Culte du dimanche : Blanche-Neige et les Sept Nains

Culte du dimanche : Blanche-Neige et les Sept Nains

A l’heure où Hollywood se met à piller dans les contes de fées pour en faire des blockbusters ou des séries tv, il était temps de revenir aux basiques, c’est à dire aux adaptations des contes par le grand Walt Disney. Retour donc sur son premier chef d’œuvre : Blanche-Neige et les Sept Nains.

Culte du dimanche : Blanche-Neige et les Sept NainsContrairement à la légende qui est toujours racontée, Blanche-Neige et les Sept Nains n’est pas le premier long-métrage d’animation. D’autres ont devancé Walt Disney juste avant mais jamais avec la même portée populaire et la même révolution technique. Car Blanche Neige est tout de même le premier long-métrage d’animation parlant et en couleur, deux critères qui font toute la différence. Mais avant d’en arriver à cette réussite, le créateur de Mickey Mouse aura surmonté bien des obstacles.

Alors qu’il souhaitait à l’origine réaliser un épisode long de ses Silly Symphonies (à ce titre, Walt Disney a toujours été un amoureux de la musique, ce qu’il prouvera avec Fantasia), il se tourne finalement vers le conte des frères Grimm, Blanche Neige. Désireux d’offrir au public un film innovant, il rôde ses designs et ses nouvelles techniques d’animation sur la série musicale.
Avec une préproduction qui s’est étalée sur 3 ans pour que tout soit parfait, il faudra ensuite un an pour animer le film et le monter. Mais le budget s’avère bientôt trop serré pour terminer le film. Alors le réalisateur et son équipe vont montrer des images des travaux en cours à la Bank of America pour obtenir une rallonge. Le budget initial de 250 000 dollars passe alors à près de 1.5 million, soit un record pour l’époque.

Culte du dimanche : Blanche-Neige et les Sept Nains

Bien en a pris à la banque d’avoir accordé des crédits à Disney puisque le résultat à l’écran est époustouflant. Blanche-Neige et les Sept Nains reprend évidemment la trame du contes des frères Grimm universellement connu. Une princesse fuit sa belle-mère qui veut la tuer car elle est bien trop belle. Elle trouve alors refuge au milieu de la forêt, parmi une communauté de nains avant que la reine ne la retrouve pour lui donner une pomme empoisonnée.
Walt Disney reste globalement fidèle au conte
, en l’étoffant tout en retirant toute référence à la mère de Blanche-Neige et en amoindrissant le rôle du chasseur. Mais il conserve tout de même  une certaine noirceur dans son final (le film sera même censuré dans certains pays).
Surtout, il n’hésite pas à apporter sa marque de fabrique que l’on retrouvera ensuite dans la majorité des longs-métrages du studios. Ainsi, il importe l’idée des chansons qui agrémenteront le récit et lui donneront un supplément de poésie mais il apporte également un rôle particulier aux personnages secondaires. En l’occurrence, il octroi une vraie personnalité aux nains et accorde une importance particulière aux animaux.

Culte du dimanche : Blanche-Neige et les Sept Nains

Lorsque l’on évoque Blanche-Neige, il y a bien sûr cette morale datée de la jeune fille attendant son prince charmant en faisant le ménage, reflet d’une époque où la révolution sexuelle et la liberté de la femme n’avaient pas encore raisonné, mais il y a aussi nombre de scènes inoubliables, de la poursuite dans les bois à la transformation de la reine en passant par la mine des nains. Même la mort de Blanche Neige est mise en scène de manière particulièrement ingénieuse, à travers les mots de la sorcière et ne montant ensuite qu’une main à terre lâchant la pomme croquée.
La plupart de ces séquences sont d’ailleurs portées par des innovations techniques majeures pour le cinéma d’animation qui permettent au film de traverser les âges sans encombre. En effet, si l’on passe sur l’histoire qui peut paraitre niaise de nos jours, l’animation est tellement fluide et les décors et personnages travaillés de telle manière que le film se regarde encore avec plaisir de nos jours.

Culte du dimanche : Blanche-Neige et les Sept Nains

Le résultat devant une telle réussite est sans appel. La première projection à Hollywood sera conclue par une standing-ovation du public qui lui fera un triomphe au box-office. L’investissement est finalement bien vite rentabilisé (d’autant plus via ses multiples ressorties cinéma et vidéo) et les critiques qui criaient au naufrage quelques mois auparavant sont ravis.
Dans la profession, c’est aussi l’enthousiasme, si bien que ses pairs l’on récompensé avec un Oscar d’honneur bien particulier. En effet, pour « Innovation indiscutable dans le domaine de la cinématographie ayant charmé des millions de spectateurs et ayant ouvert au cinéma de vastes perspectives»  l’oscar qui lui sera remis est composé de 8 statuettes (une grande et sept petites). La machine Disney est alors lancée et il sera alors impossible ne pas associer le nom du créateur au film d’animation.