Soyez les bienvenus dans la maison hantée d’American Horror Story. Au programme de la visite : des frissons, des fantômes, des vengeances et bien d’autres choses surnaturelles pour une série qui s’avère aussi grossière que passionnante à suivre.
Après Glee, Ryan Murphy et Brad Falchuck reviennent donc à un registre plus adulte en retrouvant l’esprit des chaîne câblées leur permettant d’aller aussi loin que leur esprit légèrement dérangé le permet. Car il faut se rappeler que le duo est avant tout à l’origine de Nip/Tuck. A partir de là, on sait tout de suite à quoi s’attendre, une critique de la société américaine puritaine assez grossière mais diablement efficace avec une ambiance malsaine assez réussie. A ce titre, le générique plonge tout de suite dans l’univers glauque, dépressif et psychologiquement instable et violent de la série.
American Horror Story débute comme toutes les histoires de maison hantée. Une famille à problème emménage dans une nouvelle maison où c’est produit un meurtre des années plus tôt. Le père psychologue (Dylan McDermott) a trompé sa femme après que celle-ci ai fait une fausse couche. Après un tel passif il va donc essayer de renouer avec elle et sa fille. Très vite, ils vont se rendre que quelque chose ne tourne pas rond. Car entre des vision étrange, un costume SM dans le grenier, une voisine légèrement envahissante et une femme de ménage assez mystérieuse, de nombreux indices laissent à penser que la maison a été le théâtre de plus d’un meurtre. Peu à peu, nous allons donc en savoir plus sur ses habitants, vivants et morts, mais surtout sur le caractère de cette maison.
Tout de suite, le pari d’une série sur une maison hantée était risqué car en s’apercevant de cela dès le premier épisode, on pourrait se demander pourquoi la famille ne part pas tout de suite. Et c’est là que l’on peut remarquer le talent des auteurs qui trouvent toujours un prétexte crédible pour faire rester les Hamon jusqu’à un final qui va jusqu’au bout de leurs méchantes idées tout en réhabilitant ses personnages.
Mais si il y a une chose qui fascine dans American Horror Story, c’est bien l’histoire de cette baraque et de ses anciens habitants. En effet, les créateurs de la série mêlent habilement les flashbacks liés à ce qu’il se passe pour la famille Harmon, distillant au fur et à mesure des réponses sur ce qu’il se passe et sur l’identité véritable de certains personnages.
Évidemment, on pourra reprocher à Ryan Murphy et Brad Falchuck d’avancer leur thèmes de façon plutôt grossière et ce n’est pas nouveau quand on connait le style de Nip/Tuck. Ainsi, la dégradation du cercle familial, l’adultère ou même la vie d’un couple homosexuel sont décrit de manière plutôt lourde, sans subtilité. Mais c’est aussi cette vulgarité qui donne à la série son ton particulier et son ambiance particulière.
C’est aussi compensé par la manière dont ses auteurs jouent avec le folklore des histoires de meurtres connues aux Etats-Unis tout en les mêlant aux poncifs du cinéma d’horreur. Ils mêlent ainsi habilement des références à la fusillade de Colombine ou au Dahlia Noir à des des histoires d’enfants cachés dans le grenier, de scientifiques fous, de jumeaux maléfiques et de fantômes cherchant à se venger.
A ce titre à côté de la mystérieuse voisine campée par une Jessica Lange doucement cinglée l’un des personnages les plus intéressants est bien celui de du jeune Tate Langdon campé par Evan Peters, ados dérangé qui va s’éprendre de la fille Harmon.
Avec tout ces ingrédients, les créateurs d’American Horror Story arrivent à créer une ambiance malsaine, poisseuse et remplie de mystère qui est assez addictive. Car à mesure que les réponses arrivent, la mythologie de la série prend de la consistance et révèle des thèmes assez passionnants.
Ce n’est pas un hasard si Ben Harmon est psychologue. Cette approche nous permet de voir la série comme la psychanalyse de cette maison qui est la véritable star du show (les personnages n’en étant que des instruments). Si pas mal de choses semblent décousues dans les premiers temps, tout prend forme pour aboutir une certaine unité dans les derniers épisodes qui développent chez nous une fascination assez malsaine.
Fonctionnant comme un tout (entendez par là avec une véritable fin), cette première saison d’American Horror Story empile finalement les clichés pour mieux jouer avec et proposer une vision grossière mais aussi amusante que captivante du mythe de la maison hantée et, à côté, des faits divers les plus glauques. Il faudra quelques épisodes pour l’apprivoiser mais finalement la demeure peuplées de fantômes dans laquelle nous invitent Ryan Murphy et Brad Falchuck se révèle foisonnante, un peu foutraque mais toujours fascinante.