Culte du dimanche : Sleepy Hollow

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Alors qu’arrive Dark Shadows sur les écrans, retrouvons Tim Burton avant son déclin artistique avec le culte et gothique Sleepy Hollow.

Culte du dimanche : Sleepy HollowCela faisait un moment le projet d’adapter la nouvelle  sur la cavalier sans tête de Washington Irving trainait chez Paramount, depuis que l’un des réalisateurs des Contes de la Crypte a travaillé dessus avec le scénariste Andrew Kevin Walker, avant que le studio décide de passer le film de la série B à la série A. Il se tourne alors vers Tim Burton qui ressort bredouille de sa tentative de relance de Superman avec Nicolas Cage. En effet, quel réalisateur serait plus adapté que Burton pour porter à l’écran ce conte gothique ? Quand on sait qu’il a été bercé par les monstres de la Hammer pendant son enfance, le choix ne fait aucun doute. Voilà donc Tim Burton en route pour tourner son film en Angleterre avec son acolyte Johnny Depp pour une troisième collaboration.

Conformément à la légende mais avec les adaptations nécessaires pour le rendre personnel, Sleepy Hollow raconte donc l’enquête de l’inspecteur Ichabod Crane dans un petit village embrumé où les habitants ont la mauvaise manie de littéralement perdre la tête. De fil en aiguille, son esprit cartésien sera mis à rude épreuve face à la magie et aux malédictions qui entourent une sombre histoire de généalogie et d’héritage.

Culte du dimanche : Sleepy Hollow

Avec Sleepy Hollow, Tim Burton a donc enfin l’occasion de rendre hommage aux films d’horreur qui ont bercé son enfance et nous offre ici sont film sans doute le plus saignant dans un grand guignol assumé où l’humour noir décalé fait merveille. Avec une esthétique gothique et macabre, il retrouve cet esprit de film tourné en studio par la Hammer. L’hommage (qu’il avait déjà abordé avec Ed Wood) se poursuivra d’ailleurs par l’apparition de Christopher « Dracula»  Lee dans la première partie du film, comme un caution pour le réalisateur. Libre alors à lui de mener son récit parfois un peu embrouillé quand aux histoires de généalogiques et légèrement consanguines du village mais à l’efficacité redoutable.

Culte du dimanche : Sleepy Hollow

Car dans Sleepy Hollow, Tim Burton installe une ambiance sombre et étrange comme lui seul sait la créer. Que ce soit au niveau des décors (cet arbre tordu et  sanglant sorti tout droit de son imagination qui ne l’est pas moins) et de la musique de Danny Elfman mais aussi dans sa direction des acteurs, rien n’est laissé au hasard et chaque image s’imprime alors dans notre esprit, comme ce flash-back sur le cavalier sans tête qui rappelle autant le Dracula de Coppola que les contes de Grimm). Sans aucun doute, Burton se défoule complètement  dans ce film, y déversant comme jamais des litres de sang et faisant tomber les têtes à un rythme diabolique.

Culte du dimanche : Sleepy Hollow

Mais le plus intéressant reste le personnage d’Ichabod Crane campé par Johnny Depp. D’emblée l’acteur n’en a pas fait un super détective mais un personnage torturé et sans cesse effrayé par le surnaturel, préférant de loin se raccrocher à la science, plus prévisible et simple à comprendre. Il incarne alors le trouble qui règne à cette période où la science tente de trouver sa crédibilité face aux croyances. Le personnage lui-même est tiraillé entre ces deux visions avec d’un côté les souvenirs de sa mère sorcière et de l’autre son engagement envers la science. Cette affaire lui permet alors réconcilier deux facettes mais aussi d’inciter le spectateur à toujours garder cette part d’imaginaire qui permet de s’équilibrer avec le réel.

Culte du dimanche : Sleepy Hollow

Le résultat à l’écran est un pur plaisir entre pur film de Burton et hommage sincère aux films d’horreur traditionnels, inspiré et sans concession. Le public ne s’y est pas trompé et a afflué pour voir le film alors que la plupart des critiques se sont montrées, surtout en France, enthousiastes et ce n’est pas pour rien que le film remportera l’oscar pour sa direction artistique particulièrement soignée. Sleepy Hollow est d’autant plus appréciable qu’il est aujourd’hui le dernier film d’une période faste pour son réalisateur qui a ensuite une période moins inspirée, tournant continuellement en boucle.