Nouveau Départ, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Gros mélo familial sorti tout chaud des fourneaux de Cameron Crowe, Nouveau Départ (We Bought a Zoo en VO) déborde d’autant de guimauve que de générosité de la part de son auteur … et ça marche.

A la vue de la bande-annonce on pensait bien avoir face à nous un mélo comme on n’en voit que les dimanche après-midi à a télévision. Une belle histoire de famille en deuil qui essaie de se reconstruire en déménageant. Et une fois devant, on n’est pas surpris. Nouveau Départ est vraiment ultra prévisible, bourré de clichés et de bons sentiments. Dans cette histoire d’un père qui se retrouve seul avec ses enfants après le décès sa femme et va acheter un zoo pour retrouver un but à sa vie, tout est là : la crise d’ado, la gamine trop mignonne, la jolie gardienne solitaire du zoo qui tombera amoureuse, des seconds rôles légèrement déjanté, le rêve américain, le méchant inspecteur, l’animal malade, …

Toutes les ficelles sont là, aussi fines que les pattes d’un éléphant … et pourtant Cameron Crowe a ce talent pour nous faire aimer ces personnages et nous intéresser à leur sort. Ce n’était pas gagné et il signe là son film le plus remplis de miel de sa carrière tout y installant discrètement sa patte.

Car Nouveau Départ s’inscrit parfaitement dans les thèmes personnels que le réalisateur a l’habitude de traiter : la reconstruction après l’échec ou après le deuil. Thème déjà fort de son Rencontres à Elizabethtown, il le développe ici de manière plus familiale pour rappeler toutes les valeurs d’une Amérique idéalisée. Et si l’on reconnait bien évidemment que c’est un film de Cameron Crowe, c’est parce qu’il reste sincère pendant tout le film et n’hésite pas à y placer quelques petites références pop-rock. Sans oublier évidemment le soin particulier pris sur la bande-originale composée par Jónsi (Sigur Rós) qui colle parfaitement aux images naturelles et l’esprit écolo-sentimental du film.

En plus de l’honnêteté sans faille de Cameron Crowe, on sera aussi touché par les comédiens portés par la simplicité du film. Matt Damon démontre ici qu’il peut prendre la relève de Tom Hanks pour incarner Monsieur Toutlemonde, Scarlett Johansson naturelle, les enfants n’irritent jamais, Angus Macfadyen parfait dans son rôle de grincheux. Pas une fausse note pour nous attacher à cette histoire très terre à terre voir même too much dans le genre.

Conteur hors pair pour nous narrer un récit déjà vu des milliers de fois et aux bons sentiments qui peuvent facilement agacer, Cameron Crowe trouve la recette. Évidemment, le film sera vite oublié mais on se laisse ici doucement porter par la simplicité du propos et sa sincérité un brin naïve. En fait, Nouveau Départ est comme la tarte de grand-mère. Elle est cuisinée avec beaucoup trop de sucre mais comme elle y a mis tout son amour on la trouve quand même délicieuse.