La Dame en Noir, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Daniel Radcliffe cherche à se débarrasser de l’image d’Harry Potter en s’engouffrant dans les méandres de l’angoisse made by Hammer… et ça fonctionne parfaitement avec La Dame en Noir.

On croyait le légendaire studio de la Hammer complètement disparu. Mais voici qu’un producteur cherche à le faire renaitre de ses cendres. Après le petit Wake Wood qui reste cantonné aux festival et probablement au direct-to-video, voici qu’arrive aujourd’hui un film d’angoisse plus ambitieux et vraiment dans la tradition des maisons hantées qu’avait pu proposer le studio par le passé. Adapté du roman de Susan Hill, La Dame en Noir raconte l’histoire d’un jeune père  notaire veuf envoyé dans une bourgade perdue dans la campagne anglaise pour vendre une grande maison isolée. Évidemment, d’etranges phénomènes font leur apparition.

Avec sa pleine lune, ses habitants peu accueillants, son cimetière en friches, son plancher qui craque, ses courants d’air qui éteignent les bougies et ses portes qui grincent, La Dame en Noir réunit tout les clichés du genre. Mais elle le fait avec une efficacité et un respect du genre tel que l’on se surprend à sursauter ou avoir quelques frissons.

En effet le réalisateur James Watkins travaille parfaitement son ambiance, aussi bien visuelle que sonore pour nous immerger dans cette maison hantée. Si il abuse allègrement des jump scare pour faire sursauter le public même quand cela n’est pas vraiment justifié il arrive ensuite à retrouver une angoisse qui monte sans arrêt, à l’image de cette longue séquence dans laquelle le héros se retrouve seul dans la baraque maudite au milieu de bibelots qui commencent à s’agiter et d’apparitions étranges. Mais il arrive aussi à donner à La Dame en Noir des accents poétiques du plus bel effet dans une conclusion qui n’était pas forcément la plus attendue mais va au bout de la thématique du deuil portée tout le long du film.

La Dame en Noir est aussi l’occasion pour Daniel Radcliffe de montrer qu’il n’est pas que Harry Potter. Après avoir longuement réfléchit au sujet qu’il pourrait aider à monter pour le cinéma juste avec son nom, il retrouve le registre fantastique pour un rôle plus profond que le sorcier à lunettes. Dans le costume victorien de ce père seul et perdu, il se montre d’une grande maturité, non seulement physique mais aussi dans son jeu. Maintenant cela sonne comme une évidence, mais Radcliffe pourrait bien avoir une véritable carrière menée intelligemment pour échapper au syndrome de l’enfant qui a grandit trop vite.

Renaissance d’un studio oublié et volonté d’un jeune acteur de démontrer qu’il n’est pas là par hasard, La Dame en Noir recèle de quelques surprises qui ne manqueront pas de ravir les amateurs de films d’angoisse old school dans le sens noble du terme. Et, quand c’est fait de manière exemplaire, il n’y a pas de raison de se priver de quelques frissons.