Triangle amoureux sur les méandres de la Seine pour 3 no-life en plein mois d’été ! La Blonde aux Seins Nus, un film pour faire la sieste.
Attention, film sentimentalo-parigot-chiant ! La Blonde aux Seins Nus, c’est vraiment le film à regarder un soir d’été après avoir bu trop de porto pour avaler ses tranches de melon, quand le barbecue rougeoie de ses dernières braises, quand passablement aviné on veut faire plaisir à sa conquête qui ne voudra pas regarder le dernier Transformers et que vous avez envie de rentrer vous poser dans le canapé car être sur la terrasse à regarder les étoiles, c’est sympa, même si on voit rien avec la pollution lumineuse, mais surtout autre une certaine démangeaison au niveau de votre service trois-pièces, les moustiques, ça fait vraiment chier !
Julien (Nicolas Duvauchelle, la vingtaine inutile) et le petit Louis (Steve Le Roi, Gavroche sans chemise) sont 2 frangins vivants peinards et seuls sur une péniche qui les trimballe sur la seine (mais restant en région parisienne, faut pas déconner non plus). Ils piquent un tableau au Musée d’Orsay, La Blonde aux Seins Nus, et se retrouvent avec la gardienne de salle, Rosalie (Vahina Gioccante, bonnasse über envahissante) sur le dos. Ils vont bientôt se faire la nique pour savoir qui aura le droit de la mettre sur le dos !
La Blonde aux Seins Nus s’ouvre avec cette « tranquillité » (action flemmarde) qui vous fera espérer que cette production est un court-métrage ! Car au bout de 8 minutes vous vous demandez ce qui pourra bien être développé de plus (les 2 gitans d’opérette ont dérobé ledit tableau de « La Blonde aux Seins Nus » d’Edouard Manet/la fille a été enlevée/ils parlent de s’en débarrasser au plus vite). Vous tendez le bras pour atteindre votre magazine culturel bienpensant de gauche, assoupi sous un paquet de Craven « a », et vous réalisez « Oh Holy Shit » qu’il s’agit d’un long-métrage d’1h30 et qu’il n’y a effectivement que 3 acteurs principaux. La petite douceur du soir ça ne sera pas pour tout de suite !
Quoique qu’avec un titre comme « La Blonde aux Seins Nus », on va au moins voir des « tits » si ce n’est qu’à la télé. Eh oui car magie du cinéma français, y’a Vahina Gioccante au générique donc cela signifie forcément que l’on va assister à sa pétée habituelle ! Vous savez bien, ces scènes d’amour pseudo sauvages à la française où les personnages se mordillent le lobe de l’oreille, poussent de grands soupirs la bouche ouverte et se soufflent leur haleine aux visages dans des râles bestiaux ; où après le frottage avec vêtements le coït dure 3 minutes. Car se dandinant en robes d’été sur la péniche, il faut reconnaître que l’actrice est tout de même séduisante.
Explorant les berges de la scène en péniche de Joinville-le-pont jusqu’à Conflans-Sainte-Honorine, notre bande d’assistés de la vie profite de la vie pendant que d’autres travaillent pour leur filer des allocs. Ils vivent dans un monde où on peut débarquer dans Paris, se caler sur le quai à côté de Notre-Dame et se promener sur l’Ile de la Cité désertique. Une fois de plus, il fait sans arrêt soleil en France et on croise aucun touriste ni policier dans le Vème arrondissement par un beau mois d’été. Mais c’est parce que c’est une fable sentimentale, un instantané d’une escale amoureuse suspendue dans le temps. Bref.
Et comme disait les Beatles « quand une nana débarque ça fout toujours la merde », la présence de Rosalie viendra les titiller et rétablir le rôle de la gonzesse dans un triangle amoureux : Julien fera mine de pas avoir remarqué son redoutable « boule » pendant 45 minutes, avant de se jeter tout naturellement sur sa bouche, et le petit Louis qui aura trouvé une chemise au bout d’une heure de film, aura des vues sur elle alors qu’il ne sait pas encore à quoi sert son nem tout dur !
Affectée par le Syndrome de Stockholm après avoir simplement passé le pas de cette péniche digne d’un F4 flottant, Rosalie (qui a été enlevée je vous le rappelle) ira faire les courses, fera la bouffe, ira piquer dans les fringues de la mère, insistera pour que les repas soient pris ensemble… bref la chieuse niveau 10 ! Attention, c’est une « nideuse », ces femmes qui viennent s’occuper de vous, vous organise et s’installe chez vous avant même que vous vous en apercevez. L’action tombe vite dans l’oisiveté habituelle avec ses codes miraculeux : fumer des cigarettes, regarder dans le vide, se promener nu sans gêne, se pochetronner sans gueule de bois le lendemain,…
Après de multiples non-rebondissements « est-ce qu’on l’élimine ? », « quand va-t-on vendre le tableau ? », « qui est-ce qui fait à manger ce soir ? » nos petits glandeurs à la belle étoile vont se retrouver pour passer encore plus de temps ensemble. Car rien ne se passe, ni même les acteurs semblent savoir où leur mènera ce bateau. Absents, insensibles, déconnectés de la réalité, on aura franchement du mal à vouloir savoir ce qui leur arrive. Reste ce sentiment vague de personnalités plus flemmardes que rebelles qui se la coule douce loin des préoccupations si matérielles et ordinaires de la société moderne. Vivre d’amour et d’eau fraîche, OK, mais alors le filmer pendant 1h30, faudrait voir à pas trop se palucher quand même !
Eh oui, car ça ne fini même pas sur une note de retour à la vie réelle. C’est ça la magie du cinéma romantique français.
Scènes incompréhensibles :
- Scène d’ouverture où une femme avec joli soutien-gorge à balconnet demande à ce que le petit Louis lui brûle les tétons avec sa cigarette
- Scènes où des manouches rivaux viennent pourrir le gamin et on le retrouve pendu…mais en fait c’est un mannequin.
- Nouvelle scène où les manouches ré-attaquent le petit, le laisse dans l’herbe, il s’endort sur place !
- Les deux frangins creusent une tombe pour Rosalie. Il ne la tue pas ; elle passe à côté comme si de rien n’était et ils rentrent manger des pâtes à la péniche !
- Les flics viennent arrêter Julien sur dénonciation du petit Louis, mais il en ressort. Pourquoi ? Mystère !
- J’ai presque regardé ce film jusqu’à la fin, pourquoi ? Mystère !