La Colère des Titans, critique

La Colère des Titans, critique

Persée, les dieux grecs et les titans sont de retour dans un nouveau fourre-tout mythologique torché n’importe comment ! Attention à La Colère des Titans !

La Colère des Titans, critiqueOn était prévenus depuis de début ! « Redoutez la colère»  dit l’affiche du second volet des aventures de Persée. On ne voit pas accroche mieux trouvée tant il faut redouter cette Colère des Titans ! Pourtant, on pouvait se dire que face à l’échec artistique cinglant du premier volet (plus que la réalisation honorable du frenchie Louis Leterrier, c’était le scénario, les personnages et la 3D qui étaient à blâmer), le studio avait pris des leçons et allait nous offrir un film à grand spectacle efficace. Mais voilà, le dieu Dollar ayant fait son effet, la Warner ne juge pas utile de remédier au problème et va répéter les même erreurs … voire même les amplifier en confiant la destruction de la mythologie grecque à 3 scénaristes maison qui n’ont pas vraiment brillé auparavant et surtout en mettant le réalisateur du spot de pub pour les marines qu’était Battle Los Angeles à la barre.

A partir de là, le résultat était finalement bien prévisible et la Colère des Titans se révèle être un énorme ratage de tous côtés. Que ce soit du côté du scénario ou de la réalisation en passant même par les acteurs, rien n’est à sauver hormis certains plans dans lesquels le budget effets visuels est bien investi.

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C’est bien simple, pour commencer, la Colère des Titans se paye le luxe d’avoir un scénario encore plus inconsistant que le premier volet. Non seulement il enfonce le clou dans le non respect de la mythologie grecque, mêlant à loisir le Tartare au labyrinthe de Dédale (construit ici par Héphaïstos, n’allez pas chercher …) dans un énorme gloubiboulga indigeste, mais en plus l’histoire à suivre n’est pas bien passionnante. Ramassé sur une heure trente, le récit navigue entre une aventure assez pauvre (3 monstres affrontés sans dramaturgie, le plus ridicule étant le minotaure), des retournements de vestes incessants d’un Hadès indécis, un humour jamais à sa place, une romance impromptue et des dialogues grotesques retirant toute noblesse aux dieux.

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Cela aurait pu s’arrêter là mais en plus le réalisateur ne sait pas tenir sa caméra. Filmé de travers et monté à la serpe, le film ressemble plus à un assemblage de scènes vite torché sans concistance pour sauver les meubles qu’à un vrai film épique. Et si les effets visuels du final sont particulièrement réussis et délivrent quelques moneyshots impressionnants de Kronos, tout cela est entaché par une 3D tout simplement insupportable. On se plaignait des calques du 1er volet, ici c’est encore pire tant l’utilisation de la 3D est totalement incomprise. Au lieu de nous immerger dans le film, elle n’est là que pour nous balancer des pierres au visage, fatiguant d’autant plus le spectateur qui essaie tant bien que mal de rentrer dans l’histoire.

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Et pour bien montrer que l’entreprise courait à sa perte depuis le départ, on remarquera un non investissement total des comédiens présents ici seulement pour remplir leur contrat. Il n’y a qu’à voir Sam Worthington (qui n’a d’ailleurs pas daigné reprendre la muscu pour remplir son rôle de héros) toujours perdu au milieu du décor ou  Toby Kebbell qui essaie un humour qui tombe sans arrêt à plat pour s’en rendre compte. Liam Neeson et Ralph Fiennes semblent quand à eux toujours à deux doigts du fou rire devant les dialogues ineptes qu’ils doivent échanger (ou est-ce la barbe blanche de Zeus lui donnant des airs de Gandalf qui fait cet effet ?). Ils se paient même le luxe de demander un scène d’action inutile pour faire une démonstration de super-pouvoirs sans saveur. Au moins, ils ont eu l’air de s’amuser sur le plateau.

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Après un désastre pareil, on comprend bien la colère de ces titans qui préfèreront alors se faire oublier ! Mais surtout on relativise beaucoup la qualité du premier choc et même l’audace plastique du pourtant mauvais Les Immortels. C’est dire à quel point on préférerait que ce film soit enfermé au Tartare pour l’éternité !