3 nanars sinon rien

3 nanars sinon rien

Il y a des fois où des éditeurs n’ont pas froid aux yeux et nous envoient à l’aveugle les dvd de films dont nous de soupçonnions même pas l’existence et sont généralement relégués à la vente à 5€ en grande surface 3 mois après leur sortie. Bien sûr, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise mais force est d’avouer qu’avec the Guild, the Gundown et 2033 Future Apocalypse, Condor Entertainement m’a demandé beaucoup de patience (il faut dire que j’en avait un peu marre de voir les DVD prendre la poussière sur l’étagère des « films en attente» )… mais je me devais bien d’écrire sur ces films généreusement envoyés ?

Alors oui, on va me dire qu’il y a de très bon films qui sortent directement en vidéo … et je suis bien d’accord. Combien de fois a-t-on regretté de voir Black Death, Moon, Triangle sortir dans les bacs alors qu’isl méritaient amplement une sortie sur grand écran dans nos contrées. Mais pour ces quelques perles, combien de films doit-on subir ? Avec leurs 3 sorties récentes, Condor Entertainement varie les genres mais pas vraiment la qualité. Nous avons donc droit à de la SF mexicaine, un western au rabais et une fresque nordique facilement dispensables.

3 nanars sinon rien

Commençons donc tout de suite avec le pire : 2033 Future Apocalypse. « Embarquez pour un grand film d’anticipation qui ravira les fans de Bienvenue à Gattaca ou les Fils de l’Homme» , voilà la phrase bien accrocheuse que nous a écrit le distributeur pour nous donner envie de plonger dans 1h33 de vide intergalactique. Car, que ce soit au niveau du budget mais aussi de l’histoire assez inintéressante, de la mise en scène inexistante ou du jeu des acteurs digne des télénovelas locales, on se demande bien où a pu passer le « grand film d’anticipation»  tant il reprend ce qui a déjà été fait en terme de société futuriste totalitaire où un jeune homme bien avantagé va changer de camps après avoir eu une révélation (entendez par là « être tombé sous le charme d’une charmante doctoresse rebelle» ) … mais sans l’imagination. Et si l’on pensait que le vide abyssal de l’histoire serait compensé par des scènes d’action plutôt bien torchées, on a tout faux puisqu’il n’y a en fait aucune scène d’action. C’est alors parti pour 1h33 d’ennui total où l’on ne peut même pas rire tellement ça se prend au sérieux. Inutile de dire que les fans des 2 films cités sur la jaquette (et dont je fais partie) seront sacrément déçus et chercheront encore le rapport …

3 nanars sinon rien

Avec the Gundown, on passe au western. Et quand au générique il y a Peter Coyote (qui n’a jamais réussi à faire mieux que second rôle au cinéma), William Shockley (qui n’a pas fait mieux que le méchant de Dr Quinn) et Andrew Walker (qui n’a jamais réussi à faire mieux que second rôle dans des séries tv, son plus beau fait d’arme étant Sabrina l’apprentie sorcière), … on pouvait avoir quelques doutes … qui seront vite confirmés en voyant le film. Évidemment, production à petit budget implique des décors en cartons encore plus propres que chez Disneyland et trois figurants, et bien c’est ça et c’est loin d’être transcendé par une mise en scène qui voit des plans de caméra hasardeux côtoyer des personnages qui ne font que poser en pensant avoir du style sur une musique qui en fait un peu trop.
Évidemment, il y a une histoire … vous savez, celle qui a été racontée mille fois dans les westerns, celle d’un bad guy qui s’empare d’une ville d’un guerrier solitaire va venir lui botter les fesses pour se faire la prostituée soudainement tombée amoureuse (il faut dire qu’avoir vu le cowboy prendre son bain a du l’aider à tomber dans ses bras). Très vite on comprend pourquoi Peter Coyote a choisi d’incarner contre un petit chèque un personnage qui meurt dès le premier tiers. Entre Walker qui n’a rien d’un texas ranger mais tout du charisme d’un cactus et une bad girl qui a trop embrassé un aspirateur et se retrouve avec des lèvres plus botoxées qu’Angelina Jolie, il n’y a pas grand chose à en tirer en attendant l’inévitable gunfight dans la ville suivit d’une poursuite en diligence aussi intense qu’une course d’escargots en plans serrés. Au moins, le ridicule du film aura fait sourire et la jaquette est plutôt cool.

3 nanars sinon rien

Et on finit avec le moins pire des trois, la grande épopée suédoise de The Guild. L’histoire « jamais racontée»  d’un homme qui voit sa famille assassinée et qui va chercher à se venger en intégrant le clan de ceux qui pourront l’aider tout en renversant le pouvoir en place. Voilà, en une phrase les 2h39 de film résumées ! Car oui, il faut être motivé et avoir beaucoup de temps à perdre pour regarder the Guild … d’autant plus que voir des gens qui marchent dans la neige et alternent les discussions dans une cabane ou autour d’un feu de camp pendant les deux tiers du film devient vite assez lassant. Heureusement on peut se dire que les réalisateurs font plutôt bien leur job avec des décors et costumes plus élaborés que dans les deux films précédents, sans compter un véritable « budget figuration»  qui rend le film plutôt regardable.
Mais son histoire qui tire en longueur avec des sauts dans le temps assez ridicules (on ne compte plus le nombre de cartons « 3 ans plus tard» , « 3 jours plus tard»  qui apparaissent à l’écran) pour éviter de tourner des scènes d’action avant d’enfin arriver à nous intéresser avec l’histoire du complot royal. Finalement quand on voit que le film était vendu sur la jaquette comme le « carrefour du Pacte des Loups et de Solomon Kane»  par les réalisateurs de Underworld 4, on se dit que cela aurait pu être bien pire, même si il vaut mieux regarder le film à la vitesse 1.5 pour ne pas trop s’embêter.