Adaptation irritante d’une série télé moderniste, Wild Wild West est un four comme on n’aime pas perdre de temps à en regarder. Plus qu’une exécution sommaire, aujourd’hui je vous propose un récit d’une époque où on en attendait beaucoup trop des films.
Encore une chronique de cinéma aujourd’hui. Pas à proprement parlé un cours technique de réalisation cinématographique (parce que j’y connais que dalle), mais plus une anecdote qui sent le pâté au vu du sujet qui y est rattaché.
Il y a 13 ans sortait Wild Wild West ! J’avais 15 ans et ça faisait partie de cette époque où chaque méga-production était attendue comme étant une nouvelle démonstration de la puissance que pouvait combiner un studio à coups de dollars et d’effets spéciaux ; on nous livrait un récit d’aventure haletant, mêlant humour, action et casting 2 étoiles et demi. Annoncé avec la fanfare réservée aux blockbusters de l’été, Wild Wild West se promettait un savoureux moment d’action rigolote, si ce n’est un film crédible.
Pour un film comme Wild Wild West (mais tant d’autres exemples existent) la recette était la suivante : une adaptation d’un produit culturel qui a déjà conquis un public (donc inratable), un acteur beau-gosse/action/trublion, un acteur classe de seconde zone plus habitué aux comédies de taille plus modeste (désolé Kevin Kline), une grosse pointure dramatique utilisée pour son côté « larger-than-life» (Kenneth Branagh) et une « bomba latina» (oui la fin des nineties/début 2000′s étalonnait la domination des petites brunes à sang chaud et aux formes généreuses), le tout à la sauce anachronique futuriste moderne mais dans le passé.
Enroulez le tout dans une histoire « big» à la James Bond genre un « madman » construit une arme surpuissante et veut mettre les US à genoux/ deux agents que tout oppose (l’un les bras, l’autre la tête) vont devoir le stopper et sauver le monde libre, l’aigle chauve, les champs de blé et le Rock’n'roll !!
Au milieu la nana sexy fera ses yeux de biche et exhibera des parties de son anatomie qui lui assurent une rente à vie (« mais nah, Salma Hayek elle est avec Francois-Henri Pinault» ouais c’est bien ce que je dis).
Recouvrez tout ça de dialogues incessants sensés montrer l’alchimie entre les 2 héros qui ont tant besoin l’un de l’autre pour continuer à exister (bla bla bla), de jeux de mots Carambar, de déguisements grotesques, de maquillages + coiffures grotesques (j’insiste), d’allusions lubriques à tous les étages, de bastons interminables qui terminent toujours par une rigolade tellement germanique (à s’en taper la cuisse… tellement c’est pas drôle), des gadgets qui ne seront même pas inventés dans le futur tant c’est con… Wild Wild West quoi.
Le résultat, c’est donc de l’ultra cabotinage de la part de Kenneth Branagh, des blagues vaseuses et un jeu agressif de la part de Will Smith, une interprétation absente de Salma Hayek, tout un cirque pas crédible tellement loin de l’ambiance de l’époque western à laquelle l’histoire est sensée se dérouler ! Un bon gros foutoir en somme.
Déjà à l’époque j’avais trouvé ça une belle arnaque, j’avais réclamé mes 48 francs + paquets de M&M’s’ mais en vain. On m avait répondu « nan mais attend gamin, t’avais pas vu l’affiche ? L’araignée géante ? Will Smith en cow-boy avec des lunettes de soleil rondes baissées sur le nez ? T’avais pas vu la bande-annonce avec ces mecs qui courent dans les champs plus vite qu’un disque de métal destiné à couper leur tête ! Le cul-de-jatte qui se déplace sur une chaise roulante a vapeur !!! La chanson super reloud de Wild Wild West ?» Et si j’avais tout vu et entendu : j’avais téléchargé le mp3 que je me passais en boucle, tout comme le clip MTV qui tournait à plein régime à la TV ; le poster était affiché dans ma chambre. J’avais bouffé ce que les médias si crédibles m’avaient servi, tout convaincu que j’étais que Wild Wild West était le divertissement à aller voir. Je l’avais attendu pendant 6 mois. Depuis 6 mois Picsou Magazine, Ciné Live, Projection Privée, Fan 2… m’affirmaient que c’était LE blockbuster de cet été 99 ! Aujourd’hui au moins avec le circuit médiatique 2.0, on ne se fait plus avoir (c’est ironique bien sûr).
Depuis ce jour, j’ai décrété qu’on m’y reprendrait plus !
Y’a quoi au ciné là sinon : hum Taylor Quiche en militaire qui doit contrer une attaque extraterrestre, la sexy Rihanna en soldate qui a pas froid aux yeux, des batailles de malade dans le ciel … Mais ça a l’air de déchirer sa race ça !!