“The Avengers” de Joss Whedon

Si votre enfance et votre adolescence ont été bercée par les publications Marvel, les “Strange”, les “Spidey”, les “Nova” et autres, et que vous avez subi les adaptations japonaises de  Spiderman et les aventures télévisées de Lou Ferrigno peinturluré de vert, vous avez forcément rêvé de voir un jour vos (super) héros favoris évoluer sur grand écran dans un film digne de ce nom. Le souhait a été exaucé dans les années 2000, avec la mise en chantier de plusieurs films de super-héros. Certains étaient toujours calamiteux (Daredevil, Ghost Rider,…), mais d’autres étaient de franches réussites, comme les Spiderman de Sam Raimi, la saga X-Men initiée par Brian Singer, les Iron-man
De quoi combler les fans de comics et d’aventures super-héroïques. Mais il leur restait encore un fantasme à assouvir : la réunion de plusieurs de ces super-héros dans le même film, comme cela arrivait fréquemment dans les publications Marvel

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Eh bien, réjouissez-vous geeks de tout poil, fans de comics, amateur de héros en tenues moulantes, voici enfin The Avengers, l’adaptation des comics-books du même nom (Les Vengeurs, en VF)(1), qui réunissait plusieurs des personnages imaginés par Stan Lee et Jack Kirby. Mais aussi le point de jonction des cinq précédents films des studios Marvel (Iron-man 1 & 2, Thor, Hulk, Captain America).
Evidemment, pour que de telles sommités fassent cause commune,  il fallait leur opposer une menace d’envergure. Joss Whedon a donc imaginé que Loki, le dieu viking, jaloux de son frère Thor, entreprend de dominer la Terre avec l’aide d’une armée d’extra-terrestres belliqueux et du pouvoir offert par le Tesseract – le cube à partir duquel Redskull tirait sa puissance dans Captain America : first avenger.
Tout commence donc par l’attaque du siège du S.H.I.E.L.D, où est conservé le précieux artefact. Nick Fury et Maria Hill, aidés seulement de Hawkeye, ne peuvent pas grand chose contre les pouvoirs de Loki, d’autant que ce dernier réussit à contrôler l’esprit de plusieurs agents, dont l’archer d’élite Hawkeye (Jeremy Renner). Avec le Tesseract en sa possession, Loki représente une sérieuse menace pour l’humanité, et Fury n’a d’autre choix que de réactiver le projet “Avengers”.

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Premier problème, il faut réunir tout ce petit monde…
Thor est reparti veiller sur Asgaard. Après avoir détruit tout un quartier de New York, Bruce Banner/Hulk s’est retiré en Inde pour soigner les défavorisés et suivre une sorte de thérapie contre ses colères dévastatrices. Captain America se défoule comme il peut, pas à l’aise dans cette époque qui n’est pas la sienne. La Veuve Noire, Natasha Romanoff, est en mission en Russie. Quant à Tony Stark/Iron man, il vient d’inaugurer la Tour Stark, un building auto-alimenté en énergie qui satisfait son narcissisme forcené…

Deuxième problème, et pas des moindres : réussir à faire en sorte que tout ce petit monde réussisse à travailler de concert pour contrecarrer les plans de Loki et de ses copains aliens. Pas simple, car avant d’être de super-héros, nos amis sont des supers-égos.
Ils ont tous leur propre conception des choses, qui est forcément meilleure que celle du voisin. Et ils ont de toute façon des personnalités très opposées. D’un côté les intellectuels, de l’autre les manuels. D’un côté les héros posés, calmes, de l’autre les excités. D’un côté les individualistes, de l’autre les collectivistes…

Pourtant, il va bien falloir que les Avengers comprennent que leur intérêt est de travailler en équipe pour affronter les cohortes ennemies…

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Voilà pour la trame narrative… Oui, d’accord, c’est du très basique. Ce n’est certainement pas ce script-là qui gagnera l’oscar du meilleur scénario. Et pour rentrer dans le film, il faut accepter l’idée de la réunion improbable de dieux vikings, de mutants, de surhommes, d’agents secrets et d’extraterrestres venus d’une lointaine galaxie. Rien que ça! En même temps, les comics Marvel étaient aussi comme cela. Ils jouaient la carte d’un mélange de genres et ne brillaient pas toujours par une profonde originalité…
L’important, c’est que la rencontre des personnages soit réussie. Whedon a réussi à parfaitement équilibrer le temps de présence de ses personnages à l’écran. Chacun bénéficie de la même exposition et participe activement à la victoire finale. Chacun a droit à ses scènes marquantes et si leurs personnages ont des égos surdimensionnés, les acteurs, eux, n’essaient absolument pas de voler la vedette aux autres. Bien au contraire! Ils semblent avoir pris beaucoup de plaisir à évoluer ensemble dans ce gigantesque cross-over. Ce n’est pas toujours un gage de qualité, mais ici, cela participe quand même beaucoup à la réussite du projet.

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Autre point fort du film : l’humour. On craignait un peu que les traits d’humour qui faisaient la force des deux Iron man soient absent de cette réunion de famille. A tort. Robert Downey Jr a bien l’occasion de sortir ses habituelles réparties assassines et ses vannes en acier trempé. Mais les autres personnages ont aussi droit à des scènes “comiques” assez savoureuse.
A ce sujet, l’auteur de ces lignes doit ouvrir un aparté pour faire publiquement son mea culpa. J’avoue que je n’ai jamais été un grand fan de Hulk. Allez savoir pourquoi. Peut-être à cause du feuilleton télévisé des années 1980 dans lequel cabotinait Lou Ferrigno (2)… Ou parce que ce n’est pas le super héros le plus subtil qui soit… Toujours est-il que je n’ai jamais accroché à ce personnage. Je me suis ennuyé devant le film de Ang Lee et j’ai carrément fait l’impasse sur celui de Louis Leterrier. Et pourtant… Ici, j’ai adoré le personnage. Oui, je le dis haut et fort, le géant vert m’a enthousiasmé par ses interventions musclées et ses répliques hilarantes. Et sa présence est l’un des atouts majeurs du film. Donc, mea culpa. Hulk mérite bien sa place au panthéon des super-héros cinématographiques et cela me donne envie de découvrir son film à lui.

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Enfin, The Avengers doit aussi(un peu) à la mise en scène de Joss Whedon.
Pendant les trois quarts du film, le cinéaste se contente de capter l’action, en veillant à conférer un minimum de rythme au récit. Il le fait plutôt bien, même si on sent une certaine retenue dans la réalisation. Puis dans le dernier quart, pendant la bataille finale, il se lâche complètement en osant des plans insensés et en s’offrant même un plan séquence monumental virevoltant d’un personnage à l’autre avec une fluidité que n’aurait pas reniée Sam Raimi, l’auteur de la Trilogie Spiderman. Du bonheur en barres…

En parlant de Spiderman, on espère bien que l’Homme araignée, qui doit bientôt faire son retour sur grand écran avec une nouvelle équipe et une nouvelle approche de l’histoire,  intègrera l’équipe pour le second épisode, tout comme Ant-man & La Guêpe qu’Edgar Wright devrait préalablement présenter dans le film qui leur sera dédié. Il faudra bien ces super-renforts pour faire face à une menace encore plus grande, révélée durant le générique de fin…

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Voilà pour les qualités, auxquelles il faudrait ajouter les caméos et les clins d’oeil, les sempiternels effets visuels et la musique d’Alan Silvestri, déjà responsable de la BO de Captain America : first avenger.
Pour les défauts – car il y en a – on déplorera quelques longueurs dommageables à mi-parcours, lors de la période de calme avant la tempête finale, et le look ringard des extraterrestres. Les soldats aliens ont l’air de s’être échappés d’un épisode de Bioman. Non, pardon, de X-Or, car leur look est encore plus vieillot.  Et les gros vaisseaux extraterrestres ont l’air de gros étrons volants. Ca gâche un peu le spectacle… Et il manque clairement un vrai méchant, Loki s’avérant un peu trop tendre face au groupe de héros.

Mais ceci n’empêche nullement Joss Whedon de réussir son pari haut la main. The Avengers est un grand spectacle enthousiasmant, drôle et enlevé, qui tire parti de tout le travail effectué sur les aventures cinématographiques solo de ces super-héros, et qui est emmené par des acteurs complices, s’amusant comme des fous sur le tournage. Ceux qui ne jurent que par le cinéma Art & Essai ou qui ont allergiques aux films de super-héros auront déjà compris depuis bien longtemps que ce long-métrage n’est pas fait pour eux… Mais les geeks, les amateurs de comics, les adultes nostalgiques et les amateurs de cinoche spectaculaire devraient être aux anges…
Et on attend maintenant que Super Joss Whedon nous concocte la suite…

(1) : “The Avengers” de Stan Lee et Jack Kirby – intégrale 6 volumes – éd. Panini
(2) : Lou Ferrigno est la voix de Hulk sur The Avengers, comme il l’avait été sur The Hulk de Louis Leterrier.

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The AvengersThe Avengers
The Avengers

Réalisateur : Joss Whedon
Avec : Robert Downey Jr, Samuel L.Jackson, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Chris Evans, Chris Hemsworth, Jeremy Renner
Origine : Etats-Unis
Genre : super héros associés
Durée : 2h22

Date de sortie France : 25/04/2012
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Cinéshow

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