Charlize Theron plus sublime et pathétique que jamais, c’est un rôle offert par Jason Reitman dans Young Adult qui, si il est une belle démonstration de l’actrice, sonne assez creux.
Dès les premières images, le personnage de Mavis est planté. Vivant dans une grande tour en ville, elle mène une vie solitaire déprimante entre l’écriture et les soirée d’où elle rentre complètement torchée. Le portrait la solitude citadine et l’on se dit que le retour aux sources qui va suivre lui permettra, comme dans tous les films du genre , de repartir sur des bases plus seine en retrouvant les avantages d’une vie simple. Mais Reitman et Cody ne vont pas tomber dans cette facilité et vont même enfoncer le clou en faisant tomber leur personnage encore plus bas.
Car en retrouvant son amour de jeunesse, Mavis va tout tenter pour le reconquérir. Un but qui l’aveugle complètement sur la situation de celui-ci qui est parfaitement heureux dans sa bourgade avec une vie simple. Trop simple pour Mavis qui avait tout fait pour la quitter. Se retrouver ainsi entourée de « péquenauds» et notamment d’un ancien camarade de lycée va la mettre face à ses contradictions. Ce n’est pas parce que Reitman et Cody n’y vont pas de main morte avec leur anti-héroïne qu’ils vont pour autant être sympas avec l’entourage qu’elle retrouve. Au contraire, alors qu’ils démolissent l’image de la citadine qui donne tout pour sa carrière, ils en profitent pour se moquer de ce mode de vie naïf aux valeur simples et sans valeur. Le ton est grinçant et finalement, on ne s’attache alors pas à grand monde.
C’est là l’un des défauts de Young Adult. Car si dans ses précédent films, Reitman arrivait à nous faire aimer des personnages détestables, ici il n’y parvient presque pas. Jamais nous ne chercherons nous attacher à cette agaçante Mavis et très vite son entourage devient étouffant. En dehors d’une certaine pitié, on n’éprouvera finalement pas grand chose pour eux. Le pire dans tout cela est que la scénariste ne va même pas chercher à faire avancer ses personnages ou les sortir de la situation dans laquelle ils sont engoncés. Avec une écriture grossière, elle reviendra finalement à son point de départ pour une réflexion qui nous interroge à un moment sur notre situation mais qui tourne en rond pour ne rien proposer d’autre.
Que reste-t-il alors de cette vaine illustration de la solitude ? La performance de Charlize Theron. L’actrice réalise le tour de force de se montrer sous un jour nouveau dans ce rôle pas évident, naviguant entre le pathétique de son personnage et la séductrice qu’elle tente d’être pour récupérer son ex. Sans arrêt sur le fil du rasoir, entre le pyjama dépouillé de la dépressive ou la tenu plus rock et sexy, elle porte le film sur ses épaules et sans elle, inutile de dire que nous aurions quitté la salle depuis bien longtemps.