Retour au pays des zombies avec la seconde saison de The Walking Dead, à la fois fidèle au comics et déroutante mais pas moins intéressante. Alors qui sont vraiment les morts-vivants ?
On avait laissé la première saison de Walking Dead avec beaucoup de questions. Après un dernier épisode qui la jouait plus Lost que survival zombiesque avec des connotations scientifiques qui n’avaient rien à voir avec le reste, on pouvait sérieusement se poser des questions sur l’orientation de la série. Soulagement dès les premières images de cette seconde fournée d’épisodes, nos héros sont sur la route et l’ambiance désespérée règne dans le groupe à la recherche d’un nouvel abri. Mais ce n’est que le calme avant la tempête puisque l’arrivée d’une horde de zombies divise le groupe à la recherche de la jeune Sofia qui a disparu. Les péripéties amèneront alors nos survivants sur un lieu bien connu des fans du comics, la ferme d’Hershel, vieillard habitant avec sa famille, loin de toute civilisation.
Les personnages peuvent maintenant se poser et se faire face. Il faut dire que le fait qu’ils passent 5 épisodes à chercher la gamine ne va pas les faire bouger de sitôt, d’autant plus qu’une autre excuse est toujours là pour les faire rester, malgré la mauvaise volonté d’Hershel. La première partie de la saison est ainsi plutôt introspective, chacun cherchant à trouver sa place et en particulier des personnages qui souhaitent diriger le groupe. C’est à ce moment que l’on se rend compte du potentiel de dangerosité de Shane. Le personnage était inexploré dans la BD et prend ici suffisamment de place pour intriguer et apporter de la tension, même si cela empêche Rick d’être le leader qu’il est amené à devenir.
La survie de Shane a le don a le don d’irriter les puristes du comics mais il faut bien reconnaitre qu’il apporte vraiment quelque chose au récit. Il représente clairement le partis pris des créateurs de la série TV de se démarquer du matériaux d’origine. Car si les scénaristes gardent la même destination que la BD, les chemins pour y arriver diffèrent et c’est là que c’est intéressant.
A la différence de la première saison où les détours étaient vraiment superflus, dans cette seconde saison, les changements (de taille) s’intègrent mieux au récit et surprennent. Alors que l’on pouvait s’attendre à la disparition rapide de personnages créés spécialement pour la série, c’est le contraire qui arrive. Le message est clair, n’importe qui peut y passer, même les plus innocents, offrant alors une dynamique de groupe inédite.
Pourtant la série n’est tout de même pas exempte de défauts, le premier d’entre eux étant son rythme. En effet, si l’on pensait que la série allait accélérer les choses, ce n’est pas le cas. En particulier dans la première partie avec cette recherche de la môme qui dure bien trop longtemps, si bien que l’on fini par préférer l’oublier plutôt que s’inquiéter pour elle. Heureusement, cette attente sera récompensée dans un climax à l’issue assez choquante.
Cette première partie de saison est aussi assez mécanique, recourant régulièrement au « zombie de la semaine» histoire d’avoir un peu de tension car il ne se passe pas grand chose à côté. Étrangement, alors que Frank Darabont a quitté la série pendant la pause hivernale, le rythme commence à être plus soutenu sur la seconde moitié, emmenant ses personnages plus loin dans leurs idées et leurs confrontations.
Et l’on regrettera le peu développement de certains personnages, en particulier T-Dog n’étant là que pour porter des caisses et Carol pour pleurnicher. D’un autre côté le développement de Lori est plutôt maladroit car si elle est plus affirmée que dans le comics, elle est aussi plus irritante et a le chic pour se mettre dans de sales draps.
Heureusement, de bonnes surprises nous sont aussi réservées. Ainsi, en plus du développement de Shane, la relation entre Glenn et Maggie est plus fidèles au comics mais aussi parfaitement crédible et touchante. On redoute alors qu’il arrive le moindre malheur à l’un des deux puisqu’ils sont le plus porteur d’espoir dans ce monde rempli de noirceur.
Mais malgré ses défauts, la série a des atouts de taille. En particulier les thèmes qui sont abordés. On ne le répétera jamais assez, les zombies ne sont qu’un contexte et il arrive même souvent que les épisodes où ils n’apparaissent pas soient plus passionnants. Cela tout simplement car ce sont les rapports entre les personnages qui importent (parfois ici amenés de manière maladroite) mais aussi leur survie dans un monde en ruines, dans lequel les lois n’ont plus lieu d’être. Se posent alors des questions sur la place de la morale, l’homme face à la mort des être chers qu’il préfère garder près de soi, l’éducation des enfants dans un monde comme celui là, … des thèmes finalement peu évoqués dans les autres fictions TV.
Ainsi, la série trouve progressivement son rythme de croisière et plante de nombreuses graines qui devraient germer dans les prochains épisodes sur les rapports entre les personnages. Les 2 derniers épisodes mettant face à face Rick et Shane et relançant le groupe dans une nouvelle dynamique sont d’ailleurs particulièrement réussis.
En effet nous avons droit à un enchaînant les morts majeurs et mais surtout à l’apparition d’une nouvelle idéologie qui murit dans l’esprit de certains personnages et qui devrait apporter encore plus de noirceur et de désespoir dont l’introduction parfaite d’un nouveau personnage n’est qu’un prémisse. Vivement la 3e saison qui devrait aligner les moments de bravoure et images choquantes à souhait !