résultat est épique et les écossais soulevant leur kilt face aux anglais fait désormais partie des scènes cultes lorsque l’on évoque Braveheart. Encensé par la critique et porté par le public au box-office, le film récolte 5 oscars dont meilleur film et réalisateur, faisant de Gibson un réalisateur  respecté avant les scandales qui mettront en danger sa carrière. Mais quoi qu’il arrive, Braveheart reste aujourd’hui un grand film romanesque et héroïque dont le message sur la liberté marque les esprits.