Oubliez les César et les Oscars. Cette année, la cérémonie “tendance”, c’était celle des HIMYB Awards…
Ah, je devine vos mines perplexes devant vos écrans. HIMYB Awards? Kezaco?
Un bref historique s’impose…
Début 2010, une poignée de copains qui tiennent des blogs ciné décident de quitter pour un soir leur écrans d’ordinateurs ou de smartphones pour discuter de cinéma, de comics, de culture en général autrement que via facebook, twitter ou par commentaires interposés. Ils décident de se retrouver le sous-sol d’un bar de la capitale, autour de bocks de bière ou de cocktails. Ils ouvrent la rencontre, baptisée How I met your blogger (HIMYB, pour les intimes), à tous les blogs et les sites ciné qui voudront les rejoindre, pensant naïvement qu’une petite dizaine de personnes suivra. Le jour J, ils ont la surprise de voir débarquer une centaine de personnes aussi fondues de pelloche qu’eux. Et l’endroit, une pièce de tout juste 10 m², se met à ressembler étrangement à la cabine de bateau de Groucho Marx dans une célèbre scène de Une nuit à l’opéra, au grand dam du propriétaire des lieux, dépassé par les événements.
Puis il y a une une seconde soirée, quelques mois plus tard, toujours avec des binouzes taille happy hour à la main, toujours dans une cave obscure, mais plus spacieuse, et avec encore plus de blogs représentés… Puis une troisième soirée, une quatrième, une cinquième,…
Les organisateurs de la première soirée ont cédé la place à d’autres passionnés, toujours emmenés par notre estimable confrère Fred Porquier du non moins estimable site My Screens. Cette joyeuse bande a su développer encore un peu plus cette belle initiative de départ en organisant des soirées toujours plus impressionnantes et plus folles.
[Une petite pensée au passage, à nos potes de Geek Culture qui étaient à l’origine de tout ça et qui viennent d’annoncer la fermeture définitive de leur site. Sniff… Les mecs, vous allez nous manquer…]
Bref, devant la ferveur entourant ces soirées, l’équipe de HIMYB a eu envie d’aller plus loin. Et elle a eu la bonne idée d’organiser sa propre cérémonie de remise des prix cinéma de l’année 2011, en faisant voter tous les sites et les blogs de la confrérie.
Les votes ont eu lieu via internet, à partir d’une pré-liste établie par des spécialistes du cinéma sur le net, comme Nico de Filmosphère, Vance de L’Ecran miroir (et grand animateur du Palmarès Interblogs du cinéma), Bruce, l’organisateur des Golden Blogs du cinéma et quelques autres…
L’événement, lui, s’est déroulé au Club de l’Etoile, à deux pas des Champs-Elysées, dans une ambiance surchauffée. Après un petit moment convivial autour d’un verre de… bière (sinon, ce n’est plus vraiment une soirée HIMYB), les très nombreux blogueurs et professionnels invités ont pu assister à la toute première cérémonie des HMYB Awards, qui, donc, n’avait rien à envier aux César ou aux Oscars…
On ne plaisante pas, hein… C’était vraiment un show à l’américaine, avec un duo de présentateurs de choc (Frédéric Porquier et Nikoslyder de Cinécomics), une présentation vidéo digne des intros de Billy Crystal aux Academy awards de hollywood (mieux : plus drôle!) et un parterre d’invités exceptionnels. On a vu Ryan Gosling (ou peut-être un gars de chez Wild Side – Miaouuuu! – avec la veste du héros de Drive sur le dos). On a vu Steven Spielberg (ou peut-être Meria de chez CinephilME avec une barbe sur la figure). On a vu Jessica Alba (enfin, non, mais la rumeur a circulé qu’elle était présente dans la salle…)
Bon, après, ça a un peu dérapé et ça a tourné au grand n’importe quoi.
A cause du (ou grâce au) mur de tweets projeté derrière les animateurs et alimenté en continu de commentaires souvent hilarants sur la soirée et ses organisateurs.
A cause, aussi, des erreurs glissées dans les présentations des nommés. Ainsi, on a appris que Sofia Coppola avait réalisé Elsewhere et que c’est Serge Hazanavicius qui a réalisé The Artist (Ah! C’est pas joli-joli, Michel, de voler la vedette à ton frangin…).
A cause, encore, de cette espèce de tombola organisée entre deux sous-parties du show, permettant à des spectateurs de gagner des sacs truffés de goodies offert par les partenaires de la cérémonie. Une tombola que personne ne souhaitait vraiment gagner, car il fallait monter sur scène pour récupérer les lots en question et parce que les objets gagnés, euh, comment dire cela…? Ben gagner une casquette Green Lantern, une serviette-éponge Happy New Year ou un pins’ Happy Feet 2, ça ne nous fait pas trop triper, quoi…
A cause, enfin, de ce présentateur, dont nous tairons le nom, qui n’a cessé de clamer sans vergogne son amour du film – ah pardon, du nanar- Green Lantern et qui a failli se faire lyncher par la foule.
Hum… Là, vous vous dites, oui, bon, c’est pas sérieux ce truc-là, juste une beuverie entre cinéphiles mabouls (un pléonasme)… Mais détrompez-vous, c’était quand même une cérémonie officielle où ont été récompensés les films coups de coeur de l’année pour les blogs et les sites de cinéma. Enfin, surtout, LE film coup de coeur, puisque c’est Drive qui a raflé l’essentiel des prix, et notamment trois des quatre prix principaux (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur). Vous trouverez ci-après le palmarès complet de cette première cérémonie des HIMYB Awards.
Si vous voulez vous aussi assister à ce type de soirées sympathiques dont on repart le coeur empli de joie et les mains chargées de cadeaux, vous pouvez vous tenir au courant sur le site HIMYB ou sur leur compte twitter. Il y a deux ou trois manifestations organisées par an et c’est l’occasion de rencontrer certaines des plus belles plumes du net en matière de critique cinématographique…
PALMARES DES HIMYB AWARDS 2012
Meilleur Film : Drive de Nicolas Winding Refn
Meilleur Réalisateur : Nicolas Winding Refn pour Drive
Meilleure actrice : Natalie Portman dans Black Swan
Meilleur acteur : Ryan Gosling dans Drive
Révélation de l’année : Jessica Chastain
Meilleur scénario : La Piel que habito de Pedro Almodovar
Meilleur Film d’animation : Les Aventures de Tintin, le secret de la Licorne de Steven Speilberg
Meilleur Direct-to-video Super de James Gunn
Scène marquante de l’année : la scène de l’ascenseur dans Drive
Meilleure BO : Drive
Meilleure affiche : The Artist
Pire film : Green Lantern de Martin Campbell